Joueurs : réveillez-vous !
Longtemps attendu, le voici enfin, et quel bonheur : la sortie de Fire Emblem sera pour les joueurs sur 3DS une merveilleuse opportunité de se plonger dans une aventure incroyable, dont Fox nous parle avec passion !
TestUne grosse attente signifie de grosses responsabilités, et une marge d'erreur très limitée. Benjamin d'une fratrie de 11 épisodes principaux, FE Awakening se doit de faire au moins aussi bien que ses aînés, qui ont su s'imposer petit à petit en dehors du territoire nippon. Mais on attend également de lui qu'il se démarque et apporte le renouveau de la série, dont le dernier épisode inédit (Radiant Dawn sur Wii) date déjà de 2008.
Opéra fantastique
Et c'est d'abord par une nouveauté que le jeu démarre : la personnalisation du héros. Pour la première fois, le joueur a la possibilité d'incarner le premier rôle de l'histoire. A vous de définir son sexe, son nom, ses attributs faciaux ou encore son point fort et son point faible. Sans être extrêmement poussées, les possibilités sont suffisantes pour donner une identité propre à son personnage, ainsi qu'un rôle sur le champ de bataille.Malgré le nombre de personnages sous votre contrôle, leurs propres passifs assez conséquents, et les liens qui les unissent, il est étonnant de voir à quel point notre personnage créé de toutes pièces s'intègre bien dans cet univers si dense.
Du point de vue du scénario, la base de l'histoire est assez similaire aux précédents opus. Le contexte nous place dans un univers médiéval fantastique où se côtoient mages blancs et chevaliers à dos de pégases. Nous nous retrouvons rapidement aux commandes d'un groupe de combattants dont le leader n'est autre que le prince d'un pays en proie à quelques troubles géopolitiques. Un conflit se dessine, qui gangrènera tout le continent.
Ce synopsis pourrait être celui de quelques autres Fire Emblem, mais heureusement nous ne résumons ici que le début de l'histoire. Le jeu réserve quelques surprises et évènements marquants qui sauront vous tenir en haleine jusqu'au bout, mais on peut regretter que l'histoire mette tant de temps à prendre son envol. Car il faut bien reconnaître que le premier tiers de la trame principale a des airs de vu et revu pour un Fire Emblem.
Il y a deux choses qui font la force des Fire Emblem dans le petit monde des tacticals : son exigence et ses personnages. Commençons par ses derniers. Comme je le disais précédemment, ils seront très nombreux à intégrer vos rangs, et tout aussi nombreux à vous faire face. Comprenez par là des dizaines et des dizaines de personnages. De quoi s'y perdre ? Peut-être, mais pas forcément.
Au joueur qui n'aura d'autre but que de voir le bout du jeu le plus rapidement possible, quitte à sauter quelques cinématiques et snober les dialogues, il est possible en effet qu'il perde rapidement le fil. Mais à celui qui s'attachera à ses troupes et à leurs intrigues qui se mêlent à la trame principale - et difficile de ne pas être ce type de joueur tant la forme est aussi savoureuse que le fond - celui-ci passera des heures à améliorer les relations entre ses personnages, à développer leurs compétences, à les équiper des meilleurs objets débusqués aux quatre coins de la carte, etc.
Un jeu vivant
Et oui, Awakening signe le retour d'une option très plébiscitée et apparue sur GBA avec Sacred Stones : une carte du monde sur laquelle on se déplace librement. Vous bloquez à un chapitre ? Et si vous alliez affronter dans une escarmouche quelques ennemis apparus aléatoirement ? Mais évidemment, le principe a été enrichi par rapport à son prédécesseur. Toujours aléatoirement, des marchands apparaîtront ça et là et vous proposeront quelques articles toujours différents, de l'arc le plus banal à l'orbe le plus précieux. Proposant même parfois des réductions temporaires, il est ainsi très agréable de dénicher la bonne affaire, et de savoir qu'on a toujours la possibilité de trouver à nouveau même les objets les plus rares.Toujours au sujet de la carte, en marge des missions de la trame principale, des missions secondaires apparaîtront également. Certaines formeront une mini intrigue de deux ou trois missions, tandis que d'autres seront complètement indépendantes. Celles-ci permettent notamment de trouver de nouvelles unités pour votre équipe. Enfin, vous croiserez également sur la carte les unités reçues en Spot Pass et Street Pass. Nous détaillerons leurs fonctionnements plus tard.
