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Jusqu’à quand Nintendo retiendra-t-il le démarrage de la Switch 2 ?

Si Nintendo a usé à plusieurs reprises ces dernières années de fausses divulgations pour débusquer certaines taupes et autres personnes à l’origine de diverses fuites, le temps passe et les leaks constants dans de nombreux domaines indiquent tout de même qu’il est temps de passer une nouvelle étape au sein de la famille Switch.

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Ces derniers mois, Nintendo a fait un étonnant profil bas pour ne rien laisser transpirer et s’est même montré fort discret au niveau de l’actualité commerciale. Une grande partie de cette explication réside dans le fait que depuis de nombreux mois, nous connaissons les grands titres à venir des écuries Nintendo, impactés par divers reports. Chaque titre étant précieux commercialement, il a semblé plus judicieux à la firme de créer de mini-lives centrés sur un titre plutôt qu’un long direct comme à la grande époque des salons. Et il faut reconnaître que ces derniers jours, avec une canicule sévère touchant le territoire nippon et des risques de coupures électriques, l’heure n’est clairement pas à la fête pour lancer des annonces tout feu tout flamme.
Pour le moment, un premier Nintendo Direct, de type Mini Partner, arrive néanmoins demain mardi 28 juin à 15h pour nous contenter quelque peu et nous apporter un éventail des productions des éditeurs tiers sur notre console Switch pour les prochains mois. C’est la vitalité de ce secteur qui permet de maintenir l’attrait de la console auprès des joueurs et il faut reconnaître que grâce à ce catalogue King Size de productions tiers et indépendantes, permettant de jouer à de nombreux titres en version portable, la vieillissante Switch résiste plus que bien aux puissantes PS5 et Xbox Séries X. Pourquoi changer un modèle qui se vend encore très bien, dont l’actualité et le renouvellement des jeux se fait quasiment en mode automatique et dont Nintendo perçoit les dividendes sans trop d’efforts ?


Quand on a sué pour reconstituer une basse installée importante, on est plus que prudent !

On le sait, il n’est pas simple de basculer vers un modèle plus puissant lorsqu’on a déjà un parc installé de plus de 100 millions consoles et une gamme importante de jeux dont il faut conserver la compatibilité. Si la puissance des nouveaux processeurs a bien progressé, encore faut-il avoir sous le coude un modèle qui conserve le facteur de forme de l’existant, une consommation similaire et apporte une véritable valeur ajoutée, tout en restant dans les tarifs de lancement du premier processeur. C’est désormais le cas mais il a fallu bien des essais et pas mal de péripéties liées à la pandémie, la difficulté de circulation maritime, les pénuries diverses et variées. Nintendo n’est d’ailleurs pas seul dans cette bataille car le constructeur s’appuie également sur son partenaire Nvidia, en pleine guerre avec AMD qui a repris plus que des couleurs.

Si les recherches autour d’une suite améliorée ne datent pas d’hier, la première « fuite » évoquant une Switch pro remontant environ en octobre 2019, on notera de nombreux essais tests qui n’ont pas abouti malgré de bons candidats potentiels.

Dès novembre 2019, le nvidia Xavier NX fait parler de lui avec une déclinaison pouvant être intégrée dans la taille d’une Switch et poussant la résolution à 1440p en 60 fps. Un travail d’upscale des anciens titres est d’ailleurs très vite évoqué et des rumeurs autour d’une Switch pro autour de ce Xavier NX apparaissent régulièrement dans les forums pour une sortie fin 2020 avec prise en charge de la 4K. Une sortie qui ne se fera jamais car en ce début 2020, le monde subit la première grosse vague de Covid 19, mettant à l’arrêt (ou en fort ralentissement) une grosse partie de l’économie électronique.

