Test de Légendes Pokémon : Z-A : Illumis de A à Z
Quand on arrive en ville… préparez-vous à la bagarre !
Test
Quand on arrive en ville…
Dans la région Hisui d’antan de Légendes Pokémon : Arceus, on se souvient de l’histoire des habitants qui méconnaissaient les Pokémon sauvages au point de les craindre. Qu’en est-il dans cette version futuriste du monde de Pokémon ? L’histoire prend ici place dans la région de Kalos et plus précisément et même exclusivement au sein de la cité, presque mégapole, d’Illumis. Très largement inspirée de la capitale française, la ville d’Illumis est le terrain de jeu de Légendes Pokémon : Z-A et fait intrinsèquement partie de son ADN.Le protagoniste que l’on choisit au départ de notre aventure, plus personnalisable que jamais, débarque en effet en parfait touriste à Illumis. Accueilli par notre partenaire, Boro si vous choisissez le protagoniste fille, Cety si vous optez pour le protagoniste garçon, la découverte de cette ville aux accents à la fois intrigants et familiers pour le public français connaisseur de Paris, constitue pour ainsi dire l’alpha et l’oméga d’une bonne partie de l’aventure.
Jamais nous n’avions connu de jeu Pokémon exclusivement urbain et l’acclimatation sera certainement pour la majorité des joueurs déconcertante. Question d’habitude, question de routine et de repères, le jeu fait le choix très assumé de troquer (au premier abord) sa casquette de jeu d’aventure pour un jeu à dominante action. En effet au sein d’une Illumis découpée entre de grands quartiers colorés et une poignée d’arrondissements, chaque déambulation donne le sentiment d’une cité qui répète inlassablement le même schéma. Le modèle est clairement visible, celui des grands boulevards parisiens, longés de hauts immeubles haussmanniens, aux façades élégantes, décorées de quelques pilastres, d’élégants porches rehaussés de ferronnerie et entrecoupés de passages couverts avec ces grands magasins typiques.
La carte du clin d’œil est jouée à foison au point de voir en Illumis un grand message d’amour des développeurs pour une ville réelle comme jamais un jeu Pokémon n’avait appuyé à ce point les références. De la poubelle jaune, en passant par le café parisien ou bien les spécialités typiques du petit-déjeuner français, tout y passe ou presque. Mention spéciale et bon point accordé aux traducteurs qui se sont visiblement fait plaisir à certains moments du jeu dans les dialogues, nous donnant le sentiment de partager avec eux quelques références communes. Cocorico !
Alors oui, après nos premières heures de jeu, on ne peut cacher avoir regretté l’absence de ce qui faisait une partie de l’essence de la série Pokémon, à savoir l’exploration et le voyage. Pokémon n’est-il pas pour beaucoup d’apprentis ou confirmés dresseurs et dresseuses le premier grand voyage de leur parcours de vie vidéoludique ? Quel autre jeu que Pokémon vous aura permis d’explorer des cavernes obscures seulement éclairées par la torche de la CS Flash, de ramper dans les herbes hautes d’une forêt tortueuse ou encore de naviguer dans les méandres de lagons chatoyants ? Le constat ici est que l’unité de lieu choisie par Légendes Pokémon : Z-A rend caduque tout cet héritage du voyage.
Nous vous laisserons cependant le plaisir de vous égarer dans les ruelles d’Illumis pour tenter de retrouver le frisson de la découverte et de la promenade car le jeu révèle tout de même une facette inédite dans la série. Grâce à la mobilité de notre personnage, la déambulation se fait désormais à la verticale, façon parkour urbain. Les travaux sont nombreux dans Illumis, les échafaudages aussi, et chacun d’entre eux est ainsi une invitation à rejoindre les toits terrasses. Entre les cheminées, notre personnage peut se promener sur pratiquement chaque toit et gouter à la vie de funambule, à la recherche des objets disséminés mais aussi des Pokémon nombreux et parfois rares qui s’y trouvent.
Quel constat dresser de ce choix ? Tout d’abord celui d’un rythme assez intense entretenu par le jeu. Celui-ci est certes fragmenté par l’alternance jour nuit, ainsi que par la quête du Royale Z-A qui nous invite à gravir les échelons depuis la lettre Z jusqu’au A, mais jouer à Légendes Pokémon : Z-A donne ce sentiment de hâte et de devoir enchainer les différentes missions comme si notre temps dans Illumis n’était que temporaire. Sauf qu’il ne l’est pas et que toute l’aventure s’y concentre. Une bascule se fait à un certain moment du jeu où l’on sort du tunnel de la prise en main et des recommandations des nombreux PNJ qui peuplent les environs, pour entrer dans l’histoire et accepter l’enchaînement que propose ce jeu extrêmement rythmé.
