GRADIUS ORIGINS : Vers l'infini est au-delà !
Icône des shoot them up des années 80, 90, Gradius nous revient enfin dans une compilation à la hauteur de sa légende. Développé par M2, Konami poursuit son retour dans le game avec une compilation digne et honnête.
Test
Une saga vieille de 40 ans
Est-il besoin de rappeler que Gradius est une saga de shoot them up dont le premier opus est sorti sur borne d’arcade il y a 40 ans, donc en 1985, avant de faire les beaux jours de la MSX et surtout de la NES, dont son portage fut un grand succès.Une saga de légende qui enchaîna les épisodes pendant plus de 20 ans, avec 5 volets dans sa saga principale, des compilations, deux épisodes Game Boy renommés Nemesis, et une série spin-off nommée Salamander au Japon et Life Force aux US. Celle-ci fut d’ailleurs une exclusivité des territoires nippon et américains durant de trop nombreuses années.
L’histoire cependant se termina brusquement en 2008 avec un dernier épisode nommé Rebirth sur PlayStation Portable.
Une compilation bienvenue malgré quelques absents
Depuis, nous n’entendons plus reparler de la série, hormis quelques apparitions sur les consoles virtuelles et notamment celle de la Wii. Konami ayant pris un virage à 180° concernant le développement de jeux vidéo au milieu des années 2010, la traversée du désert fut longue pour la saga jusqu’à ce Gradius Origins qui nous propose donc un contenu assez exhaustif mais quelque peu incomplet.Ainsi, la compilation nous propose pas moins de 6 titres issus des deux sagas principales : les 3 premiers Gradius, mais aussi Salamander (Life Force) I et II, et surtout, pour la première fois depuis plus de 15 ans, Salamander III, qui est un titre totalement inédit.Cerise sur le gâteau, les deux premiers opus de chaque titre sont proposés avec un bon lot de versions régionales et versions « définitives » différentes, comme il était assez coutume à l’époque avec les jeux d’arcade. Chaque ressortie étant le moyen de peaufiner, équilibrer, améliorer le titre original (eh oui, les DLC et mises à jour coûtaient le prix d’un jeu neuf), parfois pour régler quelques bugs, parfois pour ajuster la difficulté, parfois pour modifier la fréquence d’apparition des ennemis ou items d’upgrade de vos vaisseaux. Tout était raison valable pour ressortir le titre et justifier le passage à la caisse.
Des portages nombreux, mais un peu courts
Ce sont donc pas moins de 18 versions de ces 6 jeux qui sont disponibles dans la cartouche. Cependant, nous aurions apprécié la présence de plus de titres originaux, sachant surtout qu’il suffisait de rajouter Gradius IV et V, deux jeux PlayStation 2 assez difficiles à trouver aujourd’hui, pour compléter et terminer la saga principale numérotée.On peut se dire que c’est dommage, pour un jeu fêtant les 40 ans de sa saga, de ne pas offrir aux joueurs une liste pleinement exhaustive, ce qui justifierait d’autant plus son prix assez élevé de 40 € en dématérialisé. Malgré la présence d’un titre 100 % inédit, cela fait quand même grimper la douloureuse par rapport aux précédentes compiles proposées par Konami.
Une technique irréprochable signée M2
Gradius Origins, c’est également une émulation de grande qualité, pour un portage d’une extrême fidélité des différents titres concernés. Pour cela, on peut compter sur le talent de M2, qui n’en sont pas à leur coup d’essai pour émuler à la perfection les chefs-d’œuvre du passé. Ils sont notamment à l’origine des remastérisations Sega Ages dans les années 2010. Une vraie équipe de passionnés par le côté historique de ces titres.En gage, la qualité des portages des ROMs arcade des différents titres et la volonté de restituer au maximum l’expérience d’origine, quitte à laisser les input lag des premières ROMs quand il y a malheureusement un peu trop d’éléments à l’écran.
Accessibilité et plaisir de jeu au programme
Au final, on appréciera parcourir, redécouvrir, expérimenter ces différentes œuvres historiques. D’autant plus que, contrairement à leurs sorties où il fallait faire preuve de patience pour espérer avancer dans les niveaux, là, tout est fait pour rendre les jeux accessibles à tous avec une grande courbe de progression.Tout est fait pour vous mettre à l’aise afin de prendre connaissance du jeu, de ses règles, du level design, et même du comportement et des hitboxes des antagonistes. Pour cela, il y a même un mode assez ingénieux afin de mettre en évidence les différentes hitboxes en jeu.
Un titre inédit très prometteur
Tout est fait pour vous faire apprendre à jouer à ces shoot them up qui oscillent de scrolling horizontal à vertical en alternance, et vous faire adhérer à l’esprit unique de cette saga afin de peut-être finir dans les différents classements des meilleurs joueurs en ligne.En tout cas, la courbe de progression du joueur est optimale grâce à ces différentes options, telles qu’en quelques heures, vous n’en reviendrez pas de votre niveau et de vos réactions face à l’adversaire.
Cela n’aide pas que chaque jeu, au final, se ressemble assez les uns aux autres dans leur construction. On retrouve toujours la même progression et les mêmes univers dans le même ordre.
Ce qui n’échappe pas à la belle surprise de cette compilation : à savoir le titre inédit Salamander III, développé par M2 eux-mêmes, et qui n’est ni plus ni moins qu’une véritable déclaration d’amour à la saga, justifiant à lui seul le passage à la caisse pour la compilation.
On retrouve à nouveau six stages à la construction toujours aussi typée Gradius. Le titre se distingue par son gameplay fluide, dynamique, et sa 2,5D de très bonne facture.Là aussi, le titre évite la frustration du joueur, multipliant les bonus et items à récupérer le long des niveaux. Pour les oreilles, c’est également un régal, avec une bande-son nerveuse et rétrofuturiste qui colle à merveille à l’univers.
Et même s’il n’est pas une révolution, c’est avec un plaisir fou qu’on enchaîne les parties, d’autant plus que chaque jeu ne vous demandera jamais plus de trois quarts d’heure avant de vous défaire du boss de fin.
On regrettera seulement peut-être certains obstacles pouvant se confondre avec des décors d’arrière-plan, ou des phases où l’on doit s’échapper de niveaux peu lisibles et prévisibles, ce qui peut frustrer lors d’une collision fatale.
Une compilation pensée pour tous les joueurs
Pour les vieux de la vieille, la nostalgie fonctionne à merveille. Et bien sûr, la compilation nous offre son lot de bonus, de visuels, et même quelques surprises débloquables via le traditionnel Konami Code.Au final, il ne nous manquera qu’un bon vieux stick arcade bien lourd, dans le style NES Advantage, pour finaliser notre plaisir à jouer et rejouer à ces morceaux d’histoire. En tout cas, nous ne limiterons pas l’accessibilité et l’intérêt aux seuls anciens, tant tout a été fait pour proposer à tout le monde de pouvoir prendre en main confortablement la saga.
Conditions du test :
Ce test a été réalisé sur la base d'une clé fournie par l'éditeur. Le test a été effectué sur Nintendo Switch 2.
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