Si comme dans tout FE les relations entre vos unités s'entretiennent et apportent des bonus de combat, ce nouvel opus reprend l'idée à la fois simple et géniale du 4ème épisode sur SNES : le mariage et les enfants. Lorsque deux unités de sexes opposés atteindront le niveau d'entente maximal, vous aurez la possibilité de les unir pour le meilleur et pour le pire. En pleine campagne militaire, autant vous dire que le pire ne se fera pas attendre.
Mais heureusement, le meilleur frappera également à votre porte assez rapidement, prenant la forme d'une progéniture ayant déjà bien grandi et en âge de se battre. A vous donc de la recruter, à condition de réussir la mission bonus lui étant associée. Évidemment, l'enfant aura des attributs dépendants de ses parents, que ce soit sa classe, ses points de compétence, ses techniques ou encore la couleur de ses cheveux. De quoi gonfler encore plus les rangs de votre armada. Et si un enfant a la possibilité de s'unir avec un personnage dit « de première génération », seules les femmes de cette première génération peuvent enfanter. Il est important de noter que les mêmes soins esthétiques et scripturaux ont été accordés aux enfants qu'aux parents. Ces personnages de seconde génération seront vraiment des membres à part entière, avec leurs personnalités, leurs caractéristiques et leurs relations à prendre en compte.
Une réalisation au sommet
Puisque l'on parle de soin esthétique, sachez que le character design est au-dessus des précédents opus. Chaque personnage jouit d'illustrations très propres et complètement en phase avec sa personnalité. Il y en a pour tous les goûts, et on a vite fait de se trouver quelques chouchous dans le lot. La plupart du récit se fait au travers de dialogues reprenant ses illustrations, avec la scène en 3D représentée en arrière-plan. Et pour la première fois, des cinématiques viendront régulièrement ponctuer la trame principale. Ces vidéos sont somptueuses, on n'en dit pas plus mais nous ne saurions que trop vous conseiller de ne pas les passer.D'ordre plus général, les graphismes tirent parfaitement partie de la 3D. La profondeur de champ est intelligemment utilisée à chaque occasion, que ce soit sur le champ de bataille, durant un combat, durant une cinématique ou même simplement durant un dialogue. Le jeu est en permanence agréable à regarder, et on peut pousser le curseur 3D au maximum sans risquer la migraine. Hormis la 3D, le jeu est riche en effets spéciaux.
Ainsi, difficile de ne pas regarder chaque combat, et de ne pas jouer du stick permettant de manier à sa guise la caméra pour scruter la scène sous tous les angles. Les cartes aussi bénéficient d'effets visuels réussis. On appréciera par exemple l'effet de distorsion de la chaleur du désert. Pour ma part, je me suis surpris à secouer la main devant l'écran en pensant voir passer un moucheron, alors que c'était simplement un oiseau au premier plan fuyant une forêt en feu.
Si les graphismes sont au top niveau de ce qu'on est en droit d'attendre sur 3DS, c'est surtout par sa réalisation que cet emblème du feu flamboie. Nous avons ici affaire à une perle d'ergonomie et d'exhaustivité. Proposant un nombre d'options et de fonctionnalités à faire pâlir un concessionnaire, le jeu réussit également le tour de force de rendre toutes les données facilement accessibles. Et pourtant il y a de quoi faire. Rien que pour les armes par exemple, il faut prendre en compte leurs niveaux, leurs dégâts, leurs critiques, leurs portées, leurs utilisations restantes et leurs points forts.
Eh bien tout cela est visible d'un simple coup d’œil, tout en affichant en même temps les données relatives à votre unité : son niveau, sa classe, son inventaire, ses techniques, ses caractéristiques, ses ententes avec ses alliés, etc. Impressionnant, réellement impressionnant ! Les amateurs apprécieront, pour sûr. Et tandis que les néophytes de tactical ne verront peut-être pas de raison de s'émerveiller, ils arriveront à prendre en main naturellement un jeu immensément riche sans s'en rendre compte, et c'est bien là le résultat d'un game design parfait.
