Test de Rune Factory: Guardians of Azuma : au fil des saisons
Entre farming et action RPG, l’aventure épique de ce Rune Factory choisit de mettre à l’honneur le Japon et les esprits des saisons.
Test
À la rescousse des esprits des saisons
Le titre démarre sur les images d’un combat de dragons dantesques, dans les cieux d’un monde tourmenté, la série Rune Factory a en effet pour spécialité d’assoir ses histoires de cultures de haricots et d’amourettes dans les champs au cœur de récits épiques, mettant aux prises les dieux et les démons, et cet épisode ne déroge pas à la règle.Avec pour commencer un choix entre un héros masculin ou féminin, le joueur entame son aventure alors qu’il arrive au sein d’un village qui n’a plus de printanier que le nom. En effet une grande catastrophe enveloppe les terres du monde d’Azuma et la nature se meurt. Le rythme des saisons est perturbé et les végétaux font grise mine. Les marques d’une infestation sont visibles, avec des zones entières du village peuplées de plantes toxiques.
La déesse du printemps qui a élu refuge au sein du grand cerisier en fleurs nous implore alors de l’aider à pourchasser le fléau et de rendre à cette terre jadis fleurie et chatoyante tout son éclat. C’est ainsi accompagné de notre compagnon Lenny, gentil petite boule molletonneuse un brin sûre d’elle, que l’on s’élance dans le monde extérieur, sur des chemins linéaires, pour nettoyer petit à petit la première zone du printemps.
Le schéma se répète ensuite au grès des différentes zones, de l’été, de l’automne et de l’hiver où nous attendent les gardiens des saisons qui comptent sur notre aide pour combattre le mal, protéger les paysages et libérer les habitants possédés par une aura maléfique et transformés en créatures.
Rune Factory Gardians of Azuma est en cela un jeu RPG classique, à l’ambiance et à l’esprit japonais (très marqué par le shintoïsme) dans lequel on suit une quête principale tout en montant de niveaux. Il invite toutefois régulièrement à faire des pas de côté pour s’adonner à ce qui fait le charme et l’ADN de la licence : l’agriculture et désormais la gestion de villages.
Il faut cultiver son jardin (et agrandir sa ville)
D’abord en charge d’un seul petit lopin de terre au sein du village du printemps, notre personnage est bientôt en charge de plus d’espaces au sein des différents villages, permettant de multiplier les cultures tout en profitant des climats variés et de la force de travail des habitants. En effet loin d’être un jeu de farming solitaire où l’on cultive chaque jour ses champs pour ensuite vendre le fruit de son labeur, cet épisode de Rune Factory entend libérer le joueur du travail plaisant mais parfois fastidieux et inhérent à la série de devoir chaque jour contrôler l’état de ses champs et de ses plantations.En tant que chef de villages, il nous est à présent possible de mettre à profit la main d’œuvre des villageois à qui l’on peut confier des tâches. Qu’ils soient agriculteurs en charge de semer, arroser et récolter, ou bien bûcherons pour la découpe du bois, mineurs pour la récolte des minerais, ainsi que commerçants afin de gérer les multiples boutiques, tout ce petit monde s’exécute en arrière-plan du jeu.
Cette option permet en cela au joueur de se concentrer sur d’autres aspects du titre comme l’aménagement des villages, en choisissant de disposer selon son bon vouloir des bâtiments ainsi que des éléments de décoration. À la manière d’un jeu de gestion, l’important réside ici dans le bilan financier et démographique que nous dresse chaque nuit Lenny en allant nous coucher. Les villages sont-ils rentables ? Attirent-ils toujours plus d’habitants ? Avons-nous suffisamment de ressources pour leur permettre de vivre dignement ?
Le nerf de la guerre est donc de réunir suffisamment de ressources pour occuper et entretenir nos populations. Pour cela les quêtes journalières proposées par le panneau des quêtes et par certains personnages nous permettent de gagner en ressources et ainsi continuer à développer les villages dont nous avons la charge. Les commerces, comme la fabrique ou la forge, sont ainsi primordiaux et permettent de construire les éléments nécessaires à l’agrandissement de notre patrimoine.
Côté technique est-ce que le jeu s’en sort ? Qu’il s’agisse du jeu sur Nintendo Switch 1 ou sur Nintendo Switch 2 la réponse est un grand oui. Les menus sont bien construits, permettant de ne jamais être perdu, avec suffisamment de clarté, de détails si nécessaire, mais également d’options variées pour s’y retrouver facilement. Notre personnage dispose ainsi d’un équipement composé d’une arme principale, de son arc en tant qu’arme secondaire mais également d’une roue d’armes spéciales entre lesquelles il est possible de changer facilement.
Parmi celles-ci se trouve un outil agricole qui permet de passer en mode construction. C’est là que la différence se creuse entre le jeu version Switch 1 et Switch 2. Dans la première génération, le personnage manipule simplement les objets qu’il souhaite poser sur le terrain, agissant également sur chaque case de culture individuellement. Dans le jeu sur Switch 2, une vue du dessus se déclenche dès que l’on utilise les joycons nouvelle génération en mode souris. Pratique, cette option permet de s’occuper beaucoup plus rapidement de ses champs mais également de placer avec une facilité déconcertante les bâtiments ou bien les objets de décoration au sol.
Une autre différence entre les deux versions réside dans les temps de chargement légèrement réduits sur Switch 2 mais également dans un lissage graphique plus important. Sans que cela ne soit gênant sur Switch 1, le jeu est plus fluide et plus beau sur la nouvelle arrivée de chez Nintendo. Si vous disposez de la nouvelle console, nous vous encourageons alors vivement à franchir le pas pour cette version.
Mais alors Rune Factory Gardians of Azuma est-il principalement un jeu de farming et de gestion ? La réponse est non !
Un jeu de combats et d’action avant tout
C’est une fois la première aventure achevée au sein du village printanier que l’on prend la mesure du vaste monde qui nous entoure, celui-ci ne se limitant pas aux quelques chemins très balisés parsemés des mêmes monstres assez peu dangereux.En effet Lenny n’est pas qu’un simple petit mouton magique nous accompagnant et nous conseillant, il est également un puissant dragon capable de retrouver sa forme originelle et de nous transporter dans les cieux d’Azuma ! Depuis les nombreux points de sauvegarde disséminés dans le monde, il est possible de se téléporter en l’air et de prendre le contrôle de notre dragon, capable de voler et de s’élancer, pourfendant les nuages vers des chapelets d’îles à découvrir.
Empruntant en cela très fortement à l’expérience que proposait The Legend of Zelda Skyward Sword sur Nintendo Wii, le monde céleste dans cet épisode de Rune Factory est très agréable à découvrir pour les sensations qu’il procure. Il souffre toutefois d’un manque de vie et d’activités pour être réellement un atout décisif du titre. Tout au plus apporte-t-il de la diversité et la surprise de découvrir tantôt un nouveau personnage, tantôt une nouvelle quête ou bien un nouveau paysage sur une île cachée.
L’action se déroule principalement au sol, dans les clairières des forêts, les cavernes de cristal, les lagons bleus ou les montagnes froides. Notre personnage se déplace en compagnie de compagnons combattants, recrutés dans les villages et ensemble ils se lancent à la poursuite des objectifs des quêtes plutôt classiques, comme collecter un nombre d’objets donné ou bien éliminer plusieurs ennemis. Des boss ponctuent à intervalles réguliers le jeu, mettant à profit des techniques de combat assez variés qui font du titre une approche intéressante pour une première découverte du modèle de jeu d’un action RPG.
Plutôt combattant au corps à corps à l’épée courte ? Plutôt amateur d’arc et de flèches ? Ou encore soutien soigneur de ses compagnons ? L’équipement recueilli au fil du jeu ainsi que les compétences enrichies dans l’arbre des talents permettent de développer plusieurs styles de combats. Jamais insurmontables, les affrontements sont plaisants, misent sur la réactivité du joueur. Les objets spéciaux amassés au fil du jeu permettent également de mettre à profit des techniques originales. Par exemple, le premier d’entre eux, le tambour du printemps, permet entre autres de générer des zones de soin dans lesquels des PV nous sont redonnés ainsi qu’à nos compagnons, pratique pour les situations de combat fixes.
Dernier aspect et pas des moindres tant il est lié à la licence Rune Factory, le jeu invite plus que jamais aux amours et aux relations avec les multiples personnages rencontrés dans l’aventure. Il est en effet possible de nouer des liens de plus en plus intimes, selon une mécanique de discussion quotidienne. Le temps dans Rune Factory Gardians of Azuma s’écoule en effet sur le rythme d’une saison tous les trente jours et chaque jour compte 24h où chaque minute dans le jeu équivaut à une seconde IRL.
Autant dire que vous aurez suffisamment de temps pour vous consacrer à ces relations amicales et qui sait à terme amoureuses avec l’élu(e) de votre cœur. Il est à noter que la simulation est toutefois assez limitée, avec seulement quelques rendez-vous types proposés et une option de discussion plutôt restreintes. Ce Rune Factory serait-il meilleur combattant que prétendant ?
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