Le casual : histoire d’un phénomène

Les différents types de casuals

Attention, quand on dit ou quand on entend le mot 'casual‘ on a tendance à mettre tout le monde dans le même panier. Mais avec le temps et avec les jeux qui ont été développés, plusieurs types de joueurs occasionnels se sont dévoilés. Et vous, à quelle catégorie de casual appartenez-vous ?

a) Les non-joueurs

Voici un des termes que l'on n'apprécie pas vraiment à PN. Pourquoi ? Parce qu'à partir du moment où l'on joue à un jeu vidéo, on est un gamer ou un joueur. Mais Nintendo se plait à l'utiliser alors employons-le. Ce terme englobe tous les anciens réfractaires au monde du jeu vidéo qui jouent uniquement aux différentes simulations proposées par les différents éditeurs comme Nintendogs, Brain Training, Catz, Baby Life, WiiSports etc… Eux sont réellement des non-joueurs puisqu'ils jouent à ce que l'on appelle des non-jeux. Terme que l'on n'apprécie pas beaucoup non plus puisqu'une cartouche mise dans une console de jeu est un jeu. Leur particularité est surtout de ne jouer que quelques minutes par jour, voire par semaine, juste comme ça, pour se détendre. Rappelez-vous des mères qui jouaient à Tetris, elles étaient les véritables premières 'non-joueuses‘, vous pouvez les féliciter !

Personnes types : les femmes en général (épouse, femme au foyer, jeune fille, adolescente,…) et les personnes âgées.

b) Les joueurs occasionnels

Voilà le terme qui rend tout le monde confus. Les joueurs occasionnels sont bien distincts des non-joueurs mais pour éviter de se prendre la tête, on dit casual pour tout le monde. Grossière erreur puisque les joueurs occasionnels peuvent aussi bien jouer à un jeu hardcore, qu'à un non-jeu. C'est ça leur particularité, ils sont un peu comme des caméléons, sauf qu'on les reconnaît parce qu'ils n'y jouent pas longtemps, et la plupart du temps, ils ne finissent pas les jeux hardcore auxquels ils jouent du type Baten Kaitos, Final Fantasy ou plus généralement les RPG et autres longs jeux d'aventure. Surtout, en règle générale, ils apprécient beaucoup la firme en elle-même et s'intéresse plus aux chiffres de ventes et à la santé financière de l'entreprise que des jeux en eux-mêmes.

Personnes types : les femmes mais surtout les hommes n'ayant pas vécu dans un monde de jeu vidéo étant jeune.

Les distinctions faites, si vous êtes un casual gamer et que vous ne saviez pas dans quelle catégorie vous ranger, maintenant... vous pouvez ! Bien sûr il y a des catégories encore bien plus nombreuses et complexes mais celles-ci sont à la fois générales et précises, ce qui aide déjà beaucoup à la distinction.

La folie des éditeurs tiers

Le casual gaming est un phénomène, ce n'est plus un secret pour personne. Seulement, un phénomène copié aussi vite, est une chose qui s'est rarement vu. Tous les éditeurs se sont passés le mot pour copier tous les jeux qui ont bien marché. Première victime : Nintendogs. Le succès mondial de la franchise avait de quoi faire pâlir tous les studios. Eh bien ils ne se sont pas dégonflés et ont sorti leur propre version sur DS mais aussi sur PSP, ce qui fut un échec cuisant car la PSP n'a pas été achetée par des casual.


Ensuite se suivent toutes sortes de copies et de dérivés allant de Baby Life, en passant part Catz, Dogz et autres Disney Friends. Les éditeurs s'en donnent à cœur joie. Quand il y a un puits de pétrole, autant le pomper jusqu'à la dernière goutte. Mais la plupart du temps, le succès n'est pas au rendez-vous. Un peu à l'image des Tetris remaniés. En tous cas, éditeurs tiers ou pas, les jeux casuals ne manquent pas, mais les bons jeux casuals par contre…

L'engouement de la presse

Les journaux généralistes n'ont généralement rien à faire des consoles qu'elles soient de salon ou portable. Seulement, depuis l'apparition de la Wii, de la DS et du phénomène casual qui va avec, la donne à complètement changé ! En effet, on peut lire des articles sur la DS et ses jeux dans à peu près tous les journaux féminins et la Wii est même conseillée pour faire de l'exercice par des diététiciens.


C'est dans le TGV Magazine d'Octobre que l'on se rend compte de l'engouement de la presse puisqu'ils parlent de ‘Nouvelles règles du jeu‘ en intitulé avec des phrases un peu choc comme : ‘Exit les ados boutonneux, place à la famille…‘ Tout ça pour nous dire que 'le casual gaming est la dernière tendance trouvée par l'industrie du jeu vidéo pour toucher une audience de masse.‘ Même si c'est un peu simplifier les choses, l'essentiel est dit et tout laisse penser que ça plait, sinon pourquoi en parlerait-on ?

Mais l'article place aussi un bémol par rapport au casual gaming en disant que ‘le jeu vidéo devient moins une passion qu‘un passe-temps.' Ce qui est la définition de base du jeu vidéo. Il a été créé pour se détendre, passer le temps quand on s'ennuie. Il y est également évoqué un 'spleen des hardcore gamers‘. Il y est dit que ces gamers de longues dates se plaignent de l'absence de grosses licences hardcore et de superproductions 'de plus en plus coûteuses.‘ Pour finir, nous citerons une phrase de cet article toute mignonnette : ‘Constatant avec tristesse que le jeu vidéo devient moins une passion qu'un passe-temps, les hardcore ont le blues ; mais après tout, rien de tel pour se consoler qu'une partie de démineur ou un câlin d'un Nintendog…‘

L'avenir du casual

Il est certain que sur Wii et DS le casual a de beaux jours devant lui mais les éditeurs ne pourront pas se cacher éternellement derrière des petits jeux à petit coût. Les casuals, quelle que soit leur catégorie, en demanderont plus un jour. C'est là aussi toute la difficulté d'amener un nouveau public car il en voudra un peu plus à chaque fois, mais c'est aussi comme ça que l'on fait progresser le jeu vidéo vers de nouveaux horizons. En tous les cas, en attirant les femmes au foyers avec des jeux comme Cooking Mama sur Wii, les personnes âgées avec Wii Sports (notamment en maison de retraite) et les hommes peu renseignés sur le monde du jeu vidéo avec Rayman,… Nintendo a joué un coup de maître et s'il continue à nous servir d'excellents jeux légèrement moins casual, ses consoles pourraient exploser les records actuels détenus par la Game Boy pour les portables et par la PS2 pour les consoles de salon.


Mais il est évident que la demande va évoluer et que les consoles de jeux sont destinées à un bel avenir. Prenons comme exemple la DS qui sert de guide dans les musées au Japon, ou encore d'entraîneur cérébral, des yeux, elle sert aussi à entretenir son anglais, à enrichir son vocabulaire français et maintenant à faire ses comptes et regarder la TV (encore une fois au Japon). Il est clair que de nouvelles fonctions vont faire leur apparitions assez vite (la Wii Balance Board avec WiiFit, il ne faut pas l‘oublier) et même si ce n'est pas sur les consoles de cette génération, la machine de l'évolution des consoles est lancée et ce, grâce à Nintendo qui a perçu chez les non-joueurs un potentiel incroyable (et aussi beaucoup d'argent !).