Si ce Xavier NX paraissait très intéressant sur le papier, il va se montrer limité car en mars 2020, le DLSS et le raytracing font leur grande entrée dans les innovations techniques. Une technologie qui se montre très prometteuse, surtout pour un périphérique portable à la puissance limitée et à la résolution moindre. Cette solution technique paraissait le moyen de régler un problème que seules les meilleurs studios chargés de portages de gros titres sur Switch arrivaient à mettre en place correctement : une résolution dynamique pour rester à un framerate à peu près constant malgré une charge d’affichage parfois élevée. Pas de miracle, on tombait parfois autour des 520p, soit une résolution à peine supérieure aux 480p de la Wii U via l’écran de sa manette, ce qui était visible en mode portable (720p normalement mais cela restait acceptable) mais clairement hideux parfois en mode station d’accueil (1080p normalement). Comme l’objectif attendu était d’apporter un 720p constant (et 1080p constant en 30 fps également constant, ou mieux 60 fps), la possibilité d’utiliser de manière très limitée la technologie DLSS semble avoir poussé les sages de Nintendo à patienter, malgré des essais qui ont été visibles au niveau des kits de développement. Il faut dire que tout poussait à attendre : le monde était atone, tout tournait au ralenti, et les stocks de composants étaient encore suffisamment importants pour ne pas avoir à se précipiter. La concurrence étant clairement en difficulté d’approvisionnement pour lancer sa Next Gen, il était urgent d’attendre, la Switch actuelle était largement disponible et se vendait très bien.

Nvidia peaufina son DLSS pour sortir sa version 2.0 et des offres d’emplois apparaissent sur les sites spécialisées en août 2020 où Nvidia évoque un travail sur une console. Un Soc, remanié autour d’une puce Xavier/Volta, commence à être médiatisé et des échos de développeurs indiquent que Nintendo leur a demandé de commencer à anticiper la possibilité de rendre compatible leurs jeux avec une résolution 4k (vraie 4k probablement pas mais un 1440p en 60 fps oui). On repère des allers-retours dans différentes pays asiatiques de membres importants de Nintendo pour divers composants et surtout pour des écrans de technologie OLED, les rumeurs de la nouvelle Switch se renforcent : 4k, puissance accrue, nouvelle écran OLED. Certaines entreprises asiatiques d’ailleurs ne font guère mystère de contacts pris avec Nintendo, certaines précisant clairement que des contrats ont été noués. Des propos qui n’ont pas toujours plus à Nintendo qui a imposé le silence.

Cependant avec la pénurie de composants, surtout au niveau des SOC, le retard de la transition pris au niveau de la finesse de gravure pour créer des SoC plus puissants mais contraint sau niveau énergétique, les cartes ont dû être rebattus et c’est finalement une Switch OLED un peu bâtarde qui est arrivée sur le marché. Du HDMI 2.0 gérant le 4k mais sans le SOC ou les composants derrière pour le permettre, un écran OLED effectivement présent, cette Switch OLED sentait clairement le projet révisé au dernier moment, où l’on maintenait dans ses derniers retranchements le stock des antiques composants de l’actuel Switch pour lui ajouter en plus-value l’écran OLED initialement envisagé pour la déclinaison plus puissante mais dont les tarifs ne permettaient plus de sortir à cette période en conservant certaines marges. La Switch 2 ou pro devait sortir de la fourchette tarifaire envisagée au départ pour succéder à la Switch que nous connaissons tous et il fallait tout de même écouler les écrans OLED déjà achetés en quantité.


Switch 2 : annonce 2022, disponibilité 2023…2024 ? Arrêtons de sortir la boule de cristal.

Nous sommes désormais en 2022 et l’on se dirige bientôt sur la première année d’existence de cette déclinaison OLED, qui a su séduire de nombreux utilisateurs (avec effectivement un apport qualitatif non négligeable de la luminosité et de la restitution des couleurs). Et cette Switch 2 ? Toujours rien. Pourtant le compte à rebours est enclenché sur plusieurs paramètres.

