Fiche technique
L’une des premières questions qui nous a effleuré l’esprit en pensant à cette proposition est la suivante : y a-t-il vraiment un marché du vidéoprojecteur grand public ? D’un point de vue technologique, il y a eu un vrai boom au cours de ces dernières années avec par exemple, l’essor des mini vidéoprojecteurs. Dans l’ensemble, les appareils deviennent de plus en plus compacts et disposent parfois d’une batterie. En moyenne leur taille d’affichage varie entre 80 et 120 pouces.
Comme pour un téléviseur, l’un des critères importants concerne la qualité d’image. Celle-ci est le plus souvent LED, et on a aussi de la 4K native ou upscalée, avec HDR10, Dolby Vision voire Dolby Atmos. D’un point de vue de la qualité de l’expérience, vidéoprojecteurs et téléviseurs peuvent, pour le grand public, proposer quelque chose d’assez proche. Le vidéoprojecteur sera cependant moins onéreux qu’un téléviseur pour afficher une image de grande taille.
Le modèle qu’il nous a été proposé de tester est conçu pour du gaming : le Philips Gamepix 900. Ainsi, la fiche de l’appareil nous parle de 4K, d’HDR, de 1000 ANSI lumen, d’un rafraîchissement de 240Hz et d’un input lag à 6 ms. Si ces éléments vous parlent trop vaguement, ne vous inquiétez pas, nous allons revenir dessus plus tard.
Installation et prise en main
Parlons rapidement de la boite et de son contenu : c’est volumineux. Cela nous rappelle quelque peu les dimensions de celle de la Wii U, mais en plus épais encore. À l’intérieur, l’expérience du déballage est en mode ancienne génération. Il est nécessaire d’être vigilant en voulant ouvrir les compartiments du carton : vous ne savez pas sur quoi vous allez tomber, et il n’y aura pas d’effet Wahou. Cependant, produit Philips oblige, on reste tout de même sur un ensemble bien rangé.
À l’intérieur, il y a bien entendu le vidéoprojecteur, une télécommande et 2 piles LR3, un manuel de démarrage rapide, le bloc d’alimentation, et 4 différents cordons permettant de brancher le bloc aux différents modèles de prises murales. Que demander de plus ? Rien, si ce n’est de commencer à jouer avec la bestiole !
L’installation est simple comme bonjour. Il suffit de trouver le câble d’alimentation correspondant à vos prises murales pour l’insérer dans le bloc d’alimentation, puis de brancher ce dernier à l’arrière du vidéoprojecteur sur la prise dédiée. Celle-ci n’est d’ailleurs pas un standard USB-C mais un jack DC spécifique. En matière de connectique, difficile de faire plus simple : on remarque à l’arrière de l’appareil la présence d’un port USB, un autre de type HDMI, et enfin une prise Jack. Il me reste à mentionner le bouton de démarrage et d’un trou pour installer un antivol, et le tour du propriétaire est terminé !
Le premier démarrage de l’appareil est simple et rapide. On est clairement pas sur un système Android ou Windows qui vous demandera 36 paramètres concernant entre autres vos données personnelles avant de vous permettre d’utiliser votre appareil, cela a son avantage, mais aussi ses inconvénients. Nous y reviendrons, mais peut-être est-il temps de commencer à rentrer dans la technique !
Voyons-y plus clair !
Une fois que notre Switch 2 est raccordée au vidéoprojecteur (il nous a suffi de débrancher le câble HDMI raccordé au téléviseur), nous avons souhaité tester la première promesse technique à savoir la 4K. Pour ce test tout simple, nous avons pensé à lancer le mini jeu de Welcome Tour relatif à la 4K pour voir si la console allait détecter ce support et observer le résultat. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Welcome Tour, bien qu’il soit un « jeu » décrié par certains, permet entre autres choses de tester le support 4K du téléviseur. Pour être honnête, nous n’aurions pas pensé que jouer au premier niveau de Super Mario sur un mur puisse s’avérer aussi sympa.
Malgré le paramétrage « Mode jeu », deux petits détails nous interpellent : lors de notre premier test avec l'appareil, nous étions limités à un recul maximal entre le vidéoprojecteur et le mur d’environ 1m70. Cette faible distance nous a donné une taille d’image comparable à un écran de 50 pouces. À ce moment-là, nous avions observé une image un peu blanchie et une lisibilité réduite. Or, après coup, nous avons découvert un réglage de netteté manuel autour de l’objectif (que nous avions complètement zappé), et là, révélation : même à 3 mètres de recul, l’image devient parfaitement nette et bien calibrée. Le problème ne venait donc pas de la distance, mais du focus. Comme quoi, toujours lire le manuel… qui est très schématique, ou au moins bien regarder son matos ! Allez, pour la suite des choses, on saute donc dans le premier Kart venu pour aller observer quelques paysages.
