Test de Viewfinder : la réalité n'est qu'une question de point de vue
Un concept simple peut-il suffire à retourner le cerveau ? Viewfinder tente le pari en nous demandant de ne plus croire ce que l'on voit, mais de voir ce que l'on croit. Après avoir intrigué les joueurs sur les autres plateformes, le titre de Sad Owl Studios débarque enfin sur l'eShop ce 3 décembre. Nous avons pu tester cette version Switch sur la toute récente Switch 2 pour voir si la magie opère toujours, ou si l'illusion se brise une fois l'appareil en main.
Test
Une mécanique qui fait "clic"
Le cœur de gameplay de Viewfinder est d'une élégance rare. Le joueur est lâché dans une simulation étrange, mélange d'architecture brutaliste, de nature foisonnante et de structures impossibles. L'objectif est souvent simple : trouver des batteries pour alimenter un téléporteur et passer au niveau suivant. La méthode, elle, est évolutive. Au début, on ne fait que ramasser des photos disposées dans le décor. Une photo d'un pont ? On l'aligne au-dessus du vide, on valide et le pont existe. Il est physiquement là. Cette mécanique de superposition de la 2D sur la 3D est gérée avec une instantanéité déconcertante. Même sur une version pensée pour la Switch originale, l'effet est saisissant : l'image déchire le ciel et s'intègre au monde sans temps mort.Rapidement, on découvre l'appareil photo instantané et la liberté devient vertigineuse. Un mur bloque le passage ? Prenez une photo du ciel dégagé derrière vous, placez cette photo sur ce mur et l'obstacle devient un passage. Vous avez besoin de deux batteries alors que vous n'en n'avez qu'une ? Prenez la en photo ! En développant l'image et en matérialisant sa copie, l'objet devient réalité. C'est une gymnastique mentale jouissive qui oblige à repenser l'espace non plus comme une contrainte figée, mais comme une matière malléable. Attention toutefois, chaque photo placée remplace ce que vous voyez, il faut donc penser à ne pas faire disparaître le téléporteur qui pourrait être dans votre angle de vue. Le jeu introduit heureusement une fonction de rembobinage, accessible à tout moment, encourageant l'expérimentation sans la moindre frustration punitive.
Au-delà du simple cliché
Si la mécanique centrale est impressionnante, Viewfinder a l'intelligence de ne pas s'y reposer paresseusement. Le titre renouvelle constamment ses énigmes en jouant sur les styles visuels. On ne manipule pas que des photos réalistes : le joueur est amené a entrer dans des dessins d'enfants au crayon gras, des peintures à l'aquarelle ou encore des captures écran de jeux rétro pixelisés. Chaque entrée dans ces image change le rendu visuel du monde entier, créant une variété esthétique qui ravie les yeux. En portable, les contrastes ressortent particulièrement bien et offrent un cachet artistique indéniable, malgré une résolution native logiquement inférieure aux versions sorties sur autres consoles.L'aspect narratif, bien que présent, reste en retrait. On explore les espaces de travail de chercheurs ayant créé cette simulation pour résoudre des problèmes climatiques réels. L'histoire se raconte via des messages audios, des post-its et la voix de Cait, un chat virtuel qui nous guide. Si le fond est intéressant, il sert surtout de liant entre deux casse-têtes. On note d'ailleurs que la difficulté est plutôt modérée. Contrairement à d'autres jeux du genre qui cherchent à tordre les neurones, Viewfinder semble privilégier l'expérience et la satisfaction de la découverte. C'est une balade onirique plus qu'un réel défi, ce qui conviendra parfaitement aux sessions courtes en mode portable.
La version Switch à l'épreuve de la Switch 2
Il est important de rappeler que nous avons testé la version Switch standard sur la Switch 2. Malgré ça, le jeu tourne comme une horloge. Nous n'avons pas relevé de ralentissement ou de temps de chargement particulier. Là où la Switch originale aurait peut-être toussé au moment de la "matérialisation" des photos, la puissance de la Switch 2 gomme toute aspérité. On profite d'un bon framerate, essentiel pour un jeu à la première personne où la précision a son importance.Visuellement, on sent que des concessions ont été faites par rapport à la version PS5 notamment : textures un peu moins fines, éclairages simplifiés etc, mais la direction artistique très stylisée masque habilement ces limites. Le jeu reste beau, propre et se picore par petits niveaux. Il est aussi agréable en mode console dockée qu'en mode portable.













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