La finesse de gravure est désormais nettement abaissée et les besoins sont très importants. Conserver des usines en activité pour maintenir la poursuite de la fabrication de l’actuel Soc de la Switch devient peu à peu un problème économique et Nvidia a clairement fait évoluer son catalogue vers des composants plus performants. Ses Tegra X1 et X2 sont arrêtés et depuis plusieurs mois, une puce Drake correspondant pile poile aux besoins de Nintendo est disponible : gestion du DLSS 2.0 d’une manière plus importante, consommation similaire, du logiciel permettant de transcoder les problèmes d’incompatibilité de l’actuel Soc de la Switch pour les codes plus récents tournant sur les SOC actuels, des performances suffisantes pour faire tourner en 720p 60 fps et 1080p 60 fps la quasi-totalité des titres de la Switch, de quoi permettre aux tiers de se dire qu’il est tout à fait envisageable de porter quelques titres AAA avec beaucoup moins d’efforts d’optimisation. Rappelons qu’avec cette puce Drake, on tourne sur une puissance supérieure à la PS4 mais en dessous de la PS4 pro, ce qui est largement suffisant pour de nombreux consommateurs. Alors, qu’attend Nintendo pour lancer cette console ? La probable fenêtre de tir idéale. Des composants en nombres (des composants en stock sont déjà présents en grand nombre pour limiter les coûts). Et des jeux prêts pour son lancement assez vite.

Y-a-t-il urgence ?

Oui et non à la fois et c'est bien pour cela que Nintendo joue avec nos nerfs tout en se posant beaucoup de questions sur le bien-fondé d'une nouvelle itération plus puissante. Le line-up de Nintendo pour cette année 2022 est tout à fait de bon niveau et permet sans problème de prendre plaisir sans sentir le besoin de changer de console. Mario Striker, Splatoon 3, Xenoblade Chronicles 3 et des titres de Square Enix ou le Mario et les Lapins Crétins 2 peuvent nous occuper pendant plusieurs mois sans problème. Mais c’est la fin d’année 2022 et surtout le printemps 2023 qui interrogent.

Pokémon Violet et compagnie, même s’il a encore le temps de s’améliorer visuellement, a clairement du mal à convaincre après un Arceus déjà lui-même pas totalement enthousiasmant graphiquement. La suite de Breath of the Wild nous donne rendez-vous au printemps 2023 avec un rendu visuel qui a soulevé quelques interrogations au regard de sa qualité par rapport aux performances connues de notre actuelle Switch. Bayonetta 3 prend du temps à se montrer même si la sorcière doit normalement pointer le bout de son nez en 2022. Allons-nous voir poindre un portage de Babylon’s Fall sur Switch pour relancer le titre en perte de vitesse sur les autres plateformes ou verrons-nous un Nier: Automata annoncé demain ? Ce sont des titres assez gourmands et porter de tels jeux sur Switch n’est clairement pas évident.

On a bien noté le relatif échec des titres en version Cloud sur Switch, bien trop contraignants pour le commun des mortels selon sa situation géographique. Même si Nintendo semble enfin prêt à basculer vers ses nouveaux serveurs (au regard d’une maintenance d’une longueur inédite), on ne croit pas que cela réglera tous les problèmes. La Switch actuelle a été une console parfaite pour porter de nombreux jeux à la gourmandise modérée et permettre de ressortir de nombreuses anciennes gloires, mais désormais, elle montre clairement ses limitations par rapports aux licences récentes et commence à connaître un décalage similaire à celui qu’a pu connaitre la Wii U par rapport à la concurrence, ce qui lui a été fatale. On notera aussi de plus en plus de portages paresseux ces derniers temps sur la console : ok on peut jouer en version portable à de nombreux titres, mais on a vu clairement sortir des titres qui n’étaient même pas du niveau de titres commercialisés en 2017 sur Switch. Le très attendu Fall Guys s’est ainsi montré fort décevant techniquement sur Switch quand on voit la qualité du portage de Fornite ou de rocket league. Un côté paresseux et un poil bas de gamme qui nous rappelle les mauvais moments de la Wii qui, lorsqu’elle avait approché les 100 millions d’exemplaires vendues, s’est alourdie de nombreux titres familiaux à la finition et à la qualité très approximative.

