Test de Atelier Ryza Secret Trilogy DX : trois belles aventures, un seul vrai regret
La trilogie Atelier Ryza revient dans une version DX pensée pour la Switch 2. Plus fluide, plus complète et visuellement plus propre, cette édition veut s’imposer comme la référence… sans vraiment corriger tous les défauts du passé.
Test
Une saga d'alchimiste devenue incontournable
Avant d’être une trilogie à part entière, Atelier Ryza s’inscrit dans une série de jeux initiée par le studio Gust à la fin des années 1990. La licence Atelier repose sur un principe simple : explorer, collecter, transformer. Son système d’alchimie, à la fois accessible et stratégique, a fait sa singularité dans le paysage du JRPG, loin des épopées guerrières et des scénarios dramatiques.Chaque génération de consoles a eu son propre cycle, avec Atelier Rorona, Atelier Ayesha ou encore Atelier Sophie, mais c’est bien Ryza, sortie en 2019, qui a redonné un second souffle à la franchise. Plus lumineuse, plus fluide et plus moderne dans sa narration, cette trilogie a rendu la série plus accueillante sans renier son ADN.
Chez Puissance Nintendo, la licence a déjà été explorée à plusieurs reprises. Ryoga s’était penché sur le premier épisode, tandis que Kirbyspower avait testé le troisième, saluant son ouverture et son rythme plus libre. Cette édition DX permet aujourd’hui de redécouvrir l’ensemble sous une forme enrichie et stabilisée sur Switch 2.
Plus fluide, plus net, mais pas transformé
La version Switch 2 de Atelier Ryza Secret Trilogy DX profite d’un vrai travail d’optimisation. Les temps de chargement sont presque inexistants, la fluidité est exemplaire et l’image globalement plus nette. Le moteur coloré de Gust bénéficie clairement de la puissance supplémentaire de la console : textures plus fines, effets lumineux mieux gérés et aliasing largement atténué.Il ne faut cependant pas s’attendre à une refonte graphique. Les environnements restent compartimentés, les murs invisibles bien présents et les animations parfois datées. Le lifting vise avant tout la stabilité et le confort de jeu, pas la révolution visuelle.
À noter : Switch et Switch 2 sont deux écosystèmes distincts. Aucun transfert de sauvegarde ni mise à niveau gratuite n’est proposé. Même les possesseurs des éditions précédentes devront repasser à la caisse, ce qui risque d’en refroidir plus d’un.
Un gameplay clair, mais sans grande surprise
La trilogie Atelier Ryza repose sur un schéma bien connu : explorer, récolter, fabriquer. Ce cycle structure l’essentiel du jeu et garde une certaine efficacité, même s’il tourne vite en rond. L’alchimie reste le cœur du système, simple à comprendre et pratique à utiliser. La version DX améliore surtout l’ergonomie avec des menus plus rapides et une interface plus lisible, sans bouleverser la formule.Les combats alternent entre tour par tour et action en temps réel. Ils sont fluides, faciles à suivre, mais manquent de tension ou de véritable profondeur tactique. La formule évolue légèrement pour gagner en rythme et en confort, sans jamais se réinventer. Le tout reste solide, fonctionnel, mais un peu sage.
Une compilation vraiment très riche
Cette compilation ne se limite pas à un simple regroupement. Elle inclut les trois épisodes Ever Darkness & the Secret Hideout, Lost Legends & the Secret Fairy et Alchemist of the End & the Secret Key, ainsi que tous les DLC, gratuits comme payants. Costumes, quêtes et extensions narratives sont intégrés d’emblée.Les versions DX ajoutent aussi de nouveaux personnages jouables : Agatha, Kilo et Romy dans le premier jeu, Empel et Lila dans le second, Clifford, Serri et Kilo dans le troisième. Ces ajouts s’accompagnent de nouvelles scènes, dont un épilogue entre Ryza et Agatha, ainsi qu’une intrigue centrée sur Kilo et Bos et de nouvelles zones dans Ryza 3 DX.
Un mode Custom Combat fait également son apparition, permettant d’ajuster la difficulté, le comportement des ennemis et la vitesse des affrontements. L’expérience devient ainsi plus personnalisable. Enfin, un système d’association de sauvegardes permet de débloquer des bonus entre épisodes, une petite attention pour ceux qui enchaînent les trois jeux.
RYZA 1 DX : Un charme intact, mais une structure d'un autre temps
Ever Darkness & the Secret Hideout garde son charme mais montre son âge. L’alchimie y est repensée pour être plus intuitive, mais l’aventure reste lente, très segmentée et peu fluide. Les nouveaux personnages apportent un petit vent frais sans bouleverser la formule. Visuellement, le jeu reste modeste et souffre surtout d’un gros manque : aucune traduction française, ce qui rend la découverte difficile pour beaucoup.RYZA 2 DX : Quand la série trouve son rythme, en français
Le deuxième épisode est sans doute le plus abouti du lot. Les environnements sont plus ouverts, l’exploration gagne en variété et les nouvelles mécaniques comme la nage, la monture ou le compagnon Fi dynamisent l’ensemble. L’alchimie conserve son accessibilité tout en gagnant en clarté, et les combats deviennent plus stratégiques. Surtout, c’est le seul épisode entièrement traduit en français, ce qui change complètement la lecture et le rythme du jeu. C’est le plus complet et le plus agréable à parcourir.RYZA 3 DX : Le meilleur épisode, avec une grosse pointe de sel
Alchemist of the End & the Secret Key pousse la formule à son maximum. Les zones semi-ouvertes apportent une vraie ampleur, les transitions sont plus fluides et la récolte plus souple. Les combats gagnent en dynamisme et les nouveaux personnages prolongent le plaisir. Mais l’absence totale de traduction française vient gâcher la fête, surtout après un deuxième épisode parfaitement localisé. Pour une édition dite définitive, le contraste est difficile à accepter.Mais cette belle évolution est ternie par une localisation partielle difficile à défendre. Sur les trois jeux, seul le deuxième est intégralement traduit en français, laissant les deux autres en anglais ou en japonais. Pour les joueurs francophones, l’expérience perd forcément en cohérence et en accessibilité, surtout pour une trilogie aussi bavarde.
Il faut aussi parler du prix. Les trois jeux peuvent être achetés séparément, à 39,99 € l’unité, soit un total supérieur au pack complet vendu à 89,99 € sur l’eShop. Un choix tarifaire difficile à avaler pour des titres qui, malgré leur charme et la qualité du portage Switch 2, ne brillent ni par un gameplay profondément renouvelé, ni par une écriture marquante, ni par une forte rejouabilité.
Aussi agréable et soignée soit cette version DX, son absence de cohérence linguistique et son positionnement prix freinent clairement son statut de « version définitive ».












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