La Nintendo 3DS : comment ça va marcher ?

Le problème de cette technologie est donc qu'il faut adopter un point de vue précis pour pouvoir profiter de la vision 3D. Pour CVG, ce procédé semble plus plausible que l'utilisation de la caméra démontrée dans le logiciel DSiWare '3D Hidden picture', qui utilise la caméra pour savoir si la console a bougé, modifiant l'image à l'écran. Le problème de cette technique est qu'elle offre certes l'effet de profondeur, mais ne donne pas l'impression aux objets de sortir de l'écran.

Un autre problème est la résolution : dans la mesure où on offre à chaque oeil la moitié de l'écran, il faut donc une résolution deux fois meilleure pour disposer au final d'une image similaire aux jeux DS d'aujourd'hui. Il faudrait donc un sacré CPU dans la console pour offrir une telle résolution, et dans la mesure où la rumeur parle d'un processeur proche de la GC, cette puissance serait suffisante.

Mais la technologie lenticulaire a un autre avantage : son coût. Encore une fois, Nintendo utiliserait une technologie éprouvée depuis longtemps pour l'intégrer à une console de jeux vidéo : cela permettrait à Nintendo de garder un prix raisonnable pour sa console portable, car fabriquer les écrans n'est pas onéreux. D'ailleurs, Michael Pachter, notre analyste préféré, pense que Nintendo pourrait vendre sa console à plus de 180 euros, le prix actuel de la DSi XL, justifié par le meilleur CPU et la plus grande résolution des écrans.

La 3D est sacrément à la mode

Nous avons nous aussi fait quelques recherches pour voir ce qui était aujourd'hui disponible, et donc potentiellement utilisable par Nintendo pour sa console. Ainsi, nous avons trouvé ces affichages portatifs de NTT Docomo, qui permettent de voir une image en relief sans avoir besoin de porter de lunettes. Bien que l'écran mis au point par NTT fasse lui aussi appel à la stéréoscopie, les équipes de la société japonaise ont abordé la question différemment, avec un procédé que l'on traduirait par 'affichage directionnel d'images à haute-densité'.

Ce terme un peu barbare indique qu'on ne reflète pas une mais plusieurs images, que l'on voit en fonction de sa position autour de l'écran. On parle d'une différence de quelques degrés entre deux facettes, ce qui implique une transition invisible d'une facette à l'autre pour l'utilisateur quand il bouge, lui permettant ainsi de rester en phase avec l'image 3D. En fait, l'écran est aidé d'une caméra qui détermine la position du joueur. Or, depuis la DSi, la portable de Nintendo est dotée d'une caméra, ce qui rend plausible l'utilisation de cette technologie.

L'avenir nous le dira

Nintendo n'a bien sûr pas tenu à nous dévoiler tous ses secrets, mais l'annonce de l'inclusion de la 3D dans le jeu vidéo portable est quand même une sacrée information. Quand on regardait les éléments évoqués quant à une possible DS2, on avait comme une impression de déjà-vu, notamment quand il s'agissait de l'accéléromètre et du détecteur de mouvements. La DS et l'iPhone/iPod Touch nous ont déjà habitué à de telles fonctionnalités dans nos appareils portables, et on ne concevrait pas une nouvelle DS sans - au moins - ces fonctions-là.

L'ajout de la 3D est une révolution... du moins dans le jeu vidéo, dans la mesure où cela n'avait pas encore été fait avant dans le domaine des consoles portables. La grande force de Nintendo est d'être en mesure de nous apporter sur ses consoles des technologies éprouvées, à un coût raisonnable : c'est là la grande valeur de cette annonce, et la grande valeur de la 3D, qui est une valeur ajoutée incroyable pour la console de Nintendo.