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Epic Chef Disponible sur Switch

Test de Epic Chef (Switch)

Test de Epic Chef : ça sent le brûlé, dommage ça avait l’air bon

Le pétard mouillé ou plutôt la grenouille voulant se faire plus grosse que le bœuf, c’est un peu le destin d’Epic Chef, souhaitant investir astucieusement de nombreux genres mais avec un rythme affreusement orchestré et un style affreux tout court.

Test
Une singulière création mêlant aventure, cuisine, gestion d’une ferme et d’un restaurant dans le contexte de la piraterie et de la magie et le tout en 3D s’il vous plait, voilà le cocktail ambitieux développé par les équipes du studio espagnol Infinigon Games et édité par Team 17. Epic Chef constituerait-il la pépite formidable de la fin d’année 2021 pour les amateurs de tous ces genres ? Ou bien parvient-il formidablement bien à énerver sur chacun de ses aspects au point d’en faire un titre repoussoir pourtant pavé de bonnes intentions ? La vérité se trouve certainement entre les deux, même si à force de jouer, force est de constater que l’agacement prédomine.

Un jeu riche en gameplay…

Le jeu s’ouvre dans un contexte assez obscur dans lequel le personnage que l’on incarne est rejeté du bateau qui le transportait comme passager clandestin sur une île habitée de locaux peu hospitaliers, contents de nous reléguer à l’extérieur de la cité, dans une vallée présumée hantée pour vivre dans un manoir délabré. C’est perplexe que l’on entame cette aventure, frappé par des choix artistiques pour le moins singuliers sur lesquels nous reviendrons, avec un personnage pas franchement agréable à manier, d’autant plus que l’univers inhospitalier que l’on investit n’est pas des plus réjouissants.

Très vite on comprend de quoi il retourne, cette île aux pirates est certes le théâtre des querelles et des règlements de compte traditionnels de flibustiers mais les affrontements n’en passent pas ici par les coups de sabre mais plutôt les coups de planches à découper, de casseroles et d’assaisonnements. C’est en effet dans le domaine culinaire que l’aventure d’Epic Chef nous plonge, nous amenant à améliorer le quotidien de notre personnage Zest, partant d’une vie misérable pour aller vers la conquête du titre de meilleur chef cuisinier, à la tête de notre propre restaurant.
Au préalable le jeu nous invite à aménager notre ferme afin d’y faire pousser et cultiver les ingrédients futurs servant lors des affrontements culinaires mais aussi pour répondre aux quêtes données par les habitants de la ville. Carottes, pommes de terre, tomates constituent ainsi la base de notre panier garni à utiliser pour préparer une multitude de recettes, toutes plus variées les unes que les autres. Des ingrédients originaux révèlent bien vite que l’on se trouve dans un jeu d’aventure où la magie est omniprésente, permettant de concocter des plats originaux.
La cuisine est le fil rouge de cette aventure. Comment fonctionne-t-elle ? On touche sans doute à ce qui fait la force du titre. Si la culture des légumes, l’élevage des animaux et autres activités agricoles sont simples voire même trop simples et apportent plus de lenteur au titre qu’autre chose, en revanche la préparation des plats et les combats sont quant à eux plus aboutis et redorent le blason du jeu.

Chaque préparation de plat nous place au-dessus de notre poêle, avec les ingrédients à sélectionner. Un plat se compose de trois ingrédients, sachant qu’une sauce peut également s’ajouter à notre préparation. L’intérêt du titre n’est pas de choisir des ingrédients au hasard mais de se servir des trois critères d’évaluation permettant de juger la qualité de notre travail : la puissance (rouge), le caractère (bleu) et le raffinement (jaune). Plus un plat comporte des trois, plus élevé sera notre score et si celui-ci dépasse au cumulé après trois manches celui de notre adversaire, on remporte le duel.
Pour maximiser la qualité des plats, il convient de réfléchir et d’analyser les goûts du juge chargé de gouter les plats. Celui-ci dispose de goûts spécifiques qu’il convient de respecter. De plus, il s’agit de choisir avec soin les combinaisons d’aliments à associer, certaines permettant de maximiser notre score. Ces choix qui font la part belle à la logique, ainsi que la folie contagieuse des personnages lors de ces affrontements, donnent son sel au titre édité par le studio créateur des excellents Overcooked, dont on reste pourtant très loin ne vous y trompez pas.