Dresseur tu es, la journée tu combattras et la nuit… tu combattras aussi
Si le jeu commence sur le thème du voyage et de l’installation au rustique mais charmant Hôtel Z, tenu par le géant âgé de 3000 ans A.Z., le déroulement de l’histoire dans Légendes Pokémon : Z-A est loin du voyage touristique. En effet les missions sont partout et les rencontres avec les Pokémon omniprésentes et incessantes. C’est d’ailleurs l’histoire de fond qui agite la ville : une catastrophe survenue quelques années auparavant, une ville découpée entre des zones sauvages où les Pokémon peuvent vivre librement et des zones de combat qui s’activent une fois la nuit tombée où les dresseurs peuvent s’affronter sans retenue. Notre place au milieu de toute cette agitation est celle d’un apprenti dresseur qui entend lui aussi gravir les échelons du Royale Z-A, accompagné pour cela par quelques amis fidèles, au point de forger une vraie petite bande à laquelle on s’attache.Légendes Pokémon : Z-A est pleinement et entièrement un jeu ancré dans son époque, presque une ode à la gen’ Z qui ne manquera pas de remarquer les innombrables clins d’œil qui lui sont adressés. Des aspirations des personnages, l’une ne jurant que par la danse, l’autre que par la couture, aux streamers et leur cohorte de fans inconditionnels, en passant par le petit cœur dessiné par le pouce et l’index serrés, tout y est. Les nombreuses boutiques ne vendent d’ailleurs plus en majorité les traditionnels ustensiles et gadgets pour devenir un meilleur dresseur mais se sont lancées dans la vente de tenues pour personnaliser l’apparence de notre personnage. Dans la société d’Illumis, les réseaux sociaux et notre réputation en ligne sont plus importants que jamais au sein de cette ville hyper connectée.
Le principe du Royale Z-A nous invite ainsi à visiter de nuit la zone de combat active et à enchainer les matchs contre les dresseurs présents afin de gagner des points. Ce n’est qu’une fois réuni le total demandé qu’un ticket est disponible, permettant de débloquer l’accès à un combat de rang. Celui-ci est le seul moyen pour tenter de gravir un peu plus les échelons vers la lettre A et ainsi devenir le champion incontesté d’Illumis.
Il en ressort un jeu très dynamique, rythmé par des combats en temps réel explosifs. Si Légendes Pokémon : Arceus mettait surtout l’accent sur la capture et la recherche de Pokémon parfois perdus et cachés dans d’immenses zones, Légendes Pokémon : Z-A entend miser sur les combats. Preuve en est la possibilité offerte au joueur de faire des échanges en ligne avec des amis et des inconnus mais également de prendre part à des combats, ce que ne permettait pas le précédent volet Légendes. Si dans notre version test nous n’avons pu tester le combat en ligne, nous attendons avec impatience la possibilité de pouvoir prendre part à des matchs entre amis, à coup d’attaques spectaculaires et surtout d’une dose de stratégie nouvelle grâce à l’affrontement en temps réel.
Une nouvelle révolution s’est en effet opérer ici avec les déplacements en temps réel lors des combats. Le jeu ne se fige désormais plus sur un choix d’attaques selon le principe immuable du tour par tour. Désormais tout se passe en même temps, certes les Pokémon sont encore limités à quatre attaques mais l’enchainement de celles-ci est beaucoup plus fluide et donc beaucoup plus dynamique. Il est ainsi impératif de rester constamment en mouvement et d’appliquer de nouvelles stratégies qui ne sont plus nécessairement le choix d’une attaque super efficace mais plutôt le timing pour porter l’estocade.
En effet la frontière entre les attaques physiques, où le Pokémon doit s’approcher au plus près du Pokémon adverse, et les attaques spéciales, où il reste à côté de nous pour lancer son attaque, fait toute la différence et peut complètement changer la face d’un match. Désormais exit les PP points de pouvoir de chaque attaque et bonjour au temps d’activation et au temps de recharge. Une attaque faible comme Charge peut ainsi être lancée rapidement et fréquemment, alors qu’une attaque très forte comme Déflagration est plus longue à lancer et demande un temps de recharge plus important.
Le joueur peut dès lors affiner sa stratégie en choisissant avec soin et pour chaque combat important les attaques de son Pokémon. Pour cela, Légendes Pokémon : Z-A s’avère très agréable puisqu’il permet de faire à peu près tout depuis le menu. Changer son Pokémon entre la boîte et son équipe de six, choisir une attaque même parmi les anciennes, gérer ses objets et, en match, appliquer des soins, tout est extrêmement fluide et parfaitement intuitif. On sent à quel point le jeu est pensé pour les combats qui sont omniprésents.
Qu’ils soient contre les Pokémon sauvages ou contre les dresseurs, tout se règle à peu près par le combat. En effet même si la capture reste possible à couvert, comme le proposait Légendes Pokémon : Arceus qui invitait à privilégier l’approche furtive, ici le jeu engage désormais plutôt à ouvrir les hostilités dès que possible. Lorsqu’un Pokémon est mis KO, celui-ci n’attend plus qu’une chose, d’être capturé pendant quelques secondes où il est paralysé et vulnérable. Seuls quelques Pokémons, les plus timides, risquent encore de s’enfuir s’ils nous repèrent mais la très grande majorité d’entre eux engagent volontiers le combat et constituent même des menaces agressives lorsque l’on s’aventure avec trop d’assurance dans certaines zones sauvages.
