GTA DS : un Chinois dans la ville

L'aspect 'bac à sable' constitue l'autre facette de tout GTA : on peut ainsi se balader des heures entre 2 missions pour simplement provoquer la police, faire le taxi, acheter de nouvelles planques, trouver les 100 caméras à détruire, collectionner des armes ou véhicules dans un garage, et, le plus important, se livrer au trafic de drogue, l'autre grosse nouveauté. La ville de Liberty City, un peu plus petite que ce à quoi nous avait habitué GTA IV, est parsemée de dealers cachés dans ses recoins les plus sombres. Pour devenir riche assez rapidement, il vous suffira d'aller acheter la marchandise (Taz, beuh, Lsd...etc) chez les revendeurs bon marché pour la revendre, loin de là, chez les principaux demandeurs. En essayant bien sûr de ne pas se faire pincer au passage ! Grâce à votre PDA, vous trouver très facilement les emplacements de tout ce petit monde. Le trafic de drogue est donc un peu le 'jeu dans le jeu', et si vous y adhérez, vous pourrez aisément multiplier la durée de vie de l'histoire principale qui dépasse un peu la dizaine d'heures.

Côté multijoueur, petite déception dans la mesure où la connectivité Wifi permet uniquement de s'échanger des objets ou des coordonnées GPS. Pour le reste, il faudra jouer en local et chacun avec sa cartouche. A ces conditions, on pourra s'adonner à différents modes de jeu : course, frag, coopération, 'capture du drapeau'... Sympa, ce mode multijoueur ne fait office que de bonus au jeu solo, et aurait largement gagné à être jouable sur le net...

Une déception scénaristique ?

Le principal grief qu'on pourrait adresser à ce dernier GTA, c'est finalement son cadre et son scénario. Cet avis est bien entendu personnel, mais l'histoire, assez alambiquée, nous aura beaucoup moins convaincu que celle des épisodes sortis depuis Vice City. Après les minorités noires et russes, Rockstar s'intéresse cette fois aux asiatiques. On incarne donc Huang Lee, arrivé à Liberty City, la ville du crime (inspirée de New York) pour apporter une épée à un des chefs de la pègre locale. Mais dès le début les choses tournent mal et l'on devra tout faire pour récupérer cette épée, quitte à nouer les alliances les plus improbables.

En fait l'intrigue ne captive pas pour plusieurs raisons : elle est illustrée par des saynètes fixes, souvent trop courtes pour mettre en valeur l'histoire. Les personnages ne sont pas aussi charismatiques que d'habitude car assez semblables, et le scénario tourne un peu en rond, avec cette histoire d'épée ayant appartenu à votre père, dont on ne sait d'ailleurs presque rien..

Vos prescripteurs de mission, tous aussi imbus de leur personne les uns que les autres, n'auront de cesse de vous rabaisser et de se moquer de vous. Alors on sait bien que vous faîtes tout ceci pour retrouver la fameuse épée, mais quand même, c'est assez rageant d'être raillé et traité comme le larbin de service à longueur de jeu, alors qu'en fin de compte vous pourriez tout à fait vous installer à votre compte vues vos compétences hors normes pour le crime ! Les épisodes précédents maltraitaient déjà le héros, mais celui-ci pousse peut-être le bouchon un peu trop loin.

Le ton de la série est en tout cas présent, avec des références à la drogue, le crime, et au sexe à tout bout de champ. Ce n'est clairement pas un jeu tout public ! Les dialogues sont drôles dans leur noirceur, mais encore une fois vos interlocuteurs se ressemblent beaucoup dans leur façon de parler et on a tendance à enchaîner les missions pour ce qu'elles sont, sans se passionner pour l'intrigue.