…gâté par une technique et une mise en œuvre laborieuses

On se trouve en effet bien loin du style très arcade des jeux Overcooked car le plaisir est loin d’être immédiat et instantané comme dans ces derniers : les affrontements culinaires ne constituent en effet qu’une toute petite partie du temps passer à jouer. La très grande partie du temps vous occupe à préparer les affrontements à venir, faisant prospérer votre ferme mais surtout répondant aux sollicitations des nombreux PNJ afin de faire avancer l’histoire.
La dimension aventure du titre est omniprésente, le jeu ne manquant pas de dévoiler peu à peu, à force de confiance gagnée auprès de nos voisins, un récit parsemé de transformations en tous genres qui bouleversent même la géographie des lieux. Nous ne vous dévoilerons pas ce qui se trame, sachez seulement que nos rencontres et notre ambition nous permettent de nous forger une place au sein de la communauté jusqu’à devenir propriétaire de notre propre restaurant qui fait rentrer le joueur dans une nouvelle dimension.

Le restaurant introduit une nouvelle étape dans l’aventure. Le joueur ne cuisine plus seulement pour lui-même mais doit contenter des clients donnant des avis suite au passage sur place. Il convient d’alimenter la carte avec des plats à même de satisfaire tous les palais (cela passe naturellement par un équilibre à trouver entre les trois critères de notation culinaires) mais aussi de décorer l’intérieur pour satisfaire des clients exigeants et faire monter la note globale. De quoi donc occuper longuement le joueur mais celui-ci en a-t-il vraiment envie vu la somme de défauts qu’embarque le jeu ?
Quel chemin semé d’embuches en effet jusque-là. Le jeu ne ménage pas ses efforts pour nous faire poser la manette devant tant de lourdeurs, de maladresses et autres bugs fréquents qui peuvent au final totalement réduire notre envie de poursuivre l’aventure. On ne peut en cela décemment encourager le plus grand nombre à essayer le titre au risque de créer chez beaucoup une déception découlant des nombreux ratés que le titre enchaine. Les dialogues par exemple, certes parfaitement localisés en français (on ne peut qu’être admiratif d’ailleurs devant le temps qu’aura demandé ce travail tant les jeux de mots et autres répliques cinglantes et humoristiques fusent), sont si nombreux qu’ils en deviennent incessants, le tout couplé à des bulles de dialogue mal réglées, nous faisant à plusieurs reprises faire des choix de réponse involontaires du fait d’un affichage manuel de la bulle et d’un choix de réponse qui se sélectionne quasi instantanément.
Au chapitre des défauts listons aussi les inventaires très peu ergonomiques, le cycle du temps (le jeu étant un monde régi par un écoulement linéaire heure par heure) beaucoup trop rapide qui ne nous permet d’accomplir qu’un nombre de choses très limité en une journée, sachant que beaucoup d’activités sont aussi sujettes à des horaires précis. Le système d’expérience qui fait lorgner le jeu vers encore un nouveau genre, le RPG (en avait-il seulement besoin ?), est peu inspiré car tout passe par des micro-tâches quotidiennes (faire bronzette, jouer au golf, nager dans la mer…) qui nous octroient des points dans les trois catégories de cuisine (puissance caractère et raffinement), points servant ensuite à multiplier les valeurs du plat que l’on ingurgite… Vous n’avez pas compris ? C’est normal, on a rarement vu aussi complexe pour pas grand-chose, même si on finit par s’en accommoder.