Une fois Mario Kart World lancé, le mode balade nous propulse par hasard dans le désert, et notre constat est vite confirmé : l’image est beaucoup trop claire, tellement que le désert en devient à peine perceptible. En voyageant dans les zones sombres telles que le Volcan ou le Manoir Boo, cet aspect reste perceptible. On se décide alors à vérifier les différents modes d’affichages permis. Entre les modes Standard et Film, nous constatons la présence des modes Jeux d’action, d’aventure, et enfin de sport. Ces derniers n’ont pas l’impact espéré, et que dire du mode Luminosité max qui donne un résultat aux antipodes du paramétrage recherché.
C’est en navigant dans les paramètres de l’appareil que nous trouvons la bonne option, la luminosité tout simplement. Paramétrée à 50 %, il nous a suffit de l’abaisser vers 45 pour obtenir un résultat qui nous convenait. Tout de suite, le jeu devient plus agréable à l’œil. L’image ci-dessous montre la différence, avec, en son centre une capture du jeu, à gauche, une photo avant paramétrage, et enfin à droite une photo après paramétrage.
En parlant luminosité, il est évident qu’il est préférable d’utiliser un vidéoprojecteur dans une pièce plongée au maximum dans le noir. L’appareil se défend cependant quand même avec une luminosité ambiance un peu faible. Concernant la netteté de l’image, nous n’avons pas constaté de nuance entre son centre et son bord, l’ensemble nous a semblé uniforme. La Switch 2 ayant détecté l’appareil, elle nous a aussi proposé d’activer l’HDR (que nous avions volontairement désactivé pour le test). Cependant, son activation ne semble pas avoir été d’une grande conséquence.
L’ensemble des couleurs nous paraît malgré tout quelque peu délavées, peut-être est-ce là un paramétrage qui nous a échappé. Parlons un peu de l’input lag. C’est la latence entre le moment où une image est émise par la console, et affichée sur le mur après avoir été traitée par le vidéoprojecteur. À ce sujet, aucune latence na été remarquée entre le jeu et l’image projetée. Mais à l’échelle de l’œil humain, c’est délicat à percevoir et nous ne disposons pas du matériel pour confirmer cet aspect. En se renseignant sur le net, il semble que l’appareil tienne sa promesse. Un détail est à noter : les 240Hz ne sont qu’en 1080p, en 4k, on chute à 60Hz max.
Son côté ou côté son ?
Tout d’abord, le vidéoprojecteur est un appareil relativement bruyant. C’est logiquement le cas de ce modèle, qui sait se faire entendre lorsqu’aucun son ne parcourt la pièce, mais dès qu’un jeu est lancé ou même un film, vos oreilles ne devraient plus sentir sa présence.
La sortie son est un peu juste. Cela est passable pour une petite pièce, mais il ne faudra pas viser trop gourmand si tout le monde veut entendre correctement. Cela dit, pour un aspect « gaming », cela suffira amplement pour des parties à 4 joueurs ! Petit détail intrigant puisque dans le menu, il y a une option « Mode silencieux ». L’activer a suffi à stopper un petit grésillement, qui ne revenait pas lorsqu’on désactivait l’option… Étrange.
Et l’interface alors ?
Si on parle système, on peut trouver des choses à redire. Les menus sont assez archaïques. Des grands rectangles dans lesquels on navigue avec les flèches gauche/droite pour changer de section, et haut/bas pour sélectionner une option. Choix piège : le bouton « retour » est conçu comme un bouton « Exit », pour quitter une option de paramétrage et revenir au menu, il faudra appuyer sur le bouton des paramètres… Ce sera frustrant et une habitude à prendre. Mais qu’on se rassure, les options importantes telles que le réglage du trapèze sont présentes, tout comme la roue en dessous de l’appareil pour le redresser.
Comme évoqué plus haut, le système est donc custom et ne propose que des options de paramétrage. Sans système Android ou plus avancé, oubliez les applications comme HBO Max, Disney + ou encore Amazon Prime Vidéo. De toute manière, l’appareil ne peut se connecter à un réseau (wifi comme Ethernet). Il serait toutefois possible de brancher via le port HDMI une clé Amazon Stick ou Chromecast qui solutionnerait cette envie. Dommage pour un éventuel support DLNA aussi.
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