Test de Live A Live : un jeu en 8 chapitres à dévorer d’urgence
Live A Live c’est 8 histoires, 8 destins et 8 époques nous entraînant à suivre des personnalités colorées au cœur d’univers et de gameplays tous variés mais pas moins exigeants.
Test8 époques pour 8 destins
S’il est bien un jeu qui mise sur le cachet de son histoire, sur la variété de son écriture et sur le soin apporté aux environnements qu’il invite à traverser c’est bien Live A Live. Le jeu propose en effet au joueur de choisir d’incarner tour à tour ou en panachant l’expérience et en alternant entre les héros, huit personnages, chacun rattaché à une époque historique dédiée.Depuis la Préhistoire, en passant par la Chine impériale, le Japon féodal, l’époque actuelle, jusqu’au futur proche ou extrêmement lointain, le joueur n’est pas prêt de se lasser avec une telle densité de contenu.Impossible de résumer chacune des aventures, pour la bonne et simple raison qu’aucune ne se ressemble en premier lieu mais également car cela nuirait au plaisir de se laisser transporter dans les univers proposés. Précisons cependant que l’esthétique du jeu se veut celle d’un titre en 2D dans la tradition des jeux de la fin du siècle dernier, avec notre petit personnage vu du dessus, à déplacer au sein d’un monde cloisonné en zones bornées par des murs, des portes et toutes sortes de passages.
Le point commun entre les huit histoires s’arrête toutefois ici car le joueur constatera la grande diversité proposée par la prise en main de chaque personnage, chacun propulsé au sein d’un univers propre, obéissant à des codes stricts et un gameplay original qui demande constamment de redoubler d’efforts.
Achever chacun des chapitres dépendra en effet de sa capacité à rester concentré sur l’objectif principal et à déjouer les pièges tendus par le jeu qui sont nombreux.
Un gameplay constamment renouvelé
La liberté du titre permet en effet au joueur d’aborder chacun des sept premiers personnages dans l’ordre qu’il souhaite avant d’accéder à un chapitre supplémentaire et un huitième personnage.Cela offre ainsi une aventure à la carte à concocter selon ses désirs mais implique également que chaque aventure se vive individuellement. Avoir fini l’histoire de tel personnage n’offre en effet aucun avantage lors du commencement de l’histoire qui suit.Votre habileté progressivement acquise au fur et à mesure d’un des huit chapitres risque ainsi de vous être peu utile une fois passé au destin suivant, pour la bonne et simple raison que chacune repose sur un gameplay à chaque fois différent.
Du RPG on ne peut plus traditionnel dans le futur proche ou la Chine impériale, au jeu d’infiltration en plein Japon féodal, en passant par le combat pur dans le présent ou bien l’aventure stratégique misant sur la réflexion dans le futur lointain, Live A Live propose de quoi satisfaire les appétits de tous les joueurs, pour peu que ceux-ci ne soient pas hermétiques à la formule du combat au tour par tour qui régit chaque affrontement.En effet, si les dynamiques de gameplay sont perpétuellement renouvelées entre chaque histoire, demeure tout de même une mécanique d’affrontement identique, celle du combat au tour par tour, sur une carte découpée en petits carrés où les déplacements consomment notre barre d’action, de même que nos attaques.
Les ennemis répondent également aux mêmes exigences, créant ainsi des combats requérant une certaine dose de stratégie dans le positionnement de ses alliés pour venir à bout de ses adversaires.Ce système de combat est le fil rouge de Live A Live. Résolument rétro et peu enclin à la subtilité ou à la dextérité dans les coups portés, il mise surtout sur la gestion des déplacements, des objets et un peu sur la chance aussi il faut bien l’avouer.
Les lignes de dialogue ne font par ailleurs pas office de figurantes dans le gameplay et des choix seront régulièrement proposés aux joueurs dans certains chapitres demandant de mobiliser notre réflexion, notre intuition ou notre mémoire.
Venir à bout d’un adversaire est plaisant mais le plaisir du jeu ne se résume pas qu'aux affrontements, d’ailleurs le jeu lui-même met en avant la possibilité de fuir les affrontements pour s’arrêter davantage sur l’exploration et la recherche d’indices, dans un titre souvent labyrinthique.
Fort heureusement les développeurs ont eu la très bonne idée d’inclure un système de radar et de point lumineux orange à suivre sur celui-ci, autant dire une vraie bouée de sauvetage qui évite les nœuds au cerveau dans des environnements vastes. À noter tout de même la frustration de situations de gameplay un peu datées dans les allers-retours intempestifs imposés.
Une exigence de tous les instants
Là où Live A Live trouve totalement sa place parmi les productions les plus actuelles c’est bel et bien dans son esthétique colorée et dans l’inventivité des situations auxquelles il confronte le joueur. L’audace de certaines situations, la maturité dans le sens du drame qui affecte nos héros et la gestion des émotions n’ont pris aucune ride et font le sel de cette aventure.On perçoit tout de même un certain manichéisme dans l’écriture de certaines intrigues où les héros (masculins qui sont les seuls capables d’aider les demoiselles en détresse) répondent à des objectifs parfois cousus de fils blancs.Les longueurs s’invitent également dans certains chapitres qui s’étirent avec des dialogues à répétition, des allers-retours intempestifs, au point même de frustrer l’expérience en jeu et retirer au jeu le sans faute auquel il pouvait prétendre.En effet les mécaniques mises en place par les développeurs parviennent totalement à renouveler les situations et à éviter la monotonie, apportant même une bonne dose de défi (on souhaite bon courage aux futurs infiltrés du château japonais qui tentent l’approche pacifique).
Live A Live offre ainsi une palette variée, du sauvetage préhistorique plutôt amusant, au rapide passage à l’époque actuelle où s’enchaînent les combats sur le ring, le titre n’hésite pas à se montrer cruel.Face à une mauvaise décision, une erreur, une maladresse ou simplement une hésitation trop grande, la sanction sera immédiate. Parler une fois de trop au mauvais personnage au cœur du château du Japon féodal que vous infiltrez et c’en est fini de vous. Attardez-vous ne serait-ce qu’une seconde de trop dans une pièce non sécurisée du vaisseau qui transporte notre petit robot Cube au sein du futur lointain et là aussi l’aventure s’arrêtera net.
Le conseil est alors d’user et d’abuser du système de slots de sauvegardes nombreuses afin de ne pas se retrouver au sein d’une impasse ou d’un passage infranchissable car le jeu lui ne vous fera pas de cadeau. À réserver donc aux plus avertis mais le plaisir est garanti pour qui aime se faire frissonner et se retrouver dans des situations où le danger est permanent.La récompense vient de l’expérience soignée offerte tant par des graphismes du plus bel effet qui évoquent des titres comme Octopath Traveler ou plus récemment Triangle Strategy, avec à noter de beaux effets d’éclairage mais aussi de mises en scène qui nous rappellent que le succès de la créativité ne se résume pas qu’à la puissance d’affichage de graphismes (qui ne souffrent d’ailleurs ici d’aucun problème, dans leur aspect HD comme dans leur fluidité) mais aussi à l’ingéniosité de scènes composées avec soin et un sens du drame opérant avec magie.
Naturellement la bande-son qui accompagne ces graphismes joue un rôle non négligeable dans la qualité de l’ensemble et autant l’assumer, elle est magistrale !
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