En revanche ce à quoi on ne s’habitue pas c’est définitivement les temps de chargement entre les deux grandes zones du monde : d’un côté la vallée où se trouvent notamment notre ferme et notre maison et de l’autre la ville portuaire. Un tunnel relie les deux et le temps de chargement certes raisonnable (environ 10 secondes) devient vite très pénible en cas d’aller-retour. Citons pour finir le système de sauvegarde d’un autre âge qui nous oblige à attendre la nuit pour nous coucher afin d’enregistrer notre progression. Autant vous dire que vous risquez de pester plus d’une fois en souhaitant interrompre votre session, vous sentant esclave de ce système tout sauf souple.
Reconnaissons que certains points tendent à s’améliorer au fil du temps, notamment les déplacements qui se font plus rapides grâce à l’acquisition d’une monture, très chocobo dans son aspect, permettant de foncer aux quatre coins des environs, pour peu qu’on lui offre de temps à autre des plats cuisinés. De même on finit par prendre le pli des activités et à réguler naturellement le nombre de choses faisables en une journée, accentuant toutefois de manière très artificielle la durée de vie du titre qui s’étire dans une lenteur particulièrement agaçante pour parvenir ne serait-ce qu’à l’étape de l’autonomie à la tête de notre restaurant (n’espérez pas y parvenir avant la quasi 10e heure de jeu).

Un ton original indéniable autant qu’une direction artistique indigeste

Les nombreux défauts listés précédemment font ainsi de ce jeu, au demeurant sympathique, malicieusement écrit, qui témoigne d’un souci d’originalité et d’une certaine folie assez manga dans l’esprit, un vrai acte manqué que la direction artistique ne vient pas rattraper, et c’est le moins que l’on puisse dire. Que penser en effet du charadesign de personnages tous plus indigestes les uns que les autres ? Certes les goûts et les couleurs feront sûrement trouver à certains rares joueurs du charme à ces individus, pour autant on ne peut que déplorer des choix très douteux de personnages assez hideux, sortes de pantins cubiques inquiétants dans leur déplacement, avec des traits grossiers, ainsi que des textures pauvres en détails et très brouillonnes même dans leur exécution. Du clipping et des ralentissements sont aussi occasionnellement de la partie.
Ajoutez à cela des bugs à répétition qui témoignent non seulement que le jeu a été mal fini (car voir un personnage marchand flotter dans les airs et être inaccessible et le jour d’après le retrouver avec le derrière à moitié planté dans le sol c’est quand même du bug de compétition) mais aussi sûrement qu’il est trop ambitieux pour ce qu’il est. Les quêtes sont en effet nombreuses, beaucoup entrainant des changements dans l’environnement, avec une certaine liberté offerte au joueur pour l’ordre dans lequel les résoudre, toutefois les développeurs n’ont sûrement pas été en mesure d’envisager tous ces ordres auxquels pouvaient se prêter les joueurs, entraînant les exemples de problèmes mentionnés.
9/20
Conclure sur ce qui s’apparente peut-être à l’un des jeux les plus laids de l’année 2021 n'est pas chose aisée. Disposant pourtant d’une écriture amusante (mais ô combien bavarde) et de mécaniques de cuisine plaisantes, le titre est à la fois pétri de lourdeurs, de maladresses et d’une mauvaise mise en œuvre ratée. On a en effet lutté (et longuement) pour avancer dans cette aventure fastidieuse, qui offre parfois, lors des combats de cuisine, de bons moments de gameplay, alliant la satisfaction à la réflexion, le mélange assez jubilatoire des ingrédients et le verdict tendu rendu par le juge, tant et si bien que c’est très partagé qu’on recommandera péniblement ce titre aux seuls mordus d’aventures culinaires, prêts à endurer les nombreuses approximations frustrantes d’un titre sans doute trop ambitieux en termes de contenu et de réalisation pour ce qu’il était en mesure d’offrir.

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09 /20

L'avis de Puissance Nintendo

Un avis terni par le caractère très frustrant d’un jeu loin d’être à l’abri d’affecter nos nerfs quand un bug survient, quand des personnages parlent à n’en plus finir ou quand l’écoulement du temps sape notre marche de manœuvre, nous réduisant à effectuer des tâches sclérosantes et surtout à un rythme terriblement lent, nous condamnant à passer bien plus de temps de jeu que raisonnable sur des tâches qui auraient dû pouvoir être accomplies à un rythme plus rapide. Le jeu risque de frustrer plus d’un joueur alors qu’il repose sur de bonnes trouvailles de gameplay, notamment dans ces affrontements culinaires bien mis en scène et qu'il témoigne d’un effort indéniable du point de vue de l’écriture.

