Test de Romancing Saga Minstrel Song Remastered International, un remaster peu utile
Vouloir rééditer encore et encore des remaster d’anciens jeux n’est pas toujours une grande réussite.
TestParmi ces titres on retrouve tous les Romancing SaGa et notamment, celui qui nous intéresse ici, Minstrel Song, apparu sur Super Famicom en 1992 au Japon avant d’avoir droit à un remake lifté sur PS2 en 2005. Uniquement au Japon et aux Etats-Unis. En effet, l’Europe n’y eut jamais accès malgré ses deux suites rééditées sur toutes les plateformes. Jusqu’en 2022 où le remaster de Romancing SaGa, Minstrel Song a vu le jour. Sans traduction occidentale mis à part l’anglais bien sûr. A croire que Square Enix n’aime faire les choses qu’à moitié pour certains de ses jeux…
C’est donc le 9 décembre 2025 que le studio a décidé de sortir sur toutes les plateformes, Romancing SaGa, Minstrel Song, remastered international.
Alors, y-a-t-il eu des changements conséquents dans ce RPG en 3D ? Cela vaut-il le coup de payer (ou repayer pour certains) le jeu avec sa traduction française ? Nous vous disons tout dans ce test réalisé sur Switch 2.
Plusieurs histoires, une seule destinée
Comme beaucoup de RPG, le scénario de Romancing SaGa, Minstrel Song est assez classique mais fonctionne très bien. Sur Mardias eut lieu un combat acharné entre dieux du bien et du mal. Ces derniers ont pu être enfermés grâce aux pierres de destinée. Malheureusement, mille ans plus tard, ces quatre pierres ont été perdues aux quatre coins du monde et les divinités maléfiques ressurgissent.Ici, dans Romancing SaGa, Minstrel Song, ce n’est pas un mais huit héros que nous allons pouvoir incarner. Un peu comme SaGa Frontier, par exemple, chaque protagoniste vit sa propre histoire personnelle avec un point de départ différent mais dont le but final est un seul et même destin.
Ainsi au début du jeu, on choisit quel personnage on veut jouer et donc quelle histoire nous allons vivre en premier. Malheureusement, tous ne se valent pas. Chacun a ses propres points forts de départ que ce soit dans la force, la dextérité, la vie etc.
Pour les non connaisseurs, il est conseillé de jouer Albert, le fils du Seigneur de Rosalia car c’est durant cette partie que le jeu explique en détail ses différents mécanismes de gameplay. Ce premier détail est déjà fort dommage surtout si on a envie de commencer, par exemple, avec le capitaine pirate Hawke dont le point de départ est plus complexe.
Ensuite, l’autre aspect de Romancing SaGa, qui est autant un point fort qu’une faiblesse, est que le joueur est laissé entièrement libre durant l’aventure. Nous pouvons partir dans la direction que l’on désire, il n’y a pas d’indicateur pour nous montrer la marche à suivre. Nos huit héros peuvent se forger leur propre histoire dans un monde assez vaste d’entrée de jeu.
Cependant, pour certains, zéro indication peut aussi être un frein. Finalement, le scénario principal n’est qu’un prétexte. Il est parfaitement accessoire et n’offre pas grand intérêt au jeu. C’est très chouette de pouvoir aller dans toutes les directions dans ce jeu mais au bout du compte, on va finir par se demander si l’on suit la bonne route pour arriver au bout…
Ajoutons à cela l’absence de cartes dans certains cas. Alors certes, nous avons une mini carte affichée en haut à droite de l’écran en permanence, encore faut-il penser à demander à certains PNJ en particulier, de nous fournir la carte de la région. Sinon, en plus de ne pas savoir quel chemin prendre, on avance à l’aveuglette.
Nous venons là de parler du fond du jeu mais abordons la forme. Romancing SaGa, Minstrel Song, est un jeu qui a eu énormément de succès à l’époque. Mais ici, il s’agit d’un remaster d’un remaster sur Switch qui était déjà un remaster sur PS2. Quels sont les changements concrets par rapport à la version 2022 ? La traduction dans d’autres langues dont la française. Quoi d’autre ? En fait, pas grand chose.
Alors certes, le jeu nous propose un doublage en anglais ou en japonais au choix, ce qui augmente grandement le côté immersif. Mais que ce soit le gameplay ou les graphismes, rien ne change. La direction artistique n’est pas particulièrement belle. Les décors et personnages sont très colorés mais mal pixelisés. Il est difficile de s’attacher aux différents protagonistes et tous les paysages manquent de charme, semblent atrocement désertiques.
Tant qu’à faire un énième remake, l’un des plus grands studios du jeu vidéo aurait aussi pu apporter de véritables changements, mis à part un léger lissage paresseux au niveau des graphismes.
Le gameplay dans les combats n’arrange pas vraiment les choses.
