Les étonnantes diversifications de Sega

Le président de Sega avait cette année présenté ses excuses aux fans trahis par les dernières versions des licences phares de Sega. Certains se posaient même la question si la firme était capable encore de produire de grands titres, elle qui faisait partie des grandes compagnies phares du jeu vidéo des années 80/90.

Aussi, quand nous recevons des exemples de diversification de l’entreprise, nous sommes parfois très surpris par certaines orientations. Mais après tout, pourquoi ne pas tenter si une étude de marché a validé une faisabilité commerciale…

1 - Une étonnante entrée dans la mode du Nail Art

Le Japon connaît deux phénomènes de mode :
– les Purikura, ces photomatons qui vous permettent de prendre des photos avec vos amis.
– Le Nail Art (art de se décorer les ongles) très prisé par les jeunes japonaises.

Sega bénéficiant encore d’une certain aura dans les bornes d’arcade, pourquoi ne pas associer le nom de la firme avec une machine spéciale permettant de faire une sorte de Photomaton décoratif sur les ongles ? Ainsi est né le projet Nail Puri.

Cette machine va permettre de créer et personnaliser ses ongles grâce à une base de données contenant plus de 1 500 dessins. Et si cela ne suffit pas, Sega a développé une application sous iOS et Android permettant, via son smartphone, d’ajouter ses propres dessins.

Quelques manipulations et hop, le transfert autocollant sort de la machine, il suffit alors de coller avec soin tout cela sur vos ongles pour un look absolument too much. Attention cependant, pour que cela tienne un minimum, il faudra préparer l’ongle, en le limant très légèrement.
Honnêtement, lorsque nous sommes tombés sur cette actualité au mois de mai 2015, alors que parallèlement on nous annonçait de mauvais résultats pour la firme et un supposé retrait du monde des consoles, nous étions plus que circonspects par cette tentative de s’implanter sur un nouveau marché.

La machine Nail Puri étant un prototype, elle était présentée aux sixième et septième étages de la salle de jeux Sega Gigo située à Ikebukuro au Japon, pour une durée très limitée (du 27 au 29 mai). Pour cet essai, la gratuité des impressions était prévue afin de renforcer le buzz et d’attirer les jeunes Japonaises, cibles commerciales de ce projet.

Alors, qu’est-ce que cela a donné ? Il faut croire que les résultats sont probants pour Sega qui poursuit le projet. Désormais, de nouvelles dates et de nouveaux lieux vont recevoir un exemplaire de la machine.

Si c’est un succès, alors nul doute que ce type de dispositif pourraient fleurir rapidement dans l’ensemble de l’archipel nippon. En revanche, ce produit a-t-il une chance d’être exporté ? Pas sûr pour le moment. Prochaine étape ? L’impression directement sur les ongles ? Ou pourquoi pas des prothèses électroniques d’ongles capables de changer de couleur à souhait comme dans certains films de science-fiction (Total Recall par exemple) ?

2 - S'habiller Sega jusqu'au bout des pieds?

Avec le Nail Art, ce n'est pas le seul essai de Sega dans sa tentative de rentrer dans la mode en faisant vibrer les geeks. L'entreprise s'est lancée dans un partenariat avec la marque de sneakers japonaises ANIPPON, afin de créer une collection de chaussures retraçant l'histoire des consoles de la marque et de faire vibrer la fibre nostalgique : Mega Drive, Saturn, et Dreamcast sont au programme. Chaque paire est vendue 7 500 yens, soit environ 55 euros. Les décorations des consoles sont reprises jusque dans le design décoratif des boites. Mise en vente lors du TGS 2015, cette collection a attiré la curiosité. Êtes-vous prêts à les porter ?
Commençons la découverte de la gamme par le modèle Mega Drive.

Poursuivons ensuite avec le modèle Saturn.
Terminons ce défilé design par le modèle Dreamcast.
Il est encore trop tôt pour savoir si ce mouvement, chassant sur un terrain très différent de Nintendo, sera durable. Il reste encore de nombreuses cartouches au sein de l'entreprise pour se relancer dans l'univers vidéoludique, n'enterrez donc pas trop vite le hérisson !