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La conspiration des Editeurs

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Et puis ajoutons que les Editeurs sont aussi d'une mauvaise foi flagrante, en trouvant des excuses aussi étranges qu'inappropriées : dire que "le jeu ne correspond pas à notre ligne de produits" est une excuse quand même assez surprenante, surtout dans une industrie où la créativité est quand même un élément majeur de succès ! C'est encore plus inquiétant quand les éditeurs proposent une somme d'argent avant de se rétracter sans raison, comme c'est arrivé dans le cas de GB Rallye de Raylight Studios…

On en viendrait donc à penser que les éditeurs font leur tête des mauvais jours quand un développeur indépendant se pointe avec une production de qualité : GB Rally sur Game finira-t-il par paraitre ?T-Tex est évoqué comme possédant une jouabilité hors-pair, on parle du jeu de SquishySoft comme possédant une intelligence artificielle plus poussée que celle de Metal Gear Solid (voir à ce sujet la nouvelle, l'appel à l'aide lancé par FGN : http://www.fgnonline.com/nintendo/news/16922.html ) ! Le jeu de Raylight Studios, GB Rally, est évoqué avec un ton passionnel relatif à sa maniabilité. A tort ou à raison, là n'est pas la question : ce que j'essaie de montrer est que des jeux aux qualités indéniables sont sur le point de partir aux oubliettes, jugés et condamnés selon des critères qui n'ont absolument rien à voir avec les jeux eux-mêmes.

Les méchants Editeurs !!!

Ce qu'on peut reprocher aux Editeurs, c'est de barrer la route à des futurs concurrents potentiels : si la plupart des Développeurs se complaisent dans leur rôle, plus d'un aimerait éditer ses propres jeux, puis ceux des autres, devenant à son tour Editeur. C'est ce que fait Rare avec Conker's Bad Fur Day, qui sera édité sous son label aux Etats-Unis, Nintendo ne voulant pas prendre la responsabilité de sa publication (le jeu est vraiment pour les plus de 17 ans, dirait-on !).

Barrer la route aux dévéeloppeurs, c'est aussi éviter que des titres similaires soient produits : pourquoi permettre à un développeur de vendre par centaines de milliers d'exemplaires un jeu qui n'a pas de license, tandis que lui-mê,e déboursera parfois sans réflêchir des millions de dollars pour une license, aveuglément considérée comme un jackpot certain.

Car ils sont hypocrites, ces éditeurs, de faire croire au monde qu'une marque les a choisis, qu'un sportif leur a accordé leur nom, sous le prétexte de la qualité de leurs logiciels. Le plus souvent, c'est vrai, car les éditeurs les plus riches sont ceux qui ont su proposer les hits des années passées sur PC et consoles. Le fait est que ce sont les marques, le sportif, la fédération les ont choisi, le plus souvent parce que l'enveloppe contenant le chèque dont le montant figure sur le contrat est plus lourde en encre que celle que les concurrent étaient prêts à mettre sur la table.

Une situation dangereuse à long terme.

Vérité ou pas, c'est un peu invérifiable. Reste que c'est terriblement frustrant de voir que des jeux risquent de ne jamais paraître. Pourtant, jamais le secteur n'a été aussi riche, en terme de volumes de marché, en terme de sociétés ou d'individus donnant le meilleur d'eux-mêmes pour les autres, pour nous, les joueurs.

Car si ce comportement avait été aussi courant qu'il l'est aujourd'hui en 1994/1995, aurions-nous aujourd'hui des franchises comme Rayman ou Lara Croft, vendant des millions d'exemplaires avec leurs seuls noms ?

Certainement pas. Certainement pas si un éditeur n'avait pas eu l'audace de publier le jeu sans chercher à le doter d'une license parfois empoisonnée : Rayman aurait-il eu le même succès sous les traits d'un personnage de dessin animé ? Lara Croft aurait-elle vu le jour sous ses traits actuels ? Ces deux héros, à eux seuls, permettent d'illustrer le danger qui guette les éditeurs. Pas aujourd'hui, certes, mais demain.

Car que ferons-nous une fois que seul Simba à la recherche du Roi Lion hantera les jeux pour enfants, quand Ronaldo sera le seul jeu de foot disponible sur consoles ? Le jeu vidéo deviendra ennuyeux, et on risque bien de se retrouver dans une situation proche de celle du début des années 1980 (revoilà le spectre de la Big Crisis qui revient !) ! A cette époque, les gens avaient oublié que pour vendre un jeu, il fallait qu'il soit bon.

Si les choses continuent ainsi, on court droit à une standardisation des jeux vidéo, qui ne seront plus que la reprise d'une réussite éprouvée par le passé, pour la simple et bonne raison que les financiers ont peur.

Une partie de la solution est là : permettre aux financiers de rêver un peu ! Et si le T-Tex de Slitherine Software était le Rayman de demain ? Et si GB-Rally était la simulation de course qui serait attendue dans sa nouvelle version par des fans de plus en plus nombreux ? Et si le jeu de SquishySoft était l'application dont l'intelligence artificielle couplée aux capacités offertes par le réseau Internet ouvert au Game Boy ouvrait une nouvelle ère dans le jeu vidéo, salué par Shigeru Miyamoto lui-même ?

Ne riez pas. Ces situations, on les a connues par le passé. Le fait est qu'on risque bien, à cause d'un comportement aussi nombriliste qu'injustifié, ne plus jamais les connaître. Ca vous plairait à vous de ne plus rencontrer de nouveaux héros ? Est-ce que ca vous plairait d'acheter Lego Racer VII ou Mickey's Adventure IV ? Le danger est pourtant là, tout proche. Des gens en gris, au sourire jaunâtre, ont pris le contrôle du secteur du jeu vidéo.

Deux graphiques publiés sur ce site sont disponible sur l'excellente analyse marketing proposée ici :
http://perso.club-internet.fr/gclavel/jeuxvideo.htm.
Vous pourrez également consulter :
L'appel sur FGN Online

Bref, mais ca on le savait, dans le jeu vidéo, il y a longtemps qu'on ne rigole plus. Le poids des financiers est de plus en plus important : la prise de risques doit se limiter à sa plus simple expression. Le moyen actuel à la mode est d'obtenir une license de "quelque chose" de fameux et de le plaquer à un produit : mettez le logo "Dinosaure" (Disney) sur un jeu mettant en scène un dinosaure et admirez le résultat. Les ventes explosent, le financier aux dents jaunes (et longues) sourit, mais le jeu vidéo a perdu une franchise potentielle pour une raison futile : la vision a trop court terme. Certains devraient réapprendre à rêver, tout simplement, peut-être alors pourrions-nous découvrir de nouveaux jeux, avec de nouveaux héros. Le risque paie, parfois...

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