Jouabilité
Peut-être ce qui sauve le jeu quand il s’agit de cuisine. C’est en effet pour ces moments et dans ces moments que le joueur prend plaisir à combiner les ingrédients, élaborer des recettes tenant compte des spécificités chaque composant afin de maximiser la valeur du plat final. Les phases de cuisine en elles-mêmes vues du dessus rappellent des jeux comme Cooking Mama. « Faire la cuisine » est toutefois un bien grand mot dans Epic Chef, il ne s’agit en effet que d’associer des ingrédients dans la poêle et de les faire remuer et sauter avec un subtil dosage afin qu’ils n’attachent et ne brûlent pas mais dégagent aussi leur arôme (score additionnel qui permet d’être gouté en premier par le juge). Hors cuisine c’est de la 3D très décevante, le personnage étant très peu agréable à manier, particulièrement raide et surtout l’écoulement du temps défiant toute logique.
Durée de vie
Comment juger de la bonne durée de vie d’un titre ? Plus celle-ci est grande, meilleure est la note ? Epic Chef est le contre-exemple par excellence de cet adage. En effet, du fait d’un système de défilement de l’heure limitant les tâches quotidiennes à un nombre très réduit (tentez une promenade dans le labyrinthe jouxtant votre propriété et vous voilà quasi instantanément rendu à la nuit et bon pour aller vous coucher), on se retrouve à enchainer les journées et à multiplier le temps de jeu illusoirement (à coups d’aller-retour jusque chez nous et de micro-tâches journalières à accomplir afin de maximiser son expérience) et donc à passer beaucoup plus de temps que raisonnable sur des phases qui auraient mérité d’être plus courtes pour en venir dans le vif du sujet. Concrètement comptez environ 10 heures pour sortir de la phase introductive du jeu nous faisant passer de rejeté de la société à propriétaire d’un restaurant pouvant commencer à faire des affaires. Bien plus d’heures attendront ensuite les joueurs les plus motivés pour maximiser la note de leur établissement et vaincre leurs adversaires dans les duels culinaires tout en perçant les mystères magiques qui enveloppent ce monde (on leur souhaite bien du courage).
Graphismes
À la palme du jeu le plus laid de 2021, Epic Chef aurait sûrement mérité de figurer au palmarès tant les graphismes, les personnages et l’ambiance générale défient le mauvais goût. On se persuade que certains apprécieront le style si particulier opté ici mais force est de constater que designer un personnage avec une tête toute cubique, des expressions inquiétantes, des mouvements de visage (ou ce qui s’apparente à) avec si peu de soin, défient l’entendement.
Son
Un des rares bons points du titre, ses petites musiques et ses petits sons servant à doubler les personnages sont réussis ! Les musiques sont entrainantes voire même tranchent avec l’aspect visuel très repoussoir. Les animations lors des combats culinaires profitent quant à elles d’effets sonores très bien choisis pour accentuer la tension et la folie qui s’emparent du jeu et offrent ainsi les rares bons moments du titre.
Intérêt
Une vraie déception pour un jeu partant avec beaucoup d’atouts sur la ligne de départ : édité par un studio qui a fait ses preuves à de nombreuses reprises dans des genres investis par Epic Chef mais des genres peut-être au final trop nombreux réunis dans un seul et même titre. À vouloir trop en faire, on se retrouve en effet avec un ersatz de jeu culinaire, de jeu d’aventure et de de gestion, le tout pour 24,99€. Tout est brouillon ou trop ambitieux. Le jeu n’est ainsi à conseiller qu’aux joueurs les plus acharnés qui sauront faire abstraction de ses multiples défauts pour se concentrer sur la cuisine, voire sur l’écriture de l’histoire et des dialogues qui peuvent amuser tant ils se veulent ironiques voire cinglants (mais par contre très bavards).
Ergonomie
Très médiocres, c’est vraiment chaotique, avec un inventaire petit, rapidement le bazar dans la gestion des objets à sélectionner au sol quand ceux-ci s’accumulent, ainsi que des problèmes d’affichage dans certaines mini-quêtes journalières. L’ergonomie d’un titre comme celui-ci devrait résider dans des menus aboutis permettant de gérer au quotidien notre installation, or ce n’est pas le cas.

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