Super Paper Mario : il ne manque pas de perspective !

Parlons des contrôles

Au cas où une soif ardente d'utiliser les diverses capacités de la Wiimote vous tenaille, vous serez déçu d'apprendre qu'elle n'est que très peu exploitée. En effet, elle ne vous sera utile que pour pointer des objets ou des bestioles que vous désirez analyser ou encore pour utiliser un item. Il ne fallait pas s'en étonner ni attendre de miracle sachant que le jeu devait d'abord être enfanté par la GameCube.

La manette se tient très sobrement de côté, à la manière de la manette NES, permettant au pouce droit d'appuyer sur les boutons 1 et 2, et à celui de gauche d'avoir accès à la croix directionnelle et au A. Une prise en main, qui en somme reste très épurée et ne crée aucun problème notable et qui permet un contrôle intuitif.

Le Concept

Si vous avez suivi de près les nouvelles relatives à ce jeu, vous n'êtes pas sans savoir qu'il vous est possible de changer la perspective du jeu quand il vous plaît. En effet, même si le jeu se déroule généralement en 2D, vous pouvez, et parfois devez passer de la 2D à la 3D, car beaucoup de secrets se trouvent dans cette dimension latente; certains personnages et certains blocks mystère ou passage secrets existent seulement dans la perspective en 3D. Cela a pour effet de créer chez le joueur une forme de paranoïa aiguë car vous êtes perpétuellement rongé par un espèce de remords de ne pas avoir scruté avec une suffisante attention tout les recoins de chaque niveau avec la perspective 3D. Sinon, blague à part, ce concept de duplicité de perspectives apporte un réel rafraîchissement qui introduit bon nombre de nouveaux casse-têtes. Mais il vient un temps où tout devient intuitif et lorsque, par exemple, vous arrivez devant un cul-de-sac en 2D, l'idée que la solution se trouve en 3D s'impose d'elle-même. Parfois intelligent parfois manquant d'inspiration, on retiendra de ce concept qu'il est très certainement un plus pour le jeu et renforce l'idée que Mario évolue dans un univers-making-off-underground.


De la 2D à la 3D !

Durée de vie

À présent, pour aborder la question de la durée de vie, il conviendrait de relativiser nos propos selon le type de joueur que vous êtes et qui lisez cette critique à l'instant. Si vous êtes de ceux qui se contentent de ne faire que l'essentiel, c'est à dire en zappant les quêtes annexes, vous aurez terminé le jeu en environ vingt heures; ce qui est raisonnable mais qui risque (avec raison) de laisser certains sur leur faim.

Par contre si vous êtes des ambitieux et que vous vous engagez dans l'immense l'entreprise de compléter le jeu à 100% cela risque de prendre plus de 70 heures. Les quêtes annexes sont en effet longues et assez fastidieuses car elles se résument à quérir 260 cartes des personnages du jeu, 96 recettes et 40 trésors. Au début c'est marrant et c'est une bonne distraction pour se libérer un peu de la quête principale, mais ça devient vite rebutant sachant que vous n'y verrez peut-être jamais la fin tellement c'est long, sauf bien sûr si vous êtes un être patient et acharné. Car les quêtes annexes vous occasionneront plusieurs déplacements, vous ragerez de ne pas avoir assez d'argent et d'espace de rangement pour les items pour contenir les ingrédients des recettes par exemple. Au final, les quêtes annexes sont loin d'être une sinécure.

Le Défaut

Si jusqu'ici les défauts pouvaient se balayer sous les meubles, s'ils pouvaient être nuancés, relativisés et excusés, il m'est impossible de passer sous silence la difficulté qui est ridiculement trop basse. C'est simple, si vous êtes un minimum prudent, si vous ne prenez pas trop de risque, vous pourrez passer le jeu sans mourir une seule fois.

Heureusement, les producteurs on pensé aux vieux de la veille, puisque que vous découvrirez, comme avec Thousand Years Door un donjon de cent niveaux. C'est certainement et seulement à ce moment que le jeu accélèrera votre rythme cardiaque. Mais ce donjon secret ne s'inscrit pas dans la quête principal qui elle reste, à nos grands regrets, trop enfantine.


Bowser s'est trouvé géant, invincible et démodé après avoir utilisé une étoile.

Crise d'identité

Le mariage entre le Super (plateforme) et le Paper (jeu de rôle) rend le jeu assurément plus fluide que ses aînés où Mario se déplaçait assez lentement et où les combats devenaient encombrants, longs et assommants intellectuellement à la longue. Désormais les combats se résumeront à un coup de marteau ou un saut pour assommer l'ennemi et mettre fin à son existence, plus besoin de monter une pièce de théâtre à chaque fois.

Cependant, on ne retrouve certainement pas le même plaisir que avec les bons vieux Mario-plateformes du NES ou du SNES. Car avec 50 de HP, il est beaucoup moins affolant de tomber dans un trou ou de se faire toucher par un Goomba. En fait, il n'y a aucun stress et toutes les gaffes sont permises. Bref, on prend rapidement conscience que l'aspect jeu de rôle tue tout le coeur de l'aspect plateforme et vise-versa. Car, en effet, le jeu étant très facile, on ne se sent aucunement contraint d'utiliser des items pour augmenter notre défense par exemple. Du coup, l'aspect de jeu de rôle ne tient presque seulement au fait que Mario augmente son énergie et la force de ton attaque au cours du jeu.

Bref, on a la très fâcheuse impression que le jeu se cherche entre l'aspect RPG et plateforme, mais finalement, semble incapable de se reconnaître ni dans l'un, ni dans l'autre.