Cursed Mountain : l'appel de la montagne

Le premier jeu d'horreur religieux !

Cursed Mountain n'est pas un Survival-Horror comme les autres : c'est par cette phrase qu'a commencé la présentation, faite ici par Martin Filipp, responsable des relations publiques au Siège de Koch Media, en Autriche. Venu tout spécialement de Vienne en Autriche (pas en Isère dont nous saluons les habitants tous proches de nous !), il a tenu à ce que le message soit bien clair : ici, on ne tue pas d'êtres vivants, on ne pourchasse pas de zombies avec une tronçonneuse dans la main. Cursed Mountain est plutôt dans la lignée d'un Silent Hill, en jouant beaucoup sur l'ambiance et la religion bouddhiste, dont l'importance est essentielle dans cette aventure.

Eric Simons est un alpiniste chevronné, tout comme son frère Frank, malheureusement porté disparu. Eric tient à savoir ce qui s'est passé : si son frère est décédé, il veut ramener sa dépouille en bas de la montagne. S'il est encore vivant, il veut le retrouver et le ramener vers les siens. Il faut dire que la montagne est cruelle, et c'est à son sommet que l'on veut aller. Ce sommet, il nous nargue dès le début du jeu, car il a été développé pour faire en sorte que l'on voit toujours le parcours qui nous attend. C'est aussi vrai dans l'autre direction : un regard en arrière nous montrera les niveaux déjà accomplis. On aura ainsi dans le jeu l'occasion de profiter du paysage !

L'histoire se compose de plus d'une dizaine de niveaux qui occuperont les joueurs entre 10 (pour les plus aguerris) et 20 heures ou plus. Les niveaux constituent une progression dans la montagne, en commençant à son pied pour finir à son sommet. Sur la route, mille et un dangers nous attendent au tournant, des dangers qui nécessitent quelques explications de base sur la religion bouddhiste tibétaine.

Une histoire complexe

Ces éléments seront bien entendus expliqués en détail au fil du jeu, de façon régulière. Un moine nous expliquera ainsi dans le premier niveau, un village abandonné, les premières choses à savoir. Le scénario nous permettra ainsi de reconstituer un véritable puzzle d'éléments qui font qu'au final, des événements tragiques sont peut-être survenus.

La religion bouddhiste est avant tout basée sur des prières et des rituels définis il y a de cela 1500 ans environ : ces enseignements sacrés, initialement appris oralement par le fondateur du Culte, ont ensuite été écrites. Ces écrits sacrés sont désormais cachés dans la chaîne himalayenne où se déroule l'aventure. Un élément majeur retenu est une sorte d'entre deux mondes, situé entre le Nirvana (le Paradis) et la Terre : ce monde entre la vie et la mort est un piège pour les âmes qui en sont prisonnières, dans la mesure où lorsqu'on meurt, on est sensé revenir à la vie ou rejoindre le Paradis.

Certaines créatures ne savent même pas qu'elles sont mortes : c'est pourquoi on en voit certaines qui continuent de faire comme si de rien n'était, comme un fermier qui continue à cultiver son champ. D'autres créatures ont par contre bien compris qu'elles étaient condamnées à errer et sont, de ce fait, plutôt mal lunées. Et on les comprend car être coincé est un drame : ces âmes errantes doivent ainsi être sauvées.

Pour ce faire, Eric devra apprendre les rituels à effectuer à la WiiMote. En cas de rencontre avec un fantôme, le joueur devra en effet réaliser un enchaînement de figures plus ou moins complexe pour libérer l'âme du défunt et lui permettre de suivre sa propre route. Les occidentaux ne sont pas sensés connaître ces rituels : dangereux, certains sont même mortels s'ils sont mal exécutés. Et c'est peut-être bien ce qui est arrivé au frère malheureux d'Eric, venu initialement à la demande d'un habitant de la région, qu'Eric est bien déterminé à retrouver pour savoir où est passé son frère. On a un peu peur que le jeu ne se limite à une succession de combos à faire à la WiiMote, il faudra voir ce qui complète ensuite le gameplay.

