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Jeux vidéo : ça va mal (2)

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Eh bien ca y est : on sait que Nintendo ne vendra pas autant de consoles qu'on l'aurait bien voulu. Pour la seconde fois, les objectifs de vente sont revus &garave; la baisse, et on vient d'apprendre que le cap des 10 millions de machines ne sera sans doute pas atteint d'ici le 31 mars 2003. Pas d'inquiétude à avoir, les choses semblent plutôt bien parties pour 2003 et on en reparlera bientôt, mais n'empêche...
Ne manquez pas la première partie de cet article, disponible ici.

2002 : l'année de tous les hits

Super Smash Bros Melee, hit absolu sur GCCe n'est pourtant pas faute d'avoir mis toutes les chances de son côté, ou presque : on n'avait rarement vu sur une console autant de titres de très grande qualité comme on l'a vu au cours des derniers mois. Depuis le lancement de la console, les hits se sont finalement succédés, de Luigi's Mansion à Super Smash Bros Melee, en passant par l'incroyable Pikmin, Eternal Darkness, et des poids lourds évidents comme Super Mario Sunshine ou Starfox Adventures.

Pourtant, en dépit de ventes très honorables qui dépassent la XBox néanmoins sortie deux mois plus tôt, on fait grise mine. Le cours de l'action Nintendo est à un de ses niveaux les plus faibles, en malgré les vagues successives de rachat de titres sur la place financière japonaise. Nintendo attrape froid, et c'est tout le secteur du jeu vidéo qui éternue, sauf un.

Car si un acteur du secteur s'en sort bien, c'est Sony. Avec un score insolent de 900.000 PS2 écoulées en décembre (et plus de 38 millions de consoles vendues dans le monde à ce jour), Sony vient nous confirmer que si sa console est numéro un, si sa console est concurrencée par deux autres machines, eh bien c'est quand même elle qui s'en sort le mieux, en vendant à elle seul plus de machines que les deux autres réunis.

Un jour, je serai plus fort, et là...

C'est inquiétant, mais c'est un sujet sur lequel on reviendra, quand les David de demain renverseront les Goliaths d'aujourd'hui. Il y a 10 à peine, qui aurait crû qu'on remettrait en cause la suprématie de Nintendo ? Pas grand-monde, ou alors les gens ne pariaient pas vraiment sur le vainqueur que l'on conna&irc;t !

Le Game Boy Advance Player, pour GC



Les jeux sont pourtant loin d'être faits, car Nintendo commence à afficher plus nettement ses ambitions. Le Game Boy Advance Player, d'abord, est une machine dont on entend parler depuis longtemps (c'est Edge qui a le premier rapporté que la console serait pliable sans toutefois disposer de détails esthétiques), et que Nintendo a officialisé cette semaine.

Pour une mega-annonce, regardez du côté GBA.

On a beaucoup recu de remarques à propos de cette méga-annonce. Tout le monde s'attendait à une annonce GameCube, et voilà que Nintendo nous amène un relookage (certes magnifique) mais un peu dévant quand on sait que le GameCube cache encore beaucoup de ses secrets.

Or, le fait est que la GBA est certainement une des meilleures alliées du GameCube. Sa popularité, on compte par millions les possesseurs de GBA dans le monde, en fait un cheval de Troye idéal pour Nintendo qui, dès le mois de mars avec le GBA Player, va commencer à sensibiliser sa base à l'existence du GameCube.

La GBA-SP est une merveille de beauté



En fait, quand on y réfléchit bien, voilà des mois que le phénomène a commencé : si on n'a toujours rien vu venir de transcendant, personne n'ignore plus que NGC et GBA peuvent être étroitement liées l'une à l'autre par le biais du câble de connexion. Même si on peut très bien s'en passer aujourd'hui, qu'est-ce qui nous dit qu'il ne sera pas indispensable demain ?

