Test de Formula Legends : entre simcade réussie et crash visuel
Un hommage assumé à l’histoire de la F1, mais sur Switch, la technique ne suit franchement pas. Test réalisé en docké et en portable : verdict contrasté.
La Formule 1 sans licence mais pas sans clin d’œil
Développé par les iItaliens de 3DClouds, Formula Legends retrace 70 ans d’évolution de la Formule 1, revisitant chaque décennie avec un soin particulier. Le jeu propose de piloter des véhicules mythiques à travers 14 circuits transformés selon les époques, alternant phases d’arcade détendues et moments «simcade» qui demandent un minimum d’attention aux trajectoires et au grip. L’absence de licences officielles rappelle les grands souvenirs de Pro Evolution Soccer à la sauce sport auto : les clins d’œil sont partout, pilotes aux noms revisités, écuries fictives, mais qui rappellent clairement la réalité.L’idée est simple : mélanger fun instantané et un petit soupçon de technique pour plaire autant aux curieux qu’aux fans de F1. Côté contenu, il y a de quoi varier : un mode histoire, des courses rapides, du contre-la-montre ou encore une salle d’exposition. Chaque victoire permet de débloquer de nouvelles voitures et de nouveaux circuits, histoire de construire son propre championnat maison.
Qu’est-ce que la Simcade ?
Une simcade est un genre de jeu de course qui mélange accessibilité et réalisme. Contrairement à l’arcade pur, qui mise surtout sur le fun immédiat et les sensations exagérées, la simcade intègre quelques mécaniques plus réalistes comme la gestion de l’adhérence, l’usure des pneus ou les conditions météo. Mais elle reste loin de la simulation pure, souvent plus exigeante et technique. L’idée est de trouver un équilibre : assez simple pour rester agréable à jouer, mais suffisamment crédible pour donner l’impression de piloter vraiment.Formula Legends sur Switch : virage maîtrisé ou sortie de piste ?
Formula Legends avait de quoi séduire sur Switch, malgré les limites techniques de la console. Mais manette en main, la réalité est beaucoup moins flatteuse. En mode docké comme en portable, l’optimisation fait défaut : clipping constant, aliasing agressif, textures qui bavent… voire qui disparaissent complètement après quelques tours de piste. Certes, la machine commence à accuser son âge, mais même pour une Switch 1, le résultat reste difficile à défendre.La direction artistique apporte un certain charme rétro aux voitures et aux circuits, avec des choix visuels qui évoquent clairement l’âge d’or des jeux de course. Mais cela ne suffit pas à compenser un rendu technique daté, très en retrait par rapport aux versions PS5 et PC, forcément plus flatteuses.
Tout laisse d’ailleurs penser que les équipes n’ont jamais eu accès au dev kit de la Switch 2 et qu’elles ont dû bricoler à partir d’une base déjà limitée. En même temps, il était inimaginable de faire l’impasse sur la Switch, tant son parc installé reste colossal. On se retrouve donc avec une version coincée entre deux générations, frustrante à l’œil et amère à jouer pour ceux qui attendaient enfin un vrai saut de génération.
Manette en main, le plaisir de jeu est au rendez-vous
Heureusement, une fois en piste, Formula Legends retrouve des sensations plaisantes. La prise en main est accessible sans être simpliste : les contrôles sont clairs, les aides ajustables et la progression gratifiante. Le ressenti évolue vraiment d’une décennie à l’autre : les voitures des années 60, lourdes et instables, demandent d’anticiper chaque virage, tandis que les monoplaces modernes réagissent à la moindre sollicitation, obligeant à changer totalement ses réflexes de pilotage. Cette variété rend chaque course unique et évite la monotonie d’un simple jeu d’arcade.Les mécaniques de course viennent enrichir l’expérience. La gestion de l’usure des pneus oblige à réfléchir à sa stratégie : repousser un arrêt pour gagner du temps peut vite se retourner contre soi si les pneus lâchent dans les derniers tours. Les pit-stops, quant à eux, ne se résument pas à une simple pause automatique : le joueur doit réussir des QTE rapides pour optimiser le changement des pneus et ressortir plus vite que ses adversaires. Rater une manipulation coûte cher, renforçant la tension de ces moments où chaque seconde compte.
Enfin, des subtilités comme le déclenchement du WRS (sorte de DRS revisité pour le jeu) ajoutent une dimension tactique supplémentaire. Bien utilisé, ce boost temporaire permet de dépasser en ligne droite ou de défendre sa position dans les derniers mètres. À cela s’ajoutent la météo dynamique, une manière de conduire différente en fonction des époques et la nervosité palpable au départ des courses. L’ensemble donne une vraie impression de progression : pour gagner, il faut assimiler les particularités de chaque voiture, de chaque circuit et de chaque décennie. C’est ce mélange de fun et d’exigence qui fait de Formula Legends une «simcade» étonnamment consistante.












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