L'importance de la religion bouddhiste dans le scénario fait que l'on en retrouve de nombreux traits à de nombreuses reprises. Dans le premier niveau montré pendant la démonstration, on a ainsi pu voir des drapeaux accrochés dans la rue. Chez les Tibétains, ce sont des drapeaux sur lesquels des prières sont écrites. Eric est plutôt insensible à tout cela : son objectif est de comprendre ce qui est arrivé à son frère, il est pour cela prêt à tous les sacrifices pour y arriver.

Un jeu pensé pour la Wii

Les développeurs ont, dès le départ, voulu développer ce jeu pour la Wii de Nintendo : les possibilités offertes par la télécommande Wii se sont en effet révélées les mieux à même de permettre la reproduction des rituels sous forme gestuelle. On devra ainsi faire des “slash” vers la gauche, la droite, le bas en séquence voire en rythme pour vaincre une créature (d'autres mouvements seront ajoutés dans le futur, on ne nous a toutefois pas mentionné d'utilisation du Wii Motion Plus). Rappelons encore qu'il n'est pas vraiment question de tuer dans ce jeu, mais de libérer l'âme prisonnière de ce monde parallèle avec lequel on sera confronté tout au long du jeu.

On a aussi pu voir le démonstrateur bouger les bras pour simuler une montée à l'échelle. Si Martin semblait ravi qu'on limite au maximum l'utilisation de boutons, certaines actions semblent longues à devoir ainsi les simuler pour grimper à l'échelle ou se déplacer sur une paroi de glace de la montagne. Le haut-parleur de la manette est également mis à contribution : il sera notamment utilisé comme talky-walkie, Eric suivant les indications d'une mystérieuse personne qu'il ne connaît absolument pas. Troisième élément caractéristique de la WiiMote à être exploité, la fonction gyroscopique permettra notamment de garder son équilibre, mais aussi de lutter contre Dame Nature.

A 7000 m d'altitude, Dame Nature ne pardonne pas ! Dans la démo, Eric portait toujours les mêmes habits, mais en grimpant plus haut, il ne manquera pas de s'équiper d'habits supplémentaires. Mais comment doit-on être habillé pour évoluer dans l'entre deux mondes ? En effet, un des niveaux se déroulera dans le monde faisant le lien entre le monde des vivants et celui des morts : on le reconnaîtra au brouillard sombre venant vers le joueur, un flux continu contre lequel il faudra lutter et qui, par la même occasion, nous permettra de savoir dans quelle direction aller. On a vite fait de se perdre quand on marche dans un désert blanc, aussi cette astuce devrait elle bien servir aux joueurs perdus que nous serons tous à un moment ou à un autre ! L'oxygène se fera parfois rare, Eric n'aura alors qu'un temps limité pour atteindre une nouvelle réserve d'air.

Si notre héros meurt, sa progression reprendra depuis le dernier check point. On nous promet qu'ils seront nombreux pour ne décourager personne. La barre de santé d'Eric, par ailleurs, commencera à se remplir dès qu'il ne sera plus en situation de stress, au calme. Les situations au cours desquelles le héros est le plus à même de mourir concernent les phases d'escalade et les rencontres avec des Boss contre lesquels Eric devra utiliser de nouveaux rituels. Plus on avancera dans le jeu, et plus ces rituels deviendront compliqués.

Le troisième niveau que nous avons pu voir nous emmène d'ailleurs haut dans la montagne : Eric doit planter son piolet dans la glace pour avancer. A tout moment, il peut se décrocher et tomber de la falaise, un événement qui requiert de planter son piolet à nouveau pour arrêter la chute. Le jeu souffre du manque de punch de la puce graphique de la Wii, mais de vrais efforts ont été faits pour proposer un vrai moteur de particules, une vue en profondeur du jeu qui nous permet de voir tant le sommet de la montagne que le fond de la vallée par laquelle on est entré.