Docteur_Cube
Nintendo s'est toujours servi de la valeur du Yen pour expliquer ses mauvais résultats.. Mais ça ne fait pas tout à mon avis.. La 3DS a fait un mauvais départ, la Wii est en fin de vie... Mais je pense que ce qui effraie les actionnaires, c'est plutôt le manque de leadership de Nintendo. Ils se laissent complètement dépasser par les spartphones, les tablettes et les réseaux sociaux. Ils n'ont pas pris les bons virages, ils n'ont pas misé sur les bonnes technologies au bon moment.



Ils sont encore reclus dans l'ancien monde ultra fermé des consoles que l'on connaissait il y a 10 ans, alors que les frontières de ce territoire sont désormais ouvertes aux quatre vents, percées par les appareils multi-fonctions et par le web, percées par de nouveaux modèles économiques et de nouvelles stratégies de ventes plus agressives et plus adaptées au marché actuel.



Nintendo s'est fait dépouiller sur son propre territoire. Ce qu'il reste à Nintendo, ce sont des franchises imbattables : Mario, Zelda, Pokémon, Mario Kart, etc. Pour le reste ils sont complètement dépassés et n'arriveront pas à refaire leur retard.



A mon avis dans moins de temps qu'on l'imagine on jouera à Zelda sur notre iPhone. Comme toute entreprise en difficulté, Nintendo se débarrassera bientôt de ses unités les moins profitables, celles qui ne lui donnent pas une valeur ajoutée suffisante. Si ça continue comme ça, dans quelques années, Nintendo ne fera quasiment plus que des jeux.
Eleglin
Syndrome SEGA ? :p
yoann[007]
[quote="Eleglin"]Syndrome SEGA ? :p[/quote]
Je risque de scandaliser pas mal de monde mais je pense que Nintendo n'aurait absolument pas le potentiel pour vivre sans hardware, contrairement à ce que SEGA a (brillamment) accompli ;-)
nulenlatin
Quand les résultats annuels ont-ils été publiés? (Là on parle bien des résultats trimestriels, n'est-ce pas?)

Dans tout les cas, 30% de perte c'est énorme!
yoann[007]
Nintendo 2011 en quelques chiffres :

- chiffre d'affaires -11,3%

- action -30%

- ventes -50%
nulenlatin
[quote="yoann[007]"]Nintendo 2011 en quelques chiffres :

- chiffre d'affaires -11,3%

- action -30%

- ventes -50%[/quote]

Merci, je ne connaissais qu'un seul de ceux là ;) (ventes -50% ça envoie du rêve dites moi (h) )

Mais sont-ce les résultats annuels? Si oui, publiés quand? Il me semblait qu'une année fiscale se closait en Mars...

Merci d'avance
Quizzman
Yoann >

Ça ça reste encore à prouver. C'est vrai que la qualité des jeux SEGA au moment du "grand grack" n'était clairement pas la même que celle que risque d'approcher Nintendo si la même chose se produisait pour eux. Après, s'ils se concentrent sur leurs jeux, ils sont parfaitement capable de faire des trucs bien.



Je pense qu'on enterre Nintendo un peu vite. Je vous rappelle que la période Wii/DS a été monumentalement lucrative.
yoann[007]
[quote="Quizzman"]Yoann >

Ça ça reste encore à prouver. C'est vrai que la qualité des jeux SEGA au moment du "grand grack" n'était clairement pas la même que celle que risque d'approcher Nintendo si la même chose se produisait pour eux. Après, s'ils se concentrent sur leurs jeux, ils sont parfaitement capable de faire des trucs bien.[/quote]

C'était un troll un peu facile, je te l'accorde.

Il n'empêche que Nintendo s'est beaucoup trop reposé, ces dernières années, sur une stratégie de rentabilité par le hardware... et n'a que très peu poussé son activité de développeur (peu de jeux dans l'ensemble, peu voire pas de soutien aux tiers, et assez peu de réels succès critiques). Ce cercle vicieux a tôt fait de résumer l'acheteur de console Nintendo en acheteur de jeux Nintendo et vice versa ; sur un autre support, cela ne marcherait pas aussi bien. Je résume un peu mais je ne crois pas trop me tromper en disant que si un jeu de type Mario Kart se vend de nos jours, c'est parce qu'il sort sur une machine Nintendo, et pas pour ses qualités intrinsèques.