La présentation du GBA-SP la semaine dernière nous prouve bien que Nintendo dispose des ressources essentielles pour nous faire jouer : des moyens considérables qui ont permis à 20 personnes de s'amuser à concevoir la console portable idéale pour les 20-30 ans, et surtout des ambitions incroyables pour inciter les GBA-fans à acheter un GameCube pour s'éclater une fois rentré à la maison.

Une console, ouai, et des jeux ?

Mais on ne va pas vous parler de ce que vous savez déjà, car voilà des mois qu'on évoque les synergies possible entre GameCube et Game Boy Advance. Le seul problème est qu'occasionnellement, on passe à côté : Animal Crossing exploite l'e-card reader, un accessoire GBA dingue dingue dingueNintendo vient de faire un nouveau pas en arrière concernant Animal Crossing, un des rares jeux à proposer d'exploiter la GBA dans des conditions encore inédites. Avec les e-cards Animal Crossing, on peut transférer depuis sa GBA des habits ou des objets pour son petit personnage du village, ou encore jouer à de grands classiques NES.

Le fait est que cela n'aide pas toujours : en Australie, Nintendo n'a pas passé le cap des 6000 consoles vendues, quand Microsoft et Sony vendent l'un 46000 machines et l'autre près du double. Vous avezd dit "problème" ? Sans pour autant dramatiser une situation qui n'est finalement qu'insulaire, c'est toute la facon de faire de Nintendo qu'on peut critiquer : un marketing trop global pour plaire aux uns, trop anti-européen (regardez donc le planning pour comprendre : plus de 6 mois entre la sortie du Cube au Japon et sa sortie en Europe, par exemple).

Tout n'est perdu, puisqu'en Europe, avec son million et demi de machines, Nintendo tient tête à Microsoft. D'aucuns évoquent pourtant une situation à la Nintendo 64, avec des ventes de machines qui ne tiennent qu'aux jeux de Nintendo. C'est d'autant plus flagrant sur Game Boy Advance : les uns après les autres, les éditeurs jettent l'éponge, sauf ceux qui ont les reins assez solides et qui disposent des licences qui vont bien (aaaaah, Mary Kate et Ashley Olsen !).

Donnez-nous de l'exclusif

Sur GameCube, c'est peu ou pas vraiment différent. Par exemple, le top 5 des meilleures ventes de Nintendo compte 4 jeux édités par Nintendo, l'exception étant Harry Potter, sans doute pour les raisons que l'on sait. L'horizon est pourtant loin d'être si sombre : les éditeurs tiers sont là, ce sont simplement leurs jeux qui tardent un peu à venir, qu'ils soient exclusifs ou non.

Prenons le cas de Rayman, qui disposera de deux semaines pour faire vendre des GameCube. On pourra s'interroger sur la validité d'une telle opération de la part de Nintendo ! On sait bien que depuis quelques mois, la notion d'exclusivité a perdu de sa splendeur (le dernier cas en date n'est autre que Die Hard Vendetta qui va paraître sur PS2 dans les mois qui viennent). Mais de là à s'acheter une exclu de deux semaines, on frilerait presque le ridicule !

On comprend bien qu'un personnage comme celui-ci ne puisse pas se suffire d'une sortie sur une seule machine : son aura ferait pourtant beaucoup de bien au GameCube, même si les actionnaires d'Ubi Soft n'auraient sans doute pas apprécié ce "virage stratégique" ! Du mode "tout partout" on serait passé au mode "exclusif". Impensable ! Tout cela aura au moins le mérite de faire parler du GameCube lors de la sortie du jeu : vous vous demandiez pourquoi dans le cas de certains jeux, ce sont toujours des shots PS2 qui sont montrés, eh bien maintenant vous savez !

Prenez aussi l'exemple du dernier numéro du magazine officiel Nintendo : est-ce que Rayman y aurait eu une couverture aussi dense, avec une belle couverture et un dossier complet à l'intérieur, si le jeu avait été disponible sur toutes les consoles, en même temps. Comme quoi il faut savoir se faire un peu plus discret pour faire parler de soi !

