Test de Saints Row IV Re-Elected : du fun décomplexé presque inchangé
Saints Row IV débarque sur Switch avec tous ces DLC près de sept ans après sa sortie initiale. Si les saints n’ont assurément rien perdu de leur extravagante débilité, ont-ils encore ce qu’il faut pour contenter les joueurs sept ans plus tard ?
Test

Saints Row-tour à la case départ
Non pas que le scénario de la saga soit particulièrement inventif, mais sachez que ce Saints Row IV propose assez de surprises dans sa narration pour que l’on n'ait pas envie de vous spoiler son histoire, et notamment sa grandiose première heure de jeu. Sans exagérer, elle fait certainement partie des meilleures premières heures de jeu à si bien qu’on ne vous en parlera pas davantage dans ce test.Sachez juste que votre héros a réussi à la fin de Saints Row III à reconquérir son empire, et qu’on débute ce quatrième volet en tant que président des Etats-Unis, rien que ça. Les Saints sont donc au top avant que la situation ne dégénère et vous ayez à tout reprendre depuis le début. Enfin pas exactement puisque vous voilà, via un twist digne de Matrix, dans une version numérique de la ville que vous traversiez déjà dans le troisième opus, la bien nommée Steelport.
Attendez-vous donc à quelques changements, aussi bien dans la topologie de la carte que dans l’aspect de la ville ou encore dans ses activités. C’est là l’un des premiers aspects agréables du titre, c’est qu’il recycle, sans vraiment recycler, les bases solides du troisième épisode pour en faire autre chose.
On commencera d’ailleurs par évoquer le génial éditeur de personnage, toujours aussi complet et jouissif, et même quelque peu enrichi ici. On peut vraiment se faire plaisir sur la création de son personnage, que l’on cherche à recréer un modèle réaliste ou totalement fantaisiste. On pourra de toute façon changer de physique en cours de partie comme bon nous semble, il y a donc de quoi s’amuser, et c’est un élément de Saints Row The Third qui se devait de faire son retour. Et évidemment, on retrouve d'emblée le côté décalé de la série...
La même Row-gaine ?
Mais n’ayez crainte, vous ne rejouerez pas au même jeu avec quelques différences mineures, c’est en fait un tout autre jeu que vous avez face à vous. Bien sûr, tous les éléments GTA-Like de Saints Row The Third sont repris, et vous pouvez toujours conduire des véhicules, participer à des gunfights, dominer les quartiers de la ville et aller faire vos emplettes au magasin. Comme on le disait la base est là, mais c’est la surcouche que les développeurs ont ajouté qui change totalement la donne.Très rapidement dans l'aventure, vous débloquerez des super pouvoirs, comme cela était le cas dans l’un des DLC du troisième opus mais de façon bien plus poussée. Super sprint, Super saut, super force, dash aérien, télékinésie, boule de feu, de glace... La liste des pouvoirs à laquelle vous aurez accès est longue, et comme toujours dans la série, il faudra récupérer les ressources au travers des nombreuses missions et activités sur la carte pour les améliorer.
Mais avec ces super pouvoirs, qui vous permettent d’aller et venir aux 4 coins de la map en quelques sauts, le jeu ne pouvait pas rester un simple GTA-Like et c'est assez naturellement le jeu a pris la direction des open world de super héros, avec certainement Infamous comme modèle.
La surcouche débile à la Saints Row vient sublimer (et surtout alléger) l’ensemble, et foncez à travers la ville sur les airs de What is Love d’Haddaway, I Don't Want to Miss a Thing d’Aerosmith ou encore Insane in The Brain de Cypress Hill procure cette hilarité épique dont seule la série a le secret.
