Test d'Onimusha 2 : Samurai’s Destiny, un retour sans fanfare.
Comment ? Tu ne connais pas Onimusha ? C’est pas grave, avec la mode des remaster, tu vas connaître.
Test
L’aventure de Jubei
Onimusha fut, dans les débuts des années 2000, le fer de lance de Capcom avec déjà Resident Evil, bien avant Devil May Cry et Monster Hunter. L’univers prend place dans un Japon fantaisiste peuplé de créatures mythiques durant la période de l’ère Sengoku et non Sangoku !La fameuse période du célèbre conquérant Nobunaga Oda (qui a réellement existé). Vous avez sans doute entendu parlé de lui de loin ou de près. Il y est dépeint dans de nombreuses œuvres imaginaires japonaises comme un roi démoniaque et Onimusha exploite à fond cette légende le plaçant comme antagoniste principale de la licence.
Dans chaque épisode, vous incarnez un guerrier dont la quête est de défaire le monarque maléfique. La licence cartonne car elle met en scène une action bien animée et surtout très technique. Celui ayant rencontré le plus de succès étant le troisième opus avec les célèbres acteurs, Takeshi Kaneshiro et Jean Reno.Si vous n’avez pas fait le premier titre, Warlords, ce n’est pas bien grave. L’histoire n’est pas très dense et on reste vraiment sur notre faim durant l’épilogue. C’est surtout Onimusha 2 qui apporte de la richesse scénaristique à l’univers. C’est lui qu’on peut réellement qualifier d’Action RPG. C’est d’ailleurs ce qui surprend dans le bon sens en 2002 par rapport à son prédécesseur. L’histoire est beaucoup plus mise en avant, les dialogues sont plus présents et les personnages secondaires ont une plus grande importance.
Dans ce second volet, vous incarnez Jubei Yagyu, un jeune samouraï, qui découvre son village natal mis à feu et à sang sur les ordres du souverain démoniaque. Il commence alors sa quête de vengeance et découvre peu à peu qu’il fait partie du clan des Oni, des créatures rivales aux démons, d’où le titre de la licence, Onimusha, musha voulant dire guerrier en japonais.Comme on l’évoquait, la progression dans ce second volet n’est pas linéaire. Vous avez la possibilité d’explorer vos environnements et êtes assez libres de vos mouvements. Il y a des PNJ un peu partout et vous avez la possibilité de tisser des relations avec les personnages secondaires. Rien de bien poussé, cela peut sembler banal aujourd’hui, mais il y a plus de vingt ans, c’était grandiose, surtout après l’expérience assez courte et très axée sur l’action que nous avait offert le premier volet. Alors qu’est-ce que cette nouvelle édition a à nous offrir ? Plusieurs choses mais rien de bien révolutionnaire.
Un remastered pour la forme
On rentre dans le dur en étant direct : il n’y a pas grand chose qui a été apporté à cette édition. On remarque un travail sur les graphismes, mais même là, l’effort fourni n’est pas énorme. L’animation et la modélisation sont restées les mêmes avec une augmentation significative de la résolution pour adapter l’image à nos écrans modernes.C’est là qu’on voit que le travail fourni il y a vingt ans était déséquilibré. A l’époque ce n’était pas visible mais aujourd’hui le contraste est beaucoup plus notable. L’animation a bien vieilli car déjà très qualitative à l’époque. Tandis que l’augmentation de la résolution graphique n’a pas accompagné d’une amélioration des textures.
On a donc cet aspect très pixélisé des anciens jeux en haute définition. Ça passe en mode portable mais pas en docké. Le jeu posé sur le dock fait ressortir d’autant plus le déséquilibre entre les personnages et les décors. Ces derniers sont d’autant plus vieillots avec une résolution augmentée. Vous nous direz que vous allez y jouer juste en mode portable et que ça ira très bien.Vous avez absolument raison. Mis à part la remise (ou pas) à niveau graphique, le remaster propose une jouabilité revue. Ce n’est pas parfait mais on va s’en accommoder. On nous propose deux façons de se déplacer. L'ancienne méthode avec le pad, où seule la flèche en haut peut vous faire avancer et cela, quel que soit l’angle de vue. Il y a une logique, haut pour avancer et bas pour reculer. C’est différent de : haut pour aller en haut de l’écran. C’est là que la nouvelle méthode, avec le joystick, arrive dans ce remaster. Comme dans tous les jeux récents, c’est intuitif, en haut pour aller en haut de l’écran, en bas, à gauche, à droite pour faire de même. C’est simple. C’est moderne et l’idée est franchement bonne.
Le problème, c’est la caméra. Elle est incontrôlable et avec ce nouveau système de déplacement, c’est encore plus compliqué qu’avant. Alors que le but étant de rendre le jeu plus accessible aujourd’hui, pourquoi ? Parce que l’angle de la caméra change constamment et il n’y a aucun contrôle dessus. C’est juste une horreur en plein combat. L’ennemi est en face puis le pas d’après, changement d’angle instantané, il est devant vous, de dos et vous êtes derrière lui. Votre visibilité est réduite à zéro. Avec le joystick, il faut immédiatement s’adapter et si vous n’êtes pas réactif, vous prenez un mauvais coup, souvent fatal. Tandis qu’avec le pad, au moins on a la même logique quelque soit l’angle de vision. Cela demande néanmoins un temps d’adaptation mais vous ne perdez pas vos repères même avec une caméra changeante.Capcom a ajouté un mode de difficulté cauchemardesque dans cette édition. Ça vous dit de le faire au joystick ? On est d’accord. Ensuite, qu’est-ce qu’ils apportent sur le gameplay ? Des sauvegardes automatiques, oui c’est bien, surtout quand on arrive devant les boss qui vont nous massacrer parce que, vive le joystick ! Oui, ça passe de travers donc mieux vaut jouer à l’ancienne au pad. Ils ajoutent un système de contre pour one shot les ennemis. Il faut attaquer pile poil au moment où la frappe de l'ennemi va vous toucher. C’est très technique mais c’est une nouveauté bienvenue. C’est sans doute l’ajout le plus positif.
Oui, parce qu’on garde le meilleur pour la fin, c’est ironique bien sûr. La cerise sur le gâteau, l’ultime ajout qui n’a aucune utilité : c’est la possibilité de changer d’arme sans passer par le menu. Pourquoi elle sert à rien ? Déjà, la manipulation est compliquée, donc bonne chance en plein combat. Il faut appuyer sur L pour se mettre en garde, puis ZR pour équiper l’arme à distance. Et c’est tout. Elle ne sert rien qu’à ça, uniquement dans un sens pour équiper l’arme à distance. Est-ce qu’il y a une manip pour switcher le sabre ou autre arme de mêlée ? Oui, ouvrir le menu. Elle est drôle la blague. Le reste de l’arsenal, le sabre de foudre, la lance de glace et autres; ils sont punis, faut aller dans le menu. Alors que sur d’autres licences de Capcom, comme Devil May Cry, il y a une fluidité légendaire à changer d’arme et c’est dommage qu’ils ne s’en soient pas inspirés pour adapter ce remaster.
Cet article vous a intéressé ? Vous souhaitez réagir, engager une discussion ? Ecrivez simplement un commentaire.