Un gameplay qui manque de fluidité
Le gameplay de Romancing SaGa, Minstrel Song est basé, comme nous l’avons dit plus haut, sur la liberté d’exploration sans fil conducteur pour nous guider. Nos héros peuvent engager divers compagnons de combat qu’il est également possible de révoquer à volonté. Autant dire qu’on ne s’attache pas spécialement à eux, même si depuis la version de 2022, il est possible de recruter quatre protagonistes supplémentaires.Ensuite viennent les combats. Les monstres sont bien visibles, c’est d’ailleurs grâce à eux que les paysages paraissent légèrement moins vides. Ainsi, on ne risque pas de tomber sur des combats aléatoires toutes les deux minutes. Pour engager le corps à corps, il suffit de foncer sur l’ennemi ou de laisser ce dernier s’en charger tout seul car dès qu’il nous voit, il nous poursuit aussi loin que lui permet sa zone d’action. Et si on croise d’autres monstres durant notre fuite, eux-même vont se lancer à nos trousses, ce qui risque d’engager des combats à la chaîne.
Au début de chaque tour, nous choisissons toutes les actions qui vont être accomplies par chaque protagoniste et à la fin, ces dernières sont résolues. Il en va de même pour les ennemis en face. Il s’agit donc ici d’anticiper au mieux les attaques adverses en décidant d’utiliser des compétences spéciales, des coups normaux, des soins, de la défense etc.
En attaquant avec certaines armes plusieurs fois d’affilée, cela permet à nos héros d’augmenter la maîtrise de ces dernières et d’apprendre de nouvelles compétences avec.
Il y a aussi la possibilité de faire des attaques de groupes mais la façon de les activer est mal amenée et mal expliquée lors des différents didacticiels (la traduction française n’y change rien).
La fuite du combat n’est malheureusement pas toujours une option si on n’a pas la potion ou la compétence adéquate. Ce qui signifie qu’en cas de mort de tout le groupe, on repart à la dernière sauvegarde. Il vaut donc mieux sauvegarder souvent.
Durant les premières heures de jeu, on a plutôt tendance à vouloir éviter les rencontres malgré le fait qu’elles soient nécessaires afin de gagner de l’expérience, des niveaux, de nouvelles compétences etc. Bref, devenir plus puissant comme tout bon RPG qui se respecte.
Mais voilà, lors de ces batailles en tour par tour, on découvre vite que la difficulté des monstres par rapport au niveau de nos personnages est parfaitement inégale et trop aléatoire. Certes, on peut voir et anticiper les combats à venir mais le nombre de monstres à vaincre ainsi que leur puissance, sont totalement procédurales et ne dépendent même pas de la zone où on se trouve.
Outre la difficulté des ennemis, il y a l’utilisation de nos compétences qui sont évidemment limitées et nos armes et armures qui se dégradent au fil des combats. Il est nécessaire dans ces cas-là, de les faire réparer régulièrement, d’acheter des potions pour retrouver de la vie durant les combats et se reposer dans des auberges pour récupérer toutes nos capacités. De plus, ce qui nous permet de devenir plus fort tout au long de la partie c’est l’obtention ou l’achat de nouvelles armes et armures toujours plus puissantes.
Pour tout cela, il va souvent falloir débourser de grosses sommes d’argent et ce ne sont pas les ennemis vaincus qui vont nous rendre riches mais plutôt les diverses quêtes secondaires proposées par les PNJ.
Cependant, comme dit plus haut avec l’absence de fil conducteur, on ne sait jamais qui va avoir une requête et surtout où faut-il se rendre pour l’accomplir. Pire encore, il faut faire attention à résoudre certaines missions promptement si on ne veut pas les échouer malencontreusement car on n’a pas été assez rapide.
Dans ce remaster de Romancing SaGa, Minstrel Song, il aurait pu être agréable de revoir certains aspects de ce gameplay ou peut-être le faciliter un peu car il n’est évidemment pas fait pour tout le monde.
Encore une fois, il s’agit exactement de la même chose que la version 2022. Le seul ajout que l’on peut éventuellement retenir est l’augmentation facultative de la vitesse du jeu, permettant à notre personnage de se déplacer plus rapidement, ou aux combats d’être plus vifs et dynamiques.
Le geste est louable mais au vu de la pauvreté du scénario, il n’est peut-être pas spécialement utile d’acquérir le titre une seconde fois pour ceux qui ont déjà acheté le jeu, il y a trois ans. Il aurait été bien plus pertinent de proposer un patch avec les différentes langues supplémentaires.
De plus, quitte à proposer une traduction multiple pour un jeu initialement non traduit, cela aurait été plus intéressant de le faire d’office pour Octopath Traveler 0, par exemple…














Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.