Action Row-cambolesque
Le fun, le grandiloquent, l’absurde, l’outrancier... Saint Row IV pousse tous les curseurs au maximum, et il faudra être prêt à cela pour apprécier son ambiance si particulière. Parce que, oui, objectivement, si vous n’y êtes pas réceptif comme votre serviteur peut l’être, tout cela peut vite ressembler à un truc beauf et affligeant de débilité. On adore ou on déteste, mais il y a peu de chance de se trouver au milieu. Dans tous les cas, une chose est sûre, le jeu ne sera pas à mettre entre toutes les mains, et son PEGI 18 n’est clairement pas volé.Pour autant si on s’éclate comme un petit fou dans le titre, tout n’est pas rose (ou violet puisque l’on parle des Saints) dans le monde Saints Row IV Re-Elected. Le titre se montrera très certainement un peu plus redondant que son prédécesseur lorsque l’on sera à Steelport.
Le côté numérique des graphismes à ce petit côté monotone qui ne satisfait pas vraiment l’œil. On apprécie le style et l’effort, et la transformation continue de la ville, mais on aurait aimé rester dans cette ambiance noir et rouge moins longtemps.
Toujours au niveau de la répétitivité, les activités sont un poil moins variées, surtout en début de partie. On peine à progresser, là où était vite libre de tout dans l’opus précédent. Saints Row IV prend un peu plus son temps, ce qui n’est pas un mal en soit, mais cela tranche un peu avec ce que nous avait habitué la franchise.
Il faut du temps pour sortir du long tutoriel qu’est finalement le début de la quête principale, mais c’est un écueil que vous subirez bien moins si vous n’avez jamais touché au titre. Mais comme nous sommes face à un portage, il y a de forte chances que vous ayez déjà approché le jeu par le passé, et ce qui n'était un défaut hier le devient aujourd'hui.
Car oui, le bon côté de tout cela, c’est que des nouveautés, cet opus n’en manque pas, bien au contraire. Il faudra commencer par s’habituer au tout nouveau gameplay et à appréhender ses pouvoirs, que l’on débloquera petit à petit. Et c’est là que l’on comprend le rythme un peu lent de début de partie, car des possibilités, Sains Rows 4 en offrent bien que son grand frère.
Il faudra apprendre à se déplacer dans les airs, à gérer correctement l’amplitude de ses bonds et l'inertie de son personnage, à rebondir sur les façades voir à courir à la verticale sur celles-ci... On peut vraiment se mouvoir très librement dans le jeu et c’est un réel bonheur, qui demandera donc quelques petites heures pour être bien maîtrisées.
Mais rassurez-vous, si cela peut paraître complexe, il n’en est rien, et les développeurs ont vraiment réglé la maniabilité du titre pour qu’elle soit facile à prendre en main et utiliser dans la ville. Les puristes du gameplay maîtrisé regretteront ce petit côté flottant et imprécis de l’ensemble, mais cela permet des libertés de mouvement bien plus grandes que s’il avait fallu rendre la chose crédible et “physiquement” parfaite. Le compromis est donc idéal, et on se sent puissant dans ce Saints Row IV, mais à un niveau rarement atteint dans un jeu vidéo.
Toute puiss-Saints
C’est du même coup dommage que cette toute puissance soit contre-balancée par une difficulté plutôt corsée en début de jeu. Cela pourra surprendre, mais elle vous encouragera en fait à vous intéresser à la progression de votre personnage, et au ramassage de morceau de code dissimulé sur toute la map. Imaginez un peu la chasse aux lunes de Super Mario Odyssey couplée à celle des Korogus de Breath of The wild, et vous aurez une idée de la quête qui vous attend.Il y a des “clusters” un peu partout sur la map, si bien qu’on a vite fait d’aller à droite et à gauche pour ramasser celui qui est là, en haut de cette tour, avant de voir que le quartier juste à côté en est couvert aussi.
Chaque trajet est donc propice aux détours pour aller ramasser ce petit cluster qui est visible au loin, et de suivre l’autre un peu loin, avant de tomber sur une nouvelle zone où, ô bonheur, il y en une dizaine... avant de se rendre compte que l’on a totalement déviée de notre route de départ, et que l’on ne sait plus du tout quelle mission on avait lancé.
