Asphalt 3D : nul n'est parfait !

Au début, vous disposez de quelques véhicules : votre garage ne tardera pas à s'enrichir de nouveaux modèles de plus en plus rapides au gré de vos performances. Asphalt 3D fonctionne de ce point de vue comme un RPG : vous accumulez des points d'expérience qui vous permettent de débloquer des voitures qu'il vous faudra acheter avec vos dollars patiemment amassés. De pilote débutant vous devenez vite un pilote expérimenté, et la progression est aussi rapide que les récompenses nombreuses : un bon point qui nous donne le sentiment que l'on progresse, plus ou moins vite en fonction des objectifs accomplis, mais on progresse !

Au garage, vous aurez aussi la possibilité de jouer avec les peintures (c'est moi où on nous propose deux fois la couleur noire au début du jeu ?), les accessoires boostant les capacités de votre voiture, comme dans tout bon jeu de course qui se respecte. Pilote émérite, vous aurez même droit à un sponsor, à des stickers. Bref, le bonheur de la personnalisation totale !

T'armer de patience tu devras

Quand Nintendo lance la Nintendo 64, un argument lié aux temps de chargement vient justifier le choix du port cartouche par rapport au support CD retenu par la PlayStation et la Saturn. Mais comment justifier des temps de chargement comme ceux que l'on subit trop souvent dans Asphalt 3D ? Qu'il s'agisse de changer de voiture (hey, tu vas quand même pas me recharger la voiture que je viens juste de regarder ? Ah… Bah… Si !), ou bien sûr d'accéder à un nouveau circuit, patienter vous devrez. Cela ne dure pas bien longtemps, juste assez pour être remarqué, et énerver un peu. Surtout dans le garage où l'on préférera donc ne pas trop aller, sauf si un modèle de voiture vous intéresse plus particulièrement.

Les objectifs sont intéressants dans la mesure où on sort des habituels courses où arriver premier : il faut arriver premier, certes, mais vous devrez le faire avec classe. Ici sans freiner, là sans causer d'accident, ou encore sans utiliser votre boost… Ah… Aurais-je oublié de parler du boost qui rapproche Asphalt de Burnout ('rapproche' est un peu présomptueux, que les fans de Burnout ne crient pas au blasphème !) ? Sur le circuit, vous pouvez ramasser des items qui viennent augmenter une jauge que vous utilisez en appuyant sur le bouton R. Si votre jauge est au maximum, la couleur du décor vire au violet et vous foncez à toute allure : inutile de dire qu'il vaut mieux avoir une ligne droite pour profiter au mieux de cette poussée d'accélération !

Un petit goût d'inachevé

On a envie d'aimer Asphalt 3D : pas facile d'être conditionné par la sortie d'une console quand on est développeur de jeux vidéo ! Mais il manque au jeu ces petits quelque chose qui auraient pu en faire un jeu de course ultime : la gestion des collisions, risible, le système de commande, qui manque de personnalisation et se passe de tactile. Là encore, on sent qu'il y avait l'envie de proposer des commandes tactiles, mais pas le temps : on appuie sur le tactile dans les menus… mais on joue au pad.

Le slide pad fonctionne bien, c'est une grande qualité du jeu, mais en même temps le jeu devient rapidement assez douloureux pour les grandes mains : la faute à la console, peut-être, qui place le bouton R de façon un peu inconfortable, toujours est-il que si nos yeux n'éclatent pas au cours d'une séance de jeu, c'est parce qu'une pause s'impose à cause de nos pauvres doigts endoloris ! Ca se muscle, un pouce, on dirait ! A moins que ce ne soient les rythmes techno insupportables du jeu qui vous fassent céder avant : pourquoi Nintendo irait nous contraindre à faire des pauses, quand le développeur déploie tant de trésors d'ingéniosité ?

Plusieurs ligues viennent vous donner de bonnes raisons d'y revenir : les circuits sont sympa, bien qu'un peu vides, avec des comportements trop prévisibles. Le coup de klaxon que vous passiez à 3 cm ou à 5 mètres indique là encore qu'on n'a pas eu le temps de tout implémenter dans le jeu, et c'est bien dommage. Chaque ligue vous proposera de découvrir de nouveaux circuits, ou d'y réussir de nouveaux objectifs : plus d'une quinzaine de ligues comprenant chacune 5 challenges, bien sûr de plus en plus difficiles.

Asphalt 3D n'est pas le jeu de course dont vous rêviez. Il va vraiment falloir passer commande auprès des créateurs de Burnout pour qu'ils viennent à notre rescousse sur 3DS. Non, c'est un jeu de course qui souffre d'être tributaire de la date de sortie de la console, et cela se voit aux fonctions incomplètes comme la gestion des collisions, les commandes qui se passent de tactile, les temps de chargement qui témoignent d'un manque d'optimisation.