Un petit mot sur la bande sonore pour être tout à fait complet sur la réalisation. Comme il ne viendrait pas à l'idée d'un joueur d'échec d'écouter du hard rock pendant qu'il joue, les musiques des missions sont assez discrètes et se contentent de maintenir un léger fond sonore, permettant au joueur de rester concentré sur ses choix cornéliens.
On jugera surtout de la qualité de la bande son durant les petites scénettes de dialogues. Sur ce point là c'est du tout bon. Sans rentrer dans le mémorable comme peut l'être Kid Icarus, le panel est assez varié pour coller à chaque situation et apporter une vraie valeur ajoutée aux évènements qui se déroulent. A noter également que le doublage est disponible en anglais et en japonais, ce qui en ravira plus d'un. On peut regretter l'absence de doublages français, même si de toutes les façons seuls les premiers mots de chaque réplique sont prononcés. Un parti pris étonnant, mais qui se justifie par la quantité de texte conséquente du jeu. N’oublions pas qu'il a fallu un an pour le sortir en France par rapport à la sortie japonaise, et à peine moins pour les États-Unis.
Echecs et Marth
Comme on le disait plus haut, l'autre point fort de la série est son exigence. La série est réputée pour sa difficulté, reposant notamment sur deux points essentiels et appréciés des fans : la mort définitive des personnages, et la durée de vie limitée des armes. Ces deux éléments obligent à calculer précautionneusement chaque déplacement, et à utiliser ses meilleures attaques intelligemment et avec parcimonie.Mais les développeurs ont aussi pensé à ceux qui n'ont jamais joué aux tacticals, ou qui ont été découragés par Fire Emblem. Ainsi, dès le début du jeu il est désormais possible de choisir si les morts le seront à tout jamais, ou s'ils reviendront tout simplement à la mission suivante. On peut remercier Intelligent Systems de nous proposer le choix, car si le mode nommé «Débutant» peut être alléchant, c'est vraiment le système classique qui fait tout le sel du jeu.
Car oui, perdre une unité après deux heures de mission est frustrant pour celui qui veut finir le jeu avec sa troupe au complet, mais c'est en recommençant encore et encore qu'on apprend à exploiter toutes les possibilités du jeu. Il y a une vraie logique d'apprentissage par l'échec. Heureusement, il est alors possible de sauter tous les dialogues et cinématiques, plusieurs heures de gagnées, assurément. Il ne faut pas avoir peur de perdre, et surtout être capable d'apprendre de ses échecs. Et ainsi vous vous approprierez toute la dimension tactique du plus tactique des tacticals.
Vous utiliserez à votre avantage les cercles d'armes et de magies (à la manière d'un pierre-feuille-ciseau), vous associerez vos unités en duo – une nouveauté de cet opus – pour palier aux points faibles de chacun, vous attribuerez avec discernement vos bonus de caractéristiques, vous placerez avec soin vos unités sur le champ de bataille en prévision des premiers tours, vous utiliserez les bonus d'entente entre les unités, vous découvrirez des combos entre les différentes techniques apprises par vos hommes, vous unirez les couples idéaux pour une descendance optimale... L'un des gros points forts du titre et qu'il y a de multiples solutions pour s'améliorer lorsqu'on est bloqué par une mission.
L'art de la complétion
Chaque semaine, Nintendo vous enverra par SpotPass des personnages tirés d'un ancien épisode, pour un total de 120 personnages à récupérer ainsi gratuitement. A chaque fois, le personnage apparaîtra sur la carte : allez affronter son équipe et vous pourrez le recruter. Vous recevrez également en SpotPass des armes et des missions supplémentaires.En StreetPass, vous choisissez une équipe qui sera envoyée sur la carte des joueurs que vous croiserez. Allez à la rencontre d'une de ces équipes et plusieurs choix s'offrent à vous. Vous pouvez payer pour recruter le leader de cette équipe, qui ne sera autre que l'avatar du joueur croisé, ou affronter l'équipe pour recruter cet avatar gratuitement en cas de succès, ou enfin acheter des objets à cet avatar. Vous craignez de ne croiser personne ayant le jeu ? Aucun problème, le jeu génère des rencontres StreetPass rien que pour vous !