Certains apprécieront, et d’autres regretteront, ce côté collecte d’objets, mais reconnaissons qu’au sein de Saints Row IV cela à un véritable intérêt puisqu’il permet de booster ses capacités et donc son personnage. Et la chose a été assez bien pensée par les développeurs pour que notre quête de clusters nous amène sur l’un des nombreux points “chauds” de la map qu’il faut capturer en affrontant une petite armée d’adversaires. Si bien, qu’à la fin, on ne se dit jamais que l’on a fait tout cela pour rien.
Cependant, après quelques heures, on finira tout de même par se lasser de cette quête des clusters, et qu’on reprendra le cours de la quête principale... Mais on finit toujours par y revenir à cette quête des clusters, car il faut régulièrement progresser.
A noter que l’on ne vous parle pas trop de ce qui se passe en dehors du Steelport numérique, mais ce serait vous spoiler le scénario du titre que de s’attarder sur ce pan du jeu. Sachez juste que Mass Effect a grandement inspiré les développeurs, et qu’on ne pourra que difficilement se retenir de rire face à la parodie.
Côté gameplay, certaines phases de jeu se feront donc sans pouvoir, puisque se déroulant dans le monde réel, et que ces moments sont finalement des bols d’air frais sympathiques qui demanderont de revenir aux fondamentaux installés par Saints Row The Third. Eh oui, on y revient toujours.
Enfin, avant de nous intéresser au portage en lui-même, nous n’oublierons pas de saluer une fois encore les nombreuses références du titre, aussi bien à la pop culture, qu’aux jeux vidéo et même à la saga elle-même.
Saints Row IV regorge de clins d’œil en tout genre, mais il faudra à priori être trentenaire pour les apprécier pleinement. A voir si cela vous parle, mais cela ne manque pas d’effet sur votre serviteur. Ah oui, et affrontez des WC armés de fusil mitrailleurs, ça aussi ça me fait de l'effet.
Portage solide ?
Le portage de Saints Row The Third sur Switch n’avait pas été sans mal, et si le jeu était parfaitement jouable à sa sortie, le patch survenu plus tard avait tout de même apporté son lot de correction techniques bienvenues.Pour ce quatrième épisode, les développeurs semblent avoir pris les devants et il n'y a presque rien à redire. On a bien noté quelques micro-freezes de-ci de-là, mais rien qui ne viendra déranger réellement le joueur en pleine action, et c'est bien là l'essentiel.
En mode portable, le jeu se montre un peu flou à l’arrêt, mais il faut bien reconnaître qu’au cœur de l’action sur-vitaminée du titre, nous n’aurons pas eu réellement l’occasion de le noter. Les choses seront quoiqu’il en soit un peu plus nettes en mode dockée, même si certaines textures accuseront alors un peu plus leur âge.
Le jeu tourne parfaitement bien sur Switch et c’est là essentiel. On retrouve d’ailleurs les modes multijoueurs en ligne ou en local, une très bonne surprise et une valeur ajoutée réelle si vous avez un ami avec qui partager l’aventure. N'ayant pas pu tester la partie en ligne, il sera impossible de juger de la qualité des serveurs dans ce test et nous nous en excusons.
Le seul regret de ce portage c’est que rien n’a été corrigé par rapport au jeu sorti en 2013. On a même eu le déplaisir de retrouver les mêmes quêtes bugguées après tout ce temps, comme si de rien n’était. Rien de grave en soit, car ces bugs ne sont pas bloquants, mais c’est toujours dommage. De même, on aurait aimé un peu de travail sur la caméra, qu’il fallait apprendre à recadrer rapidement à l’époque et qui demandera donc ici le même effort.
Sur ce point, on sera cependant moins critique, car avec la virtuosité du gameplay, il semble de toutes les façons difficiles de faire beaucoup mieux, mais il y avait sûrement possibilité de régler quelques petites choses pour la rendre plus agréable.
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