Sans aller jusqu’à dire que le jeu est particulièrement ardu, il offre tout de même une bonne dose de progression et de satisfaction. Chaque zone est en effet peuplée de quelques Pokémon Baron, des individus aux yeux rouges, faisant le double de la taille normale des congénères de leur espèce et souvent bien plus puissants, qui sont extrêmement agressifs et dangereux pendant une longue partie du jeu. Mais avec les niveaux gagnés, ainsi que l’expérience des combats accumulés, on devient progressivement bien plus à l’aise dans ces affrontements qu’on apprécie et qu’on recherche avec plaisir. Un vrai bon point à souligner donc pour les amateurs de jeux très rythmés et nerveux mais qui plaira en revanche beaucoup moins aux amateurs d’aventures calmes et aux expériences tranquilles et reposantes.
La Méga-Évolution mise à l’honneur
Avec l’annonce du jeu et les premières sessions d’essai, on avait compris que la mécanique de la Méga-Évolution allait être importante, on n’imaginait toutefois pas combien elle était centrale. Introduite progressivement dans l’aventure, elle prend peu à peu une place significative et offre au joueur une nouvelle manière d’appréhender les combats. Dans le cas des Pokémon bénéficiant d’une Méga-Évolution, celle-ci se débloque pour un temps limité, une fois une jauge spéciale remplie. Un Pokémon Méga-Évolué prend alors une nouvelle apparence, s’offre parfois un nouveau type et surtout voit ses attaques gagner en puissance. Tous les Pokémon n’ont toutefois pas la chance de pouvoir Méga-Évoluer, aussi les développeurs ont introduit la possibilité d’améliorer les attaques de manière individuelle, en consommant pendant un combat un fragment de cette jauge de Méga évolution.Cette mécanique des Attaques + est en effet cruciale pour remporter certains combats difficiles que le jeu nous impose, notamment de la part de dresseurs qui sont légion, avec une palette de personnages vraiment nombreux et que l’on prend plaisir à découvrir. Les affrontements deviennent ainsi doublement techniques et rapprochent l’expérience globale d’un jeu action RPG nerveux qui constitue une vraiment nouveauté plaisante.
Parmi les moments les plus forts du jeu, la poursuite des Pokémon Méga-Ferox constitue un des temps forts, à la manière des boss que l’on affrontait dans Légendes Pokémon : Arceus. Ces combats se déroulent en effet au milieu d’une arène fermée, avec le Pokémon à calmer au centre et notre joueur directement intégré dans la bataille. Si notre personnage ne fait que donner des ordres aux Pokémon de son équipe, il n’est toutefois pas exempt de prendre un coup fatal. La vivacité, l’attention de tous les instants et le choix efficace de la bonne attaque, tout en gardant un œil sur la jauge de Méga-Évolution, sont des impératifs qui mettent le joueur sous pression.
La mise en scène de ces moments importants est là aussi un bon point à souligner car le jeu introduit naturellement des nouveautés dans la liste des heureux Pokémon bénéficiaires d’une Méga-Évolution. À force de jouer, on en vient même à croiser les doigts pour que notre chouchou finisse par rejoindre le banc des élus. Nous vous conseillons ainsi de garder la surprise au maximum et de découvrir au fil du jeu quels Pokémon sont concernés.
La gestion des objets devient également un incontournable du jeu puisque lors de ces combats, il est plus que fréquent de devoir se soigner en catastrophe. Fort heureusement le jeu place sur notre route une quantité assez faramineuse d’objets variés à récupérer. De la même manière, s’enrichir n’est pas la chose la plus difficile dans le jeu grâce aux matchs remportés dans les zones de combat, aussi vous risquez d’avoir vite votre inventaire énormément rempli et, bonne nouvelle, celui-ci servira !
À noter par ailleurs que la mécanique de la Méga-Évolution n’est pas seulement une simple composante de combat mais qu’elle s’inscrit au cœur même de l’histoire du jeu. Sujette à de multiples rebondissements, elle a réussi à nous accrocher, renforçant en cela encore plus le principe assez haletant du jeu.
Mais alors comment définir ce nouvel épisode des aventures de Pokémon ? Suite spirituelle de Légendes Pokémon : Arceus, c’est-à-dire d’un jeu à part sortant de l’arc traditionnel des précédentes générations ? Ou au contraire nouveau versant de l’arc principal d’un jeu qui mute et s’aventure vers quelque chose d’autre ? Contrairement à Légendes Pokémon : Arceus qui faisait le choix quasi exclusif du jeu solo, offrant au joueur tout sur un plateau pour gérer les évolutions de ses Pokémon dans son coin (avec des objets permettant de mimer les évolutions par échange par exemple), ici la dimension en ligne permet de restituer une expérience plus proche des codes du jeu de base et en cela le principe de la collection reprend un peu ses droits.
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