L'apathie des joueurs

Piètres jeux, exclusivités auxquelles plus personne ne croit, suites à en rire de désarroi... On dirait bien que le secteur du jeu à la gueule de bois. Il faut fuir ce qui est populaire, disait-on, eh bien "on" avait peut-être bien raison !

En dépassant le chiffre d'affaires des entrées cinéma, le jeu vidéo est devenu un vrai champ de bataille. Heureusement qu'il restera toujours, de par le monde, des gens fascinés par cette chance qu'est le jeu vidéo de nous permettre de changer d'univers. Des gens qui, à l'instar d'un Miyamoto ou d'un Mikumi, savent qu'il ne suffit pas de faire plaisir aux actionnaires ou remplir le compte d'un sportif en mal de reconnaissance pour attirer l'attention du chaland, qui finalement achètera une console et de nombreux jeux.

Pourtant, l'argent est pour le secteur un mal nécessaire : il ne faut pas se leurrer et bien comprendre qu'il s'agit ici comme dans bien d'autres domaines d'un facteur déterminant de ce fameux processus de création qui semble, depuis quelques temps, faire défaut aux uns et aux autres. On vous l'accorde, nul besoin d'être un génie pour mettre au point des sportives surgonflées faisant du vélo en bikini (sans bikini). Nul besoin d'être un génie pour développer le millionième épisode d'une saga à succès.

Mais quand on y pense, qui est à blâmer ? Ces jeux répondent à une demande, dont les revenus sont alors utilisés pour générer des jeux vraiment novateurs : quelle est la part de responsabilité d'un Street Fighter dans le financement des 5 exclusivités pas si exclusives ? Et si les jeux répondent à une demande, c'est que, d'une facon ou d'une autre, on les a demandé : le développement de BMX XXX ne serait-il pas dû au succès de GTA, par exemple ?

BMX XXX brille par son goût du mauvais goût

Autant que les éditeurs eux-mêmes, les joueurs sont donc à critiquer dans le cadre de cette petite étude de l'hypocrisie des studios de développement ! On en parle souvent : le succès appelle le succès, et un éditeur aurait bien tort de ne pas essayer de faire "comme l'autre" en sortant quelque chose qui ressemble sans ressembler qui rencontrera incontestablement le succès.

Il faut pourtant comprendre que cela ne marche pas toujours de cette facon : Acclaim a récemment procédé à une vague de licenciements pour essayer de réduire ses coûts de fonctionnement. On ne touche pas encore aux unités de développement, mais c'est incontestablement dans la logique des choses, notamment si les choses continuent à aller mal pour l'éditeur qui n'a pas, ô surprise, vendu autant de BMX XXX qu'il l'aurait pensé (mais qui est ce "il" qui pense n'importe quoi ?).

Avec un chiffre d'affaires qui va croissant d'année en année et fait tourner toujours plus les têtes, le jeu vidéo est aujourd'hui dans la tourmente : la grande envolée tant attendue n'a pas eu lieu. Les constructeurs envisagent des rabais, des ristournes, tandis que les joueurs attendent le jeu qui saura les divertir pendant longtemps, et leur faire penser de nouveau que jouer est amusant. Pensez-y : depuis quand n'avez-vous pas joué... pour le fun ?
Il ne faut pourtant pas croire que tout est perdu. Si beaucoup d'éditeurs ont des problèmes : on murmure que de grosses pointures d'hier pourraient être rachetées, voire disparaître. Comme beaucoup de secteurs, celui du jeu vidéo doit s'organiser. Et la place de Nintendo dans tout cela ? Nul doute que cela nous fera l'occasion d'apporter un brin d'air frais à un dossier qui, pour le moment (1e partie ici), est plutôt pessimiste !
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