C'est à l'opposé d'une firme comme SEGA qui s'est posé en véritable pionnier de l'industrie vidéoludique telle qu'on la connaît actuellement. Je sais que ça ne saute pas aux yeux de grand monde mais pendant l'ère Saturn/Dreamcast ils ont défini un nombre impressionnant de standards actuels ; en termes de online ou de méthodes de développement et de budget. Le portail Dreamarena, l'accent sur une communauté portée par de petits jeux techniquement simples (Chu Chu Rocket), les grosses prods gérées par de vastes équipes au budget impressionnant (Project Berkley/Shenmue), l'encouragement de projets plus audacieux qui tendent à créer des ponts entre le JV et l'art ou l'expérience sensorielle (Rez)... SEGA a défini ce qui compose le marché aujourd'hui sur Xbox Live Arcade, PSN, les grosses prod' à la Sony / Rockstar Games, etc., les productions plus abstraites comme on peut en voir chez Sony (Flower, PixelJunk, Echochrome etc.), et j'en passe. Tout ça avec plus de 10 ans d'avance. SEGA pousse le jeu vidéo vers le haut, là où Nintendo le nivelle par le bas.



Et c'est en grande partie cet aspect visionnaire sur le SOFTWARE qui lui a permis de survivre à une période financièrement plus que critique. Sincèrement je ne vois pas du tout comment Nintendo et sa politique exacerbée du recyclage s'en sortirait, à situation équivalente. Mais encore une fois c'est une vue de l'esprit, on est bien d'accord que ça n'a rien de comparable et qu'il faudrait quelques dizaines de catastrophes supplémentaires avant que Nintendo ne se retrouve en difficulté financière ;)


[quote]Je pense qu'on enterre Nintendo un peu vite. Je vous rappelle que la période Wii/DS a été monumentalement lucrative.[/quote]
Il n'est pas question d'enterrer qui que ce soit. Le lancement de la 3DS est un échec (mais la baisse de prix peut changer les choses), la Wii U ne convainc pas, les éditeurs se barrent... et les résultats sont très mauvais après l'euphorie Wii (j'en ai donné quelques exemples sur un an, c'est pas brillant du tout.)



Le constat, c'est qu'en quelques mois, la perspective de voir Nintendo perdre rapidement son leadership est devenue une hypothèse tout à fait crédible. Y'a seulement un an, on en aurait ri.



Et à moyen terme, ce qui inquiète, c'est que Nintendo n'est absolument pas préparé à rentrer dans une génération où le marché des consoles portables, des smartphones et autres hybrides va progressivement se confondre... pas besoin d'être devin pour comprendre ce que cela peut signifier, et ce n'est pas bon signe. Nintendo a TOUJOURS été leader indétrônable des périphériques de jeux portatifs depuis les G&W, pour eux ce serait un désastre de laisser filer ce secteur à cause d'une mauvaise vision technologique ! Rien que symboliquement, ça ferait très très mal.
lartist
[quote="Docteur_Cube"]Nintendo s'est toujours servi de la valeur du Yen pour expliquer ses mauvais résultats.. Mais ça ne fait pas tout à mon avis.. [/quote]
C'est quand même vite dit ça pour une entreprise qui fait 70 à 80 % de son bénéfice en dehors du Japon ;-)



La 3DS pèse beaucoup dans la balance c'est sûr, mais le Yen aussi.
Jambon
Bonne chose...



Rien de tel que des pertes aussi importantes pour obliger une entreprise à se remettre en question quand celle-ci est enlisée dans une arrogance non-productive longtemps confortée par le succès. Vraiment, excellente nouvelle.



Ca peut, peut-être, annoncer, à terme, le retour du Nintendo des grands jours, qui sait ? A l'heure où la console leader de sa génération finit sa course dans un fossé, mourante (excepté les quelques sursauts sublimes de vie à venir, Xenoblade, miam miam, ou un Zelda porteur d'espoir), où la Wii u soulève plus de questions que d'enthousiasme et où la 3ds paie cher un prix gonflé d'auto-satisfaction pour une machine mal pensée, perso, je préfère savoir la rentabilité de Nintendo en demi-teinte, pour que subsiste la possibilité de voir sur les prochaines années une vraie créativité revenir inspirer cette firme, et que des bonnes surprises comme le trop attendu Pandora's tower ne soient plus des cas isolés, mais la philosophie de l'entreprise...



Qu'il se plantent encore davantage (tout est relatif bien sur, vu les success story de la wii et de la ds), et qu'ils réapprennent à faire ce qu'ils faisaient sublimement bien il n'y a pas si longtemps.