La question du support


Si la Switch 2 veut poursuivre la continuité, alors elle est obligée de conserver le support de la cartouche de l’actuelle Switch. Et c’est un frein car le marché physique, apprécié par une part encore non négligeable de la population, coûte cher actuellement au regard des coûts matériels et d’acheminements, en particulier vers le marché européen où il faut gérer des jaquettes localisées et un partage du marché clairement pas évident en cette période. Ce n’est pas pour rien que l’Europe est actuellement le parent pauvre des informations, des livraisons et que l’on a ralenti fortement les éditions d’amiibo. Malgré les belles promesses, les cartouches de 64 Go ne sont pas disponibles, les cartes 32 Go restent fort rares et prohibitives, on est donc dans un entre-deux qui ne satisfait personne : des jeux physiques qui ne possèdent qu’une partie du contenu pour le cas de compilation, obligeant de télécharger le reste, ou un contenu à compléter obligatoirement par téléchargement, quand ce n’est tout simplement pas un boitier vide avec un code à l’intérieur, véritable non-sens économique/écologique. Capcom et Square Enix ont eu beau râler après Nintendo, le géant japonais n’a pas réussi à tenir ses promesses (exit donc Dragon Quest Heroes chez nous, la capacité mémoire de la Switch étant trop chiche pour télécharger le jeu (sauf version Oled) ou le sortir sur cartouche 32 Go au niveau mondial, et même si on peut désormais acquérir des cartes mémoires additionnelles de 128 Go, 256 Go à bas prix, télécharger des jeux d’une telle taille via les serveurs e-Shop de Nintendo est clairement rébarbatif si vous n’êtes pas équipé avec la fibre).

De plus en plus d’éditeurs ne sortent plus leurs titres en Europe et en Amérique du Nord que sous format dématérialisé, faisant la fortune d’éditeurs qui se spécialisent dans des productions physiques mais dont les frais d’importation freinent sérieusement l’envie d’acquérir ces titres. Le passage vers le tout numérique est tentant mais à condition que les serveurs tiennent la corde, un point sur lequel Nintendo s’est fait régulièrement taclé par les consommateurs. La nouvelle génération de serveurs va-t-elle permettre de faire le grand pas ? Est-ce que tout cela ne va pas encore retarder le lancement de la nouvelle console ?
Nintendo a dû patienter pour que les nouvelles solutions techniques restent viables économiquement, soient accessibles en quantité et que le soft soit arrivé à maturité pour couvrir tous les besoins requis pour poursuivre l’aventure Switch sans perdre sa base installée. Mais les retards s’accumulent au niveau du développement de gros titres, la pandémie n’est pas terminée, les transports restent sous tension et les ventes physiques soulèvent désormais de nombreuses questions. Entre des conférences Microsoft qui ont fait rêver de nombreux joueurs ces dernières semaines, une PS5 qui peu à peu se vend en constituant son petit marché et qui devrait se relancer avec l’arrivée du nouveau casque virtuel, Nintendo se montre un peu plus isolé. Une occasion de remettre un peu de vernis sur son marché sera donné demain avec le coup de projecteur sur les productions de ses partenaires éditeurs et prouver que le marché de la Switch reste bien vivant. Des partenaires qui cependant ne manquent pas de dire à Nintendo combien ils se sentent de plus en plus à l’étroit sur l’écosystème actuel de la Switch et qu’il serait grand temps d’enclencher la grande annonce. A la fois pour leur permettre de sortir de nombreux titres déjà amortis sur les autres plateformes et ainsi capitaliser sur de nouvelles rentrées d’argent qui leur serviront à développer de nouveaux titres, mais aussi pour avoir une architecture et un écosystème (y compris réseau) qui recolle tout simplement aux exigences du marché d’aujourd’hui.

Commentaires sur l'article

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Ancestral Z
Merci pour cette belle analyse ;) qui fait un peu rêver en attendant une annonce officielle. Aller printemps 2023 ! Ce serait bien pour fêter la " Méga Switch" ;)
Raoul
Ma switch me sert principalement pour les jeux indépendants et j'ai longuement hésité avec le combo steam+PC.



Alors, tant qu'ils gardent la compatibilité ascendante des jeux physiques et e-shop, cela m'ira.
bahascaux
J'ai lu très très en diagonal, j'y reviendrai plus tard.



Quoi qu'il arrive la console n'arrivera pas avant début 2024.

Car la majorité des titres qui sortent en 2022 voir début 2023 auront du contenu au moins jusqu'à fin 2023: MK8DX, Xeno3, Splat3, Mario+Rabbits2, Pokémon EV, BOTW2, Sunbreak... en faire autant pour tout éclipser par une nouvelle console serait étrange.

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