Et si jamais vous n'étiez pas rassasiés, de nombreux DLC sont également prévus, permettant de récupérer d'autres personnages emblématiques de la série et de nouveaux chapitres. Bien que la politique des DLC soit toujours critiquable et critiquée, il est important de préciser que ces chapitres et personnages sont absolument facultatifs, et que le jeu en lui-même propose déjà un contenu plus que conséquent, et que l'histoire principale est complète.
Mais pour les fans de FE, et tous ceux qui vont le devenir après s'être plongés dans Awakening, ces DLC pourraient bien valoir de l'or, d'autant plus que le premier DLC devrait être proposé à un prix très attractif pendant la période de lancement du jeu. D'ailleurs, pour ceux qui en veulent toujours plus, un nouvel objet permettant de changer de classe de base fait son apparition dans le jeu. Ainsi, lorsque vos ouailles auront déjà atteint le niveau 20 d'une classe évoluée, vous pourrez repartir pour une nouvelle classe de base tout en conservant les techniques apprises grâce à votre ancienne classe. Par exemple, un Cavalier qui aurait choisi au niveau 20 de devenir Paladin, pourrait ensuite devenir Clerc de niveau 1 tout en utilisant ses techniques de Paladin. Quand on sait qu'il existe une quarantaine de classes, et qu'on peut monter bien au-delà de la centaine d'unités, il y a de quoi s'occuper pour de longs mois.
Avant de conclure, voici un dernier paragraphe pour aborder des petites nouveautés pas encore évoquées, et qui participent à faire d'Awakening l'épisode le plus complet de la série. Tout d'abord, le principe d'entente a été approfondi. Dorénavant, si un allié se trouve sur une case adjacente à une de vos unités engagée dans un combat, cet allié l'assiste directement dans le combat. Ainsi, selon leur degré d'entente, il y aura plus ou moins de chances que l'allié frappe également, ou même pare l'attaque de l'ennemi pour protéger votre unité.
On note également l'apparition de la caserne, accessible depuis le menu de la carte du monde, où vous pourrez espionner les conversations de vos soldats, glaner quelques objets et expériences, ou encore augmenter leur entente. On peut regretter que ce concept n'ait pas été plus poussé car si l'idée est intéressante, elle tourne vite en rond. Enfin, chaque champ de bataille contient 2 cases bonus. Placez-y une unité pour qu'elle reçoive un bonus au hasard, sous forme d'objet, d'xp ou de maîtrise d'armes. Un bon moyen de booster ses unités les moins développées, et un objectif stratégique qui vous compliquera parfois la tâche car certaines ont été placées avec malice.
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Vivement la semaine prochaine !!! Mais le grand nombre de personnages récupérables dans l'histoire, en street pass, en spot pass, en dlc, grâce aux couples ça ne fait pas un peu trop ??
Sinon pour les dlc il n'y a aucune chance qu'on les ai gratuitement comme au Japon ???
La facilité d'accès à la richesse du jeu n'est pas spécifique à cet épisode, c'est quand même assez récurrent dans la série.
Personnellement je suis fan de JRPG et en général j'achète une console Nintendo rien que pour Fire Emblem, donc voilà quoi. Celui là a carrément trop de contenu, entre ça et Monster Hunter, ça va pas être possible, maintenant j'ai plus besoin de jeu jusqu'à la fin de l'année personnellement (dire que je n'ai pas fini Radiant Historia ni complété Etrian Odyssey).
J’attendais ce jeu depuis la sortie de la 3DS et je suis pas déçu.
J'le prendrai ptet, par contre probablement pas en démat. Je crois que j'achèterai plus rien sur l'eshop vu la politique tarifaire pour la Suisse, en fait. Ça me fait un peu chier vu que je préfère avoir mes jeux en démat, mais bon.