Test de Leila : l’aventure intérieure
Quand elle s’est vu offrir un dispositif de réalité virtuelle, Leila savait qu’elle allait plonger dans ses souvenirs. Certains sont plus douloureux que d’autres…

Sur le chemin de la mémoire
Leila aurait pu être un visual novel, abordant de nombreuses thématiques liées à la mémoire, à l’enfance, à la dysmorphophobie et au mal-être adolescent. Au lieu de cela, Ubik Studios a pris le parti d’en faire un point’n’click avec des mini jeux, une autre forme d’interaction qui nous pousse à vivre, à travers nos actions, certains des épisodes clés de la vie de Leila. Cette interactivité peut paraître superficielle, nous y reviendrons, mais elle possède un intérêt notamment dans le partage de situations difficiles.Nous incarnons Leila, une vieille femme à qui on a offert un casque de réalité virtuelle un peu particulier. Avec lui, vous allez remonter le chemin de vos souvenirs, explorer ceux-ci et vous rappeler. Mais tous les souvenirs sont-ils bons à revivre ? A vous d’y répondre à travers les différentes séquences proposées.
Voguer entre les souvenirs
Ces réminiscences ne sont pas forcément dans l’ordre. Le “HUD” central est une route, sorte de passage entre les arbres, qui évoque par moment Alice au Pays des merveilles. Vous y avancez ou reculez avec ZR et ZL, au rythme que vous voulez. Vous pouvez cliquer sur des arbres et les voir s’animer, des messages d’encouragement ou de bien être vont parfois apparaître… Et des panneaux, vers des souvenirs, vers des zones de votre mémoire et de votre cerveau. Commence alors plusieurs types de mini-jeux…Ces mini-jeux sont de plusieurs types : du jeu de mémoire, aux objets cachés, en passant par des casses-têtes assez simples mais dont la complexité peut aller grandissante. S’ils n’ont jamais rien de véritablement bloquant (le jeu inclut un système d’indice bien pensé qui permet de ne pas se retrouver coincé), ils sont par moment un peu de trop ou pas assez explicites dans ce qu’ils demandent. Ce n’est pas un problème en soi, mais disons que les habitués des jeux “sans aucun indice” pourront se retrouver le bec dans l’eau à cause d’un souci de compréhension de ce qu’il faut faire.
Traumatisme et vision de soi
Outre cela, le jeu met en scène des sujets importants. La dysmorphophobie, par exemple, est un trouble qui modifie la perception que l’on a de soi pour en accentuer ce que l’individu pense être des défauts. Au-delà de ça, la Leila adolescente a un certain mal-être : elle se représente elle-même comme portant un masque, cachant ce qu’elle est, sans véritablement savoir qui elle est en réalité. Cela se manifeste par des phases de jeux où on va disséquer, couper, lacérer son corps (ces moments sont indiqués par des trigger warnings pour que vous puissiez les passer si nécessaire), cherchant sa réalité sous les couches d’injonctions sociétales et autres masques.La vie de Leila a été mouvementée. Chacune de ses expériences, de ses pensées, de ses souvenirs nous sont ainsi livré sans pathos ni larmes, juste dans leur entièreté. On comprend, au fur et à mesure des séquences, ce qu’elle a vécu et comment elle l’a vécu. Fresque intime, voyage à travers l’être, Leila est un jeu vraiment prenant, mettant en scène des thématiques dures tout en les présentant avec sincérité.
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