Donkey Kong revient sur GBA

Tout classique n'est pas un hit !

Parce que pour Donkey Kong, c'était quand même loin d'être gagné ! Pensez-donc : trois niveaux seulement pour libérer votre petite amie, voilà en quelques mots résumé le jeu... dans son intégralité ! Certes, une fois les 3 niveaux parcourus, on les refera avec une once de difficulté supplémentaire, mais de là à appeler ca un jeu vidéo...

Il faut peut-être bien se replacer dans le contexte... Au début des années 80, un acteur est président des Etats-Unis, Atari vient de faire faillite en envoyant 2 millions de jeux ET à la décharge, et Nintendo essaie de faire carrière dans le jeu d'arcade.

A quoi s'accrocher pour survivre sur la durée ?

Qui dit jeu arcade dit... simplicité. Avec 25 cents, le joueur doit pouvoir non seulement comprendre ce qu'il doit faire, mais aussi réussir ! Finalement, les développeurs de Wario Ware Inc n'ont rien inventé ! Avec sa petite pièce, on doit ainsi pouvoir libérer la copine du plombier de Brooklyn, et améliorer son high-score.

Comme Super Mario Bros, Donkey Kong nous propose en effet un score, qui augmente plus ou moins vite en fonction de vos performances : grimper à l'échelle ne sera jamais suffisant, il faudra sauter par-dessus les tonneaux, les briser à coups de marteau, éteindre les flammes avec ces mêmes marteaux, ou bien attraper parapluies et autres bonus... Le tout sans vous faire écraser, sans vous faire brûler, sans tomber !

Si dans SMB Mario peut sauter haut, ce n'est pas le cas dans ce jeu : notre plombier ne peut sauter que de façon à passer juste au-dessus des tonneaux, et pour que l'on ait sauté un peu trop ambitieusement, Mario se fait mal : il se rompt le cou, et vous perdez une vie. Vous disposez ainsi de trois chances pour accomplir votre mission de sauvetage, et ainsi passer pour un héros auprès de votre belle !

Incroyable comme l'amour peut donner des ailes : les niveaux se succèdent, inlassablement. D'abord, on saute par-dessus des tonneaux, On les évite, on les brise, et on finit par rejoindre sa belle, au grand dam d'un Donkey qui ne ménageait pas ses efforts pour vous empêcher d'arriver tout en haut. Ensuite, on se retrouve dans ce qu'on peut appeler un prémice de jeu de plate-forme : Mario peut sauter sur des plate-formes élévatrices qu'on retrouvera dans certains niveaux de Super Mario Bros. Libre à lui de faire maints détours pour récupérer quelques options à 800 points ! Enfin, Mario devra affaiblir une structure métallique, provoquant au final la chute du gorille, et par la même la libération de la belle !

Et on recommence. C'est assez répétitif, très lassant, car hormis le fait que les ennemis sont chaque fois un peu plus rapides, un peu plus nombreux, un peu plus agressifs, le jeu ne change pas ! Il faut toujours aller de bas en haut sans se faire toucher par quoi que ce soit. Pas de passage secret, pas d'astuce de la mort, pas de combo magique. Rien !

Pourquoi en avoir fait un NES Classics ?

Tous les jeux ne disposent pas du même statut face au super testeur de NES Classics ! Si des jeux comme Super Mario Bros ou The Legend of Zelda sont des merveilles qu'on ne devrait même pas oser noter, il y a certains jeux que Nintendo est un peu prétentieux de publier en osant croire qu'on les achètera les yeux fermés. En bonus à Super Mario Bros, ou en goodie réservé aux VIP achetant une NES Classics et 3 jeux, ce Donkey Kong aurait pu mériter notre indulgence.

Mais proposer un jeu avec trois niveaux comme on nous propose un Super Mario Bros, c'est presque du vol. On se demande bien ce qui a pu conduire Nintendo à choisir Donkey Kong au lieu d'un Kid Icarus pour doter sa collection spéciale... Décidément, les Nintendomaniaques ne seront jamais satisfaits du sort qu'on leur réserve !

Il y a tellement de jeux incroyables qui ont parfois fait découvrir et aimer la NES à pas mal d'entre nous qu'on se prend à essayer de comprendre quelles sont les motivations derrière un tel choix. Nintendo aurait voulu rendre hommage au travail accompli par Miyamoto au cours des 25 dernières années